Gestion de la mangrove de Tobor 1980 à 2013

La mangrove constitue l’un des écosystèmes le plus complet de la terre, elle joue un rôle important pour l’environnement et aussi pour l’homme. La mangrove protège les côtes en fixant le sol, elle constitue un refuge pour les animaux marins et terrestres, c’est une immense zone d’absorption de carbone. La mangrove est également utile pour l’homme car constituant une source de consommation et de revenus financiers de par l’exploitation de ces ressources. Cependant force est de constater que cette mangrove est menacée à cause des facteurs naturels et anthropiques. De ce fait il nécessaire de protéger cet écosystème pour les générations futures. La poursuite des tendances actuelles de dégradation de l’environnement (pollution) et de détérioration des ressources naturelles, liées aux schémas de consommation et de production non viables, ont amené la communauté internationale réunie au sommet mondiale pour le développement durable (Johannesburg, 2002) à lancer un appel à œuvrer résolument pour la promotion des modes de production et de consommation durables (Nature, Mai 2012) Au Sénégal précisément à Tobor, village de Casamance, l’heure est à la restauration de la mangrove, aidée par un retour à la normale des précipitations. En effet, pour inverser une tendance de régression, la population avec l’appui de l’Etat du Sénégal et certaines ONG ont défini des stratégiques visant une gestion intégrée de la mangrove à travers des actions de reboisement et mise en valeur de cet écosystème. L’intérêt de cette étude consiste à voir comment l’Homme après avoir participer à la dégradation de son milieu, peut initier des projets qui lui permettront d’exploiter son environnement sans lui porter atteint ?

