Généralités sur l’abeille

Généralités sur l’abeille

Description générale

Madagascar n’abrite qu’une seule variété d’abeille : Apis mellifera unicolor (HyménoptèresApoïdea). Cette dernière est de petite taille, de couleur noire, à faible pilosité, très active et douce (Jean- Prost, 1987 ; Douhet, 1962), ce qui facilite son élevage (la capture, l’apprivoisement et les interventions diverses). Mais elle présente des faiblesses sur sa stabilité : essaimages répétés et tendance même à l’abandon du nid qui semble être lié à la petite taille du rucher. La variété unicolore est également connue dans les Mascareignes (îles de La Réunion et Maurice) (Douhet, 1962).

Organisation sociale des abeilles

L’abeille est un insecte social qui est défini selon trois critères : une coopération entre les individus adultes dans l’entretien du couvain, une présence simultanée d’au moins deux (2) générations d’adultes et l’existence d’une division reproductible du travail (Wilson, 1971). Les abeilles sont organisées selon une structure sociale bien établie, constituée de trois castes : les ouvrières, la reine et les faux bourdons.

– Les ouvrières : elles accomplissent toutes les tâches nécessaires au sein de la colonie, seule la reproduction est réservée à la reine et aux faux bourdons. Quand une ouvrière émerge de son alvéole, ses caractéristiques anatomiques sont déjà définies, mais les glandes ne se développeront que plus tard. Le comportement de l’ouvrière se modifiera en conséquence tout au long de sa vie. Les jeunes ouvrières s’activent surtout dans le nid à couvain central ; elles nettoient les cellules, nourrissent le couvain et prennent soin de la reine. Les abeilles d’âge moyen travaillent principalement dans les parties périphériques des rayons où elles réceptionnent et stockent le nectar, entreposent le pollen et se chargent de la ventilation de la ruche. Les ouvrières âgées travaillent presque uniquement comme butineuse à l’extérieur de la ruche. Lors du passage de l’âge moyen à l’âge avancé, certaines abeilles deviennent gardiennes. Cette spécialisation temporaire, selon l’âge de l’abeille, permet une répartition du travail .

– La reine : elle est également appelée mère. Elle est plus grande que l’ouvrière et a un long abdomen avec des ovaires bien développées. Elle se charge de la descendance en pondant des œufs. La reine est constamment soignée et nourrie par les ouvrières.

– Les faux-bourdons : les animaux mâles de la colonie d’abeilles sont formés, comme chez tous les Hyménoptères, à partir d’œuf non fécondés (parthénogenèse). Ils sont haploïdes ; cela veut dire qu’ils ne possèdent qu’un lot de chromosome qu’ils héritent de leur mère (n=16). Les faux bourdons sont responsables de la fécondation des jeunes reines et participent à la ventilation de la ruche (Vincent et al., 2014).

Apiculture à Madagascar

A Madagascar, trois formes d’apiculture sont rencontrées : L’apicueillette, encore répandue dans certaines régions, consiste à chercher des essaims sauvages et d’en extraire le miel. C’est dans l’Ouest du Pays (Morondava) et dans la région de Sofia que cette technique est encore beaucoup pratiquée, notamment par les chasseurs. Environ 50 % des apiculteurs la pratiquent encore même si elle est interdite par les organismes de préservation de l’environnement car elle induit souvent une découpe de l’arbre non contrôlée (Lagarde et Rakotovelo, 2004). Aujourd’hui face aux sensibilisations concernant la protection des ressources naturelles, et la rareté des essaims sauvages, les apiculteurs tendent à convertir leur technique. L’apiculture traditionnelle est quant à elle réalisée à partir de ruches originelles en poterie, vieilles caisses ou en troncs d’arbres souvent fabriquées par les apiculteurs eux-mêmes et abritant des essaims sauvages (Schneider et Thierry, 2007). Leur proportion dans la grande Iles est de 35 % (Frank, undated). Selon un rapport du CITE, Manjakandriana serait la région de l’île où ce type d’apiculture permettrait de réaliser le plus de bénéfice. En effet, c’est la seule région de Madagascar où le miel est facilement vendu en brèches, évitant ainsi toutes complications pouvant découler de l’extraction et du stockage de miel. Aujourd’hui, grâce à l’appui de plusieurs acteurs de développement, les apiculteurs manifestent de plus en plus un vif intérêt pour l’apiculture moderne. L’apiculture moderne nécessite l’utilisation de ruches à cadres de type Langstroth ou Dadant. Cette exploitation pratique l’extraction du miel grâce à un extracteur. C’est dans la région de Vatovavy Fitovinany, dont la capitale est Manakara, que se concentre la majorité des apiculteurs pratiquant l’apiculture moderne. Celle-ci permet un meilleur rendement avec sur le long terme, la réalisation de profits importants pour les paysans (Sophie, 2011). A Madagascar, elle représente environ 15% des apiculteurs (Frank, undated).

Ennemis

De nombreuses pathologies et parasites affectant les populations d’abeilles sont impliquées dans la mortalité et l’affaiblissement des abeilles. Ils peuvent être des acariens (Varroa destructor) ou des insectes (Galleria mellonella, etc.).

