Évaluation de la production des laboratoires de recherche en SIC dans l’environnement de la science ouverte

Au cours de ces dernières années, la diffusion des données et des résultats de recherche dans l’environnement de la science ouverte, notamment en libre accès, s’impose peu à peu comme une nouvelle forme de publications scientifiques. De nombreuses plateformes d’archives ouvertes comme HAL (Hyper articles en ligne), des archives institutionnelles et des sites de dépôts ont été développées afin de valoriser la production scientifique et de permettre un accès ouvert aux publications scientifiques.

La plateforme HAL a été créée en 2001 par le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il s’agit d’une archive ouverte pluridisciplinaire ayant pour vocation de diffuser des publications de niveau recherche qu’elles publiées ou non, du secteur privé ou public. Depuis le développement de la plateforme HAL, des études ont été menées sur l’usage de cette plateforme par les établissements d’enseignement supérieur, par les chercheurs afin de comprendre leur attitude à l’égard de cette archive ouverte et de la mise à disposition de leurs productions scientifiques en libre accès. Cependant, aucune étude ne s’est intéressée aux laboratoires de recherche qui sont des acteurs majeurs de l’activité scientifique jusqu’à ce que le projet HAL/LO voit le jour. Un projet mettant en avant la production des laboratoires de recherche et la place de leurs collections dans HAL. Il est financé par le GIS Réseau Urfist et porté par une équipe constituée des chercheurs du laboratoire GERiiCO de l’université de Lille, de l’URFIST de Bretagne et des Pays de La Loire de l’université de Rennes 2, ainsi que du CCSD du CNRS.

Notre étude s’intègre donc au sein du projet HAL/LO, et s’intéresse à la production des laboratoires de recherche en Sciences de l’information et de la communication (SIC) sur HAL. Elle s’appuie sur une approche quantitative et s’inscrit dans une perspective bibliométrique afin d’analyser les collections HAL des laboratoires de recherche en SIC. Nous nous interrogeons sur la présence des laboratoires de recherche en SIC sur HAL et  à partir de quel moment ont-ils commencé à déposer leurs productions sur HAL ? Quels sont les types des documents déposés dans les collections HAL des laboratoires en SIC ? Quelle est la part des documents en libre accès dans leurs collections HAL ? Et quelle est la place réservée aux publications en langues étrangères dans les collections de ces unités de recherche ? Ce sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre dans le cadre de cette première approche de notre étude.

Description des travaux de même nature 

L’évolution du nombre des publications scientifiques dans l’environnement de la science ouverte, notamment dans l’archive ouverte HAL a conduit quelques chercheurs à mener des études autour de cette plateforme. En effet, certains chercheurs se sont intéressés à l’étude de la plateforme elle-même, c’est-à-dire à ses fonctionnalités, aux services qu’elle propose, etc. D’autres ont mené des études sur les pratiques et les usages de cette plateforme. Ainsi, des analyses quantitatives ont été réalisées sur les publications de HAL.

Parmi ces quelques recherches qui existent et qui sont en lien avec le cadre de notre étude, nous pouvons en citer certains travaux de Joachim Schöpfel, ceux d’Annaïg Mahé et Camille Prime-Claverie ainsi que le travail d’Emile Gayoso. Tout d’abord, Joachim Schöpfel, maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lille et membre du laboratoire GERiiCO, a réalisé une étude sur l’usage de la plateforme HAL par les unités de recherche de l’Université de Lille . Il s’agit donc d’une étude menée sur soixante-deux laboratoires de recherche de différents domaines et disciplines appartenant à l’Université de Lille. L’étude visait à savoir comment les laboratoires de l’Université de Lille utilisent la plateforme HAL et quelles stratégies qui ont été mises en place par ces laboratoires de recherche pour engager les chercheurs à déposer leurs publications dans la plateforme HAL. Elle s’est, en effet, intéressée à la présence des laboratoires de l’Université de Lille sur HAL au moyen d’une collection, au nombre de leurs publications et à la part des documents en libre accès, tout en distinguant les différences disciplinaires de ces unités.

Le panel des soixante-deux unités était composé essentiellement des unités mixtes (52 %), des unités propres de l’Université de Lille (37 %) mais aussi des unités de recherche relevant de l’Inserm avec seulement 7 %. Selon Joachim Schöpfel, les laboratoires des domaines sciences et technologies et des sciences de la vie et de la santé représentent plus de deux tiers des laboratoires de Lille et que ceux des sciences humaines et sociales, droit, économie et gestion représentent seulement un tiers ds laboratoires .

