Diagnostic de faisabilité d’un projet d’exportation de maïs biologique

Depuis quelques décennies, l’agriculture biologique a connu un fort développement. La demande mondiale des produits biologiques est en augmentation constante. Les pays développés constituent le marché potentiel de ces produits. Un avantage majeur de ce segment de marché peut être retiré par les agriculteurs des pays en développement (Freek Jan Koekoek et al., 2011). Actuellement, Madagascar exporte sur le marché international des produits biologiques tels que : fruits, légumes, épices, huile végétales et d’autres produits comme le café et le cacao. Avec les facteurs qui lui sont favorables pour l’agriculture biologique, Madagascar dispose encore d’un potentiel considérable de produits agricoles convertibles en biologique, c’est le cas du maïs (Rolland RAMBOATIANA, 2002).

Les élevages certifiés agricultures biologiques de La Réunion rencontrent des difficultés concernant l’approvisionnement en alimentation animale. Principalement composée de maïs les aliments pour les monogastriques ne peuvent pas être produits sur l’île compte tenu des contraintes pédoclimatiques rendant difficile la production de céréales, d’oléagineux et de protéagineux. Les éleveurs s’approvisionnent alors en Europe, mais les coûts, l’irrégularité et les contraintes règlementaires (approvisionnement à hauteur d’au moins 50% d’alimentation animale dans la zone pour la certification AB) concernant l’autonomie alimentaire en Agriculture Biologique AB n’offrent pas des conditions viables pour la filière. A cet effet, le Groupement d’Agriculteur Biologique (GAB) de La Réunion a décidé de se tourner vers Madagascar pour s’approvisionner en intrants. Ce qui a donné naissance au projet « Maïs biologique ou maïs AB », dont le principal objectif est d’exporter vers l’île de La Réunion 20 tonnes de maïs biologique pour commencer, puis 40 tonnes par an après si cette première exportation aboutit.

Cette production devrait être assurée par une association de producteur appelée VIMI-PI (Vita Malagasy International Pilote), crée en 2009 sous l’initiative d’une société appelée VIMI (Vita Malagasy International). Cette association compte actuellement 11 membres, dont trois ont décidé de ne pas adhérer au projet. La société VIMI joue le rôle d’interface liant cette association avec le GAB de La Réunion. Le maïs (Zea mays L.) est la culture vivrière qui occupe la troisième place en terme de superficie (192 135 Ha) après le riz et le manioc et la cinquième place en termes de tonnage produit à Madagascar. Il est aussi utilisé dans l’alimentation animale ainsi que dans l’industrie (MAEP, 2004).

Matériels

La zone d’étude 

Localisation

La commune rurale Ilaka Est se situe à 204 Km Sud-Est de Toamasina, chef lieu de la région Atsinanana, à 44 km de Vatomandry (chef lieu du district). Ses coordonnées géographiques sont : 19°32’S, 48°50’E. Cette commune comporte 13 fokontany. Sa superficie est de 106 km² et elle compte 18 207 habitants (PCD, 2004).

Topographie

La toposéquence de la zone d’étude est subdivisée en trois parties :
➤ Les collines de basse altitude, appelées localement tanety ou tavirana, de forme plus ou moins convexe, à pentes fortes. Cette partie est dominée par les végétations naturelles formant différents strates : des végétations arborées (eucalyptus, cannelle), arbustives (goyaviers sauvages) et herbacées (Ravenala madagascariensis).
➤ La plaine subhorizontale, appelée localement valahady, assez vaste, entourée par les collines. C’est dans cette partie que sont pratiquées les cultures annuelles comme le maïs mais surtout les plantes pérennes (oranger, caféier, giroflier, bananier, arbre à pain, jacquier) en culture pure ou en association ; les zones d’habitations et les parcs à bœufs s’y trouvent aussi, marquées par l’existence des cocotiers.
➤ Les bas fonds appelés localement horaka : c’est une zone à fond plat, inondée dans toute sa section pendant toute ou une partie de l’année par une lame d’eau. Ils se subdivisent en trois zones :

o une zone où l’inondation peut durer pendant trois mois (de janvier à avril), ne permettant la pratique de la riziculture qu’une seule fois dans l’année (à partir du mois de Juillet),
o une zone inondée toute l’année, formant une sorte de marécage, permettant de pratiquer deux cycles de riz par an,
o une zone où il est possible de pratiquer un deuxième cycle de riz quand il y a assez de pluie durant la deuxième saison, sinon, le terrain est cultivé en maïs.