Gestion du varroa

Historique

Selon Le conte et Jéanne (1991), après la deuxième guerre mondiale plusieurs importations d’abeilles mellifères Apis mellifera, provenant d’Europe, furent effectuées vers l’Indonésie afin d’améliorer le rendement de leur production apicole. Le rapprochement d’A. mellifera avec l’abeille indigène Apis cerana fit en sorte que son parasite Varroa jacobsoni a rapidement réussi à s’établir sur ce nouvel hôte. Malgré le fait que Varroa ne semblait guère affecter A. cerana et même vivre avec un certain équilibre écologique avec son hôte (Rath, 1999), il s’avéra un parasite important pour A. mellifera. Des exportations d’abeilles à partir de ce premier foyer d’infestation (Indonésie) vers le continent asiatique et vers le Japon ont créé de nouveaux sites d’infestation et ont accentué sa propagation. La varroase est apparue en U.R.S.S. en 1967 et la propagation s’effectue rapidement dans toute l’Europe de l’Est. En 1981, des colonies d’abeilles infestées par la varroase sont retrouvées en Allemagne (Ritter et Ruttner,1981) et l’année suivante en France.

Son arrivée en Amérique semble s’être produite selon deux origines d’après les analyses génomiques du parasite (de Guzman et al., 1997). En Amérique du Sud, il apparait pour la première fois au Paraguay en 1971 et serait d’origine japonaise. Et en Amérique du Nord (aux Etats-Unis) en 1987 dans l’Etat de la Floride et serait d’origine européenne. Il a été retrouvé au Canada en 1989 et malgré toutes les précautions du transport interprovincial des colonies d’abeilles, ce parasite se retrouve au Québec en 1997 et, peu de temps après, dans toutes les provinces canadiennes à l’exception de Terre-Neuve. À Madagascar, elle a été déclarée officiellement existante en février 2010. Dans la région d’Analamanga, elle est apparue pour la première fois dans une commune près de l’aéroport international d’Ivato (à 15 km de la ville d’Antananarivo). Les apiculteurs de la commune d’Ambatolampy Tsimahafotsy (3 km de l’aéroport) les ont déjà aperçus depuis le mois de septembre 2009 sans vraiment savoir que ce sont des varroas (FENAM, 2011). Et en 2013, six régions ont été déjà infectés notamment Analamanga, Analanjirofo, Antsinanana, Alaotra Mangoro, Vakinankaratra et Amoron’i Mania (Razafindrazaka, 2014). En 2017, sa présence a été détecté dans la région Vatovavy Fitovinany .

Description de la varroase et conséquences

La varroase est causée par Varroa destructor qui est un ectoparasite de l’abeille domestique de ses formes larvaires. La femelle adulte facilement détectable est de forme elliptique, aplatie dorsoventrale et de couleur brun-rouge (Bautz et Coggins, 1992).

La phénologie de V. destructor se réalise en étroite relation avec le cycle de développement de l’abeille mellifère A. mellifera. Il y a deux phases distinctes dans le cycle vital des femelles V. destructor : une phase phorétique sur les abeilles et une phase reproductive dans le couvain operculé des ouvrières et des bourdons. La phase phorétique sur l’abeille adulte peut durer quelques jours en période de développement des abeilles, à plusieurs mois. Pour la phase reproductive, elle se fait en présence du couvain. La femelle varroa quitte l’abeille adulte et pénètre dans une cellule contenant une larve de 5 à 6 jours. Elle se dirige au fond de la cellule et se cache en attendant que la cellule soit operculée et que la larve commence sa nymphose. Ensuite, Les œufs sont pondus, uniquement par des femelles fondatrices fécondées, sur la paroi des alvéoles operculés de couvain d’ouvrières (cinq œufs, rarement six) et de faux-bourdons (six œufs, rarement sept), exceptionnellement dans les cellules royales, à un rythme d’un œuf toutes les 30h. Le premier œuf pondu 60 à 70 heures après l’operculation engendre un mâle (haploïde, issu d’un œuf non fécondé par parthénogenèse arrhénotoque), les suivants, des femelles (diploïdes, issues d’œufs fécondés). Après cinq jours, le varroa mâle atteint l’âge adulte, il féconde ensuite leur sœur avant de mourir. De nombreux facteurs semblent agir sur la dynamique des populations de varroa, comme par exemple l’espèce ou la race d’abeilles et le climat (Pierre, 2011).

Les varroas femelles se nourrissent de l’hémolymphe des larves et des adultes des abeilles ouvrières, des faux-bourdons et même des reines (Ifantidis, 1983). Les pièces buccales des varroas leurs permettent de percer la cuticule des abeilles et des larves et de se nourrir de leur hémolymphe.

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Table des matières

1. Introduction
2. Etat d’art
2.1. Généralités sur l’abeille
2.2. Gestion du varroa
2.3. Plantes acaricides utilisées
3. Matériel
3.1. Site d’étude
3.2. Ruches
3.3. Acaricides utilisés
3.4. Autres matériels
3.5. Matériel d’extraction des huiles essentielles
4. Méthodologie de travail
4.1. Principe de travail
4.2. Méthodologie d’enquête et d’observation
4.3. Test d’efficacité de quelques plantes acaricides
4.4. Analyse des huiles essentielles
4.5. Méthode d’analyse
5. Résultats et interprétations
5.1. Situation de l’apiculture
5.2. Importance de la varroase dans le district de Manjakandriana
5.3. Efficacité de quelques plantes acaricides
6. Discussion
6.1. Situation de l’apiculture dans le district de Manjakandriana
6.2. Influence des facteurs abiotiques sur le taux de varroa
6.3. Efficacité des traitements sur l’attaque de varroa
6.4. Limite de l’étude
6.5. Recommandation
7. Conclusion
BIBLIOGRAPHIE

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