Joachim Schöpfel a montré que l’ensemble des unités de recherche de l’Université de Lille sont identifiables sur HAL, mais seulement les unités de domaines des sciences humaines et sociales qui ont une collection sur HAL, alors que les unités des sciences de la vie et de la santé n’ont pas du tout et que les autres domaines ont plus au moins une collection sur HAL. Selon lui, 31 % (19 unités) des laboratoires avaient pour objectif de rendre visible leur production scientifique à travers leur collection HAL.

L’étude révèle également que les laboratoires de l’Université de Lille comptent plus de 50 000 dépôts en avril 2020 et que la moyenne des dépôts par laboratoire est de 811 dépôts, sauf que cette moyenne n’est pas vraiment représentative, car selon Joachim Schöpfel, la moitié des laboratoires ne dépassent pas 300 publications sur HAL, tandis que certains laboratoires comptent plusieurs milliers de publications sur HAL. L’auteur indique aussi que parmi les 50 266 dépôts des unités de Lille sur HAL, 63 % de ces dépôts sont effectués à l’intérieur d’une collection, et rappelle aussi qu’il n’y a que 31 % des unités qui représentent ces collections. Concernant la part des documents en accès libre, Joachim Schöpfel a montré que 23 % des dépôts des unités de recherche de Lille sont effectués avec un fichier (texte intégral), donc plus de 11 500 documents en libre accès. Selon lui, ce pourcentage est quasiment le même, que celui de l’ensemble des dépôts en texte intégral sur HAL. Ainsi, il souligne que les unités des sciences de la vie et de la santé sont plus ouvertes en terme de dépôts en texte intégral que les unités des autres domaines. Selon lui, leur taux d’ouverture s’élève à 52 %, puis 23 % pour les unités de sciences technologies, 20 % pour les sciences humaines et sociales et enfin 17 % pour les unités de droit, économie et gestion.

Selon les conclusions de Joachim Schöpfel, il y a une vaste variété d’approches et de pratiques relativement à la mise en place d’une collection sur HAL, au nombre de dépôts ainsi qu’à la part des documents en libre accès. Son analyse a révélé plusieurs variations disciplinaires et des approches analogiques entre les unités de recherche. Enfin, Joachim Schöpfel est très passionné par la science ouverte. Ces travaux sont multiples et mène encore de nombreuses études dans le cadre de la science ouverte : libre accès, ouverture des données de recherche, etc. Il est notamment à la tête du projet de recherche HAL/LO portant sur la valorisation de la production scientifique des laboratoires sur la plateforme HAL.

Ensuite, Annaïg Mahé  et Camille Prime-Claverie  ont conduit ensemble une étude portant sur les pratiques de dépôts sur HAL. Selon les auteures, l’objectif de cette étude est d’identifier et d’évaluer la contribution des différentes catégories d’acteurs ; de définir les logiques de dépôts ainsi que de comparer les logiques disciplinaires et/ou d’acteurs. Leur étude s’est déroulée en trois temps.

En effet, elles se sont intéressées dans un premier temps aux pratiques de dépôts dans le domaine des sciences de la vie (SDV). Cette première étape s’est déroulée en 2012-2013 et s’est basée sur les dépôts effectués sur une période de dix ans (entre 2002 & 2012) par les sciences de la vie. Dans un second temps, Annaïg Mahé et Camille PrimeClaverie ont étudié les pratiques de dépôts en sciences humaines et sociales (SHS) pour la période de 2002 et 2016. Enfin, la dernière phase a porté cette fois-ci sur les pratiques des déposants (contributeurs) en SHS. Ces deux dernières phases se sont déroulées en même période, 2016-2017.

L’étude s’est appuyée sur des données extraites sous format XML-TEI à partir du site de dépôt HAL en utilisant le protocole OAI-PMH (Open Archives Initiative Protocol for Metadata Harvesting). Le corpus est constitué uniquement des notices dont le volume est de 58 692 notices pour les sciences de la vie et de 336 160 notices pour les sciences humaines et sociales.

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Table des matières

Introduction
I. Cadre théorique et conceptuel : état de l’art
1 Description des travaux de même nature
2 Bibliométrie, scientométrie et infométrie
3 Les laboratoires de recherche en SIC
II. Cadre méthodologique : objectifs, méthodologie et questions méthodologiques
1 Objectifs de l’étude
2 Méthodologie
2.1 Constitution du panel : liste des laboratoires en SIC
2.2 Collecte et extraction des données à partir de HAL
2.2.1 Présentation de l’API de recherche de HAL
2.2.2 Requêtes et interrogation de l’API
2.2.3 Présentation du corpus des données
2.3 Questions méthodologiques : difficultés rencontrées
III. Présentation et analyse des résultats
1 Présence des laboratoires de recherche en SIC sur HAL
2 Typologie des documents
3 Part des documents en libre accès
4 Part des publications en langues étrangères
5 Discussion des résultats
Conclusion
Bibliographie
Livres
Articles de périodiques
Articles sur Internet
Autres
Annexes

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