Sols

Une prospection pédologique effectuée en 1975 par le FOFIFA a permis de déterminer les différents types de sol de chaque zone agro-écologique. Les sols des collines sont du type ferrallitique moyennement désaturé typique, faiblement rajeuni, formé sur rhyolite. De texture argileuse et fortement acide, ils sont carencés en éléments chimiques ; Les sols des plaines alluviaux sont plus riches en éléments échangeables et en éléments organiques que les sols des collines. Leur texture est du type sablo-limoneux à sabloargileux. D’après l’analyse chimique, ces sols présentent un rapport C / N faible (C / N = 9.1), un léger excès de potassium par rapport au calcium et magnésium (K / Ca = 6 / 5 et K / Mg = 2) (FOFIFA, 1975).

Climat

La commune rurale Ilaka Est appartient à la zone tropicale chaude et humide. La pluviométrie annuelle est de 1400 mm. La période humide se situe entre le mois de Janvier au mois d’Aout, durant laquelle la courbe de la pluviométrie présente deux pics correspondant à deux saisons de pluies (de décembre à avril et mai à novembre). Des pluies fortes sont enregistrées au mois de janvier à mars. La température est peu variable dans l’année, en moyenne elle est de l’ordre de 24 °C. Les mois les plus frais se trouvent entre Juillet et septembre où la température minimale peut baisser jusqu’à 17 °C. La température maximale peut atteindre 30 °C au mois de Décembre.

Les équipements 

Les producteurs enquêtés avaient un même niveau d’équipement. Ils disposaient des outils manuels pour effectuer les travaux agricoles. Ce sont : l’angady (bêche), le antsy (couteau à manche longue et à lame recourbée). Ces équipements ne permettaient pas d’exploiter une surface plus élevée même si la terre ne constituait pas un facteur limitant. Pour le stockage des productions, les producteurs disposaient de sacs et certains de grenier. Concernant les bâtiments d’élevages, les bœufs étaient enfermés dans un enclos en bois la nuit, les porcs étaient logés dans une porcherie en bois avec une toiture en feuilles de ravinala. Pour les volailles ils étaient logés dans la cuisine ou dans le grenier la nuit et étaient en divagation la journée. Seul un exploitant possèdait un poulailler pour loger les volailles la journée et la nuit.

Méthodes

La collecte des informations

La technique de collecte des informations auprès des exploitations a consisté à un entretien semi- structuré avec liste de contrôle : c’est une forme d’entretien guidé où quelques questions seulement ont été préparées à l’avance et où les autres sont engendrées au cours de l’entretien. Une liste de contrôle a été préparée à l’avance pour être utilisée comme guide. Elle a été élaborée à partir des lectures bibliographiques. Elle a été basée sur l’analyse des systèmes de productions et comportait les éléments suivants (Amel BENKAHLA et al., 2003) :

➤ La caractérisation des exploitations :
o Terres : surface, localisation dans la toposéquence, mode de tenure
o Forces de travail participant aux activités productives : nombre de personnes et disponibilité
o Outillages disponibles et équipements
➤ L’étude des systèmes de production
o L’identification et la caractérisation des systèmes de culture, notamment les systèmes qui intègrent la culture du maïs,
o L’identification et la caractérisation des ateliers d’élevage (les détails sont présentés en annexe 01) .

L’avantage avec l’entretien semi-structuré est que l’entretien prend la forme d’une conversation au cours de laquelle il y a un échange de savoir entre les interlocuteurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
I. Matériels
I.1. La zone d’étude
I.2. Les caractéristiques des exploitations enquêtées
II. Méthodes
II.1. La collecte des informations
II.2. L’analyse des résultats
RESULTATS
I. Confrontation des besoins écologiques du maïs avec l’écologie du milieu
II. La place du maïs dans le système de production
II.3. Les systèmes de cultures pratiqués par les exploitations par terroir
II.4. Les systèmes de culture incluant le maïs
II.5. L’affectation des terres par système de culture
II.6. L’affectation des terres pour le maïs
II.7. Le calendrier d’occupation des exploitations sur les activités agricoles
II.8. L’occupation sur le maïs
III. Comparaison des pratiques culturales des producteurs avec les pratiques biologiques du maïs
IV. Résultats techniques obtenus actuellement sur la culture de maïs
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. Augmentation de la surface cultivée
I.1. Surface nécessaire pour produire la demande
I.2. Conséquence de cette augmentation de surface
II. Amélioration du rendement du maïs
II.1. Elaboration du rendement du maïs
II.2. Les pratiques amélioratrices du rendement de maïs
II.3. Conséquences de l’application de ces pratiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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