PROBLEMATIQUE

Contexte 

Les milieux tropicaux disposent d’écosystèmes aux énormes potentiels biologiques tels que la mangrove. Cette dernière se définit comme une formation forestière caractéristique des littoraux vaseux essentiellement constitués de palétuviers et peuplée d’espèces amphibies. L’écosystème de mangrove, vu son importance (l’intérêt qu’elle suscite qui en fait une ressource) et sa fragilité, intéresse les dirigeants. C’est dans ce contexte que la communauté internationale s’est réunie pour établir des conventions, notamment celle de Ramsar, pour formuler un plan de gestion des zones humides. La gestion intégrée des zones côtières est un outil de gouvernance des territoires littoraux visant un développement durable. Elle prône une gestion intégrée de l’espace des ressources prenant simultanément en compte les enjeux terrestres, marins naturels, économiques et sociaux d’une zone littorale définie comme territoire cohérent de réflexion et d’action. C’est également dans ce cadre que les pays ouest-africains se sont réunis à la convention d’Abidjan pour définir une charte pour protéger les zones côtières. La particularité de la mangrove est d’être une zone de transition entre le milieu maritime et le milieu terrestre (CORMIER, 1994) d’où l’importance de sa préservation. La mangrove est constituée de palétuviers d’une composition simple et comprend essentiellement deux espèces: Rhizophora et Avicennia (Paul PELISSIER, 1966). En effet, elle constitue une réserve immense d’oxygène. En plus, elle protège les littoraux, sur lesquels elle s’implante, de l’avancée de la mer. Elle forme un écosystème vital, non seulement pour les animaux et végétaux qui y évoluent, mais aussi pour l’homme. La mangrove absorbe le Carbone présent dans l’air, sert également de zone de reproduction, de protection et de nurserie pour la faune aquatique en offrant un endroit idéal et une biomasse indispensable. Elle est utile pour l’homme, car étant un milieu riche en produits halieutiques (poissons, crustacés, huitres) et d’approvisionnement en bois. Auparavant décrite comme un endroit repoussant et non vivable par les explorateurs européens, la mangrove ouest africaine est considérée aujourd’hui comme une ressource importante pour sa population riveraine. En Afrique occidentale, elle se localise le long de la côte allant du Sénégal à la Sierra Léone. Elle couvre d’importantes superficies qui comprennent six espèces de palétuviers, les plus répandus étant Rhizophora, palétuvier rouge et Avicennia, palétuvier blanc. En fournissant de précieux services économiques et écologiques (pour le bois, la reproduction et la croissance d’animaux marins, la stabilisation de la côte), en favorisant l’accumulation et la fixation des sédiments marins pour réduire l’impact de l’érosion côtière, ainsi qu’en séquestrant le carbone atmosphérique, la mangrove permet d’atténuer le réchauffement climatique et de contrer le phénomène de surélévation du niveau marin (WCMC, 2007). Au Sénégal, elle apparait à Saint Louis, au delta du Saloum et en basse Casamance. A l’indépendance, la mangrove occupait des surfaces importantes, elle était toujours cantonnée aux même endroits, le long des voies d’eau et jusqu’à la limite de la marée (SECK, 1965). Ces dernières décennies, elle est menacée du fait qu’elle connait beaucoup de difficultés malgré des divers applications, des pertes conséquentes de superficies de mangroves sont cependant enregistrées du fait de la coupe du bois, de la construction de barrages, digues, routes et de la sécheresse de ces dernières décennies. La superficie de la mangrove de Tobor présente une évolution régressive due aux perturbations d’ordre naturel et/ou anthropique (SECK, 1989). Mais, cette régression, selon l’UICN (2007), est surtout due à la forte pression de l’homme car le dynamisme de la régression et/ou de la régénération naturelle en Casamance est lié en partie à l’érosion côtière qui entraîne le décapage des éléments fins et leurs dépôts de l’autre côté. C’est sur ces dépôts récents que se développe la nouvelle génération de mangrove. Cet écosystème constitue également un lieu de pêche et d’activités de cueillette. Pour le prélèvement des huitres, les femmes utilisent des techniques traditionnelles qui consistent à couper les racines de Rhizophora afin de détacher les huitres. Cette technique a eu pour conséquence la destruction de grands pieds de Rhizophora. Chez les Diola, l’aménagement d’espace pour la culture du riz dans la mangrove est considéré comme un acte de bravoure, car exploiter ces terres n’est pas chose facile. Cet aménagement a aussi contribué l’abat de pied de Rhizophora. Enfin entre 1963 et 1968 L’Etat du Sénégal a eu l’idée de mettre en valeur les sols très riche pour développer la riziculture. Et selon VIEILLEFON (1977), l’installation d’ILACO (société hollandaise), pour effectuer un projet de barrage pour le dessalement des terres pour les besoins de culture du riz dans le village de Tobor a lamentablement échoué en grande partie à cause de l’acidification des sols, s’y ajoute un déficit pluviométrique enregistré pendant les années 1970. L’exploitation du bois a causé la destruction de l’habitat des animaux. Le bois de la mangrove constitue un bois solide qui est utilisé pour la construction de maisons, la transformation des produits halieutiques et pour les foyers. A Tobor les habitants bénéficient de l’exploitation des ressources de cet écosystème et en font leur gagne pain.

Le milieu physique, humain et le cadre socio-économique 

Présentation sommaire de la zone d’étude 

Tobor est compris entre la latitude 12°39 N et 16°42 W. C’est un village situé dans la communauté rurale de Niamone, de l’arrondissement de Tenghory du département de Bignona, une subdivision de la région de Ziguinchor. Ce dernier fait partie de la région historique de la Casamance localisée dans le sud du pays. Il (Tobor) est limité à l’Est par la communauté rurale de Koubalan, à l’Ouest par les communautés rurales de Balingore et Mangagoulak, au Nord par le département de Bignona et au Sud par le fleuve Casamance.

Le cadre physique

Le relief et les sols 

Le relief du bassin de Tobor est caractéristique à celui du grand bassin de Bignona. Il est marqué par des séries de régressions et de transgressions marines, qui ont permis d’identifier sur le paysage, les plateaux, les terrasses, les zones basses. Le relief est généralement plat; le point le plus culminant est à 42 mètres au-dessus du niveau de la mer et constitue quelques zones de la ligne de partage des eaux délimitant ce bassin. Le point le plus bas se situe à moins -2 mètres du niveau de la mer dans les bas-fonds, l’exutoire du bassin et son prolongement jusque dans le fleuve Casamance. Du point de vue pédologique le bassin présente trois types de sols en étroite relation avec le type de relief (WALOU, 2012). Malgré quelques dépressions observées par endroit, le relief de Tobor est relativement plat. On rencontre les sols de types :
➤ Les sols sablo-argileux qui présentent une texture légère, poreuse et non consolidée à cause du sable. Ces types de sols retiennent difficilement l’eau des pluies qui s’infiltre très rapidement. Ces sols sont favorables aux cultures du mil, de l’arachide, et de maïs.
➤ Les sols argileux : très riches par endroits, présentent une texture beaucoup plus consolidée à cause de l’argile. Ces sols retiennent bien l’eau et supportent bien les cultures de riz.

Le climat 

Selon Walou (2012), le climat en Casamance s’explique par la situation méridionale de la zone et est le plus surement à l’origine de l’individualisation des régions naturelles dans le pays. Mais comme le reste du Sénégal, la région de Ziguinchor (domaine subguinéen) est soumise à l’alternance de deux saisons : une saison sèche qui s’étale de Novembre à mi-juin et une saison des pluies au cours de laquelle sont menées les activités agricoles (PEPAM, 2010). De type tropical soudano, le climat est de variante Soudano-Guinéen. Il est caractérisé par deux saisons :
➤ une saison des pluies appelée hivernage de Juin à Octobre ;
➤ une saison dite sèche de Novembre à Mai.

Les vents
Tobor est situé dans la zone éco géographique soudano-guinéen qui est caractérisée par trois types de vents :
➤ Les vents en provenance de l’anticyclone de Sainte Hélène au Sud Ouest caractérisés par la Mousson qui annonce le début de l’hivernage à partir du mois de mai jusqu’au mois d’octobre.
➤ Les vents en direction du nord au sud qui soufflent de novembre à février correspondant à l’Alizé maritime apportant fraicheur et froid. Ils proviennent de l’anticyclone des Açores.
➤ Enfin les vents venant de l’Est caractérisé par l’harmattan, un vent chaud et sec, qui sont propres au mois de Février à Mai.

Le réseau hydrographique et les ressources en eau 

Toute la façade Sud du village est bordée de cours d’eau. Ces cours d’eau constituent les limites naturelles avec l’arrondissement de Tendouck et le Département de Ziguinchor. Le fleuve Casamance traverse le Sud du village de Tobor. Par rapport à beaucoup de bassins de la basse Casamance, celui de Tobor bénéficie de ressources en eau assez importantes en saison des pluies, mais relativement temporaires dans l’ensemble. L’alimentation en eau douce dans ce bassin dépend exclusivement des eaux de pluie durant la courte saison hivernale ; et en eaux salées par la remontée des eaux du fleuve Casamance durant pratiquement la saison sèche. La nappe phréatique est peu profonde. Elle se situe entre 10 et 15m de profondeur dans la zone des plateaux, et à moins de 5m dans les zones dépressionnaires (Walou, 2012).

La végétation
Au plan de la végétation Tobor a une forêt et la mangrove. La végétation est caractérisée par l’abondance du tapis végétal avec des espèces diverses : de grands arbres comme les fromagers, les caïlcédrats, les baobabs, le Venn (qui fait l’objet d’un pillage systématique), le linké (en voie de disparition) et d’arbustes composés de Nger, de lianes, etc. On y retrouve des espèces comme Elaeis guinensis, Parkia biglobosa, Khaya senegalensis, Ficus glumosa, Daniellia oliveri. La mangrove occupe les terres humides, elle est présente le long du marigot de Tobor. Elle est dominée par deux espèces : Rhizophora et Avicennia.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : Le milieu physique, humain et le cadre socio-économique
CHAPITRE II : La dynamique organisationnelle de Tobor
DEUXIEME PARTIE : MANGROVE DE TOBOR : EVOLUTION, RESSOURCES ET FACTEURS DE REGRESSION
CHAPITRE III Présentation de la mangrove de Tobor
CHAPITRE IV Evolution de la mangrove par approche cartographique
CHAPITRE V :Les causes de la régression de la mangrove
TROISIEME PARTIE : IMPACT DE LA REGRESSION ET STRATEGIE DE GESTION DE LA MANGROVE
CHAPITRE VI : Les impacts de la régression de la mangrove
CHAPITRE VII :Reboisement : Résultats, Acteurs et Perception de la population
CHAPITRE VIII : Stratégies de gestion durable de la mangrove
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
TABLE DES MATIERES

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