Grossesse et Tératologie

La grossesse est un état transitoire dans la vie d’une femme en âge de procréer, de 9 mois en moyenne, pendant lesquels un embryon, puis un fœtus va se développer dans son utérus. Pendant ces 9 mois, la femme enceinte sera soumise à de nombreux changements aussi bien physiques que mentaux et moraux qui vont impacter son quotidien. De la nausée à l’angoisse de devenir maman en passant par les vergetures, tels sont certains des changements qui vont pouvoir affecter son quotidien.

Dans la plupart des ouvrages relatant le suivi d’une grossesse, on retrouve naturellement les acteurs de santé suivants : le médecin généraliste, le gynécologueobstétricien, la sage-femme, l’anesthésiste… Une multidisciplinarité mise en avant qui malgré elle fait un exclu, le pharmacien d’officine. Il est rarement impliqué dans le suivi d’une grossesse, alors qu’une femme enceinte peut à de très nombreuses reprises rencontrer ce professionnel de santé de proximité avec lequel une relation de confiance va pouvoir s’instaurer. Le pharmacien d’officine est tout à fait à même d’offrir ses connaissances et son expérience au service d’une femme enceinte afin de l’accompagner dans son quotidien.

A l’heure où les missions du pharmacien se diversifient (entretiens pharmaceutiques AVK/AOD ou Asthme, vaccination et dépistage de la population), il n’existe pas encore de protocole ou de procédure qui encadre la mission du pharmacien d’officine auprès d’une femme enceinte dans la gestion de ses maux du quotidien. Alors, comment pourrait-il faire valoir ses compétences auprès de ces femmes qui sont déjà bien suivies, encadrées et entourées sur le papier ? Peut-il s’affranchir du cliché de « vendeur de boîtes » dont on l’accuse souvent pour prendre sa position légitime de professionnel de santé de proximité dans lequel on pourrait avoir confiance comme on fait confiance à son médecin ou son chirurgien ?

Grossesse et Tératologie

La Grossesse

La grossesse est « l’ensemble des phénomènes se déroulant entre la fécondation et l’accouchement, durant lesquels l’embryon, puis le fœtus, se développe dans l’utérus maternel » d’après Larousse (Larousse, 2021c).

Rappels anatomiques et physiologiques

Rappels anatomiques
L’appareil reproducteur féminin comprend deux parties : la partie externe, la vulve et la partie interne qui intègre le vagin, l’utérus, les trompes utérines et les ovaires.

– La vulve est la partie externe de l’appareil reproducteur féminin et elle se compose de quatre parties : le mont du pubis, les grandes lèvres, les petites lèvres et le vestibule .

Le mont du pubis est une zone cutanée adipeuse qui recouvre la symphyse pubienne, sur laquelle on retrouve les poils pubiens. Les deux grandes lèvres sont des replis de peau qui se réunissent à l’avant en haut du mont du pubis et recouvrent les petites lèvres à l’arrière. Les deux petites lèvres sont des replis de peau plus fins qui se réunissent en leurs parties supérieures au niveau du clitoris, où elles forment le capuchon du clitoris et en leurs parties inférieures pour délimiter une fossette appelée vestibule. Ce vestibule contient le clitoris, l’orifice urétral, l’orifice vaginal et des glandes vestibulaires. Le clitoris est l’organe érectile du système génital féminin. Il est situé au sommet des petites lèvres. L’orifice urétral, ou méat urinaire, permet l’évacuation de l’urine provenant de la vessie. L’orifice vaginal est le lien entre la partie externe et la partie interne de l’appareil reproducteur féminin. Il existe enfin deux types de glandes vestibulaires : les glandes de Bartholin et les glandes de Skène. Les glandes de Bartholin se situent de part et d’autre de l’orifice vaginal et sécrètent un mucus lubrifiant et humidifiant le vestibule, appelé la cyprine, pour faciliter le rapport sexuel. Les glandes de Skène sont situées le long de l’urètre et leurs canaux excréteurs se trouvent de chaque côté de l’orifice urétral. Elles sécrètent un liquide translucide qui contribue à la lubrification lors d’un rapport sexuel (d’après Espace Soignant, 2019a).

– Le vagin est un conduit fibro-musculaire situé en avant de l’anus qui s’étend de la vulve au col de l’utérus. Sa structure se décompose en trois parties : l’orifice vaginal, le corps vaginal et le fornix vaginal. L’orifice vaginal peut être partiellement cloisonné par une membrane appelée hymen, membrane qui peut se rompre lors du premier rapport sexuel. Le corps vaginal est un conduit fibro musculaire de 8 à 10 centimètres de long et de 3 centimètres de large. Le fornix vaginal est la partie supérieure du vagin qui forme une cupule autour du col de l’utérus (d’après Espace Soignant, 2019a).

– Le col de l’utérus est la partie basse et étroite de l’utérus et demeure le point de communication entre l’utérus et le vagin. Il mesure en moyenne 2 centimètres de long et se divise en deux parties : l’endocol situé du côté du corps de l’utérus et l’exocol situé du côté du vagin. C’est la partie visible à l’œil nu lors d’un examen gynécologique.

Le col de l’utérus sécrète en permanence un mucus appelé glaire cervicale. Elle est à la fois lubrificatrice du vagin et barrière protectrice de l’utérus contre les infections. Cette dernière a aussi un rôle prédominant dans la reproduction car en fonction de la période du cycle de la femme, elle a des formes différentes. Pendant la majorité du cycle menstruel, elle est épaisse pour bloquer le passage des spermatozoïdes vers la cavité utérine et lors de l’ovulation, elle devient très fluide pour faciliter leur déplacement et ainsi la fécondation. Le col de l’utérus a aussi un rôle important lors de la grossesse et de l’accouchement. Pendant la grossesse, il se maintient contracté pour maintenir le fœtus à l’intérieur de la cavité utérine. Au moment de l’accouchement, il s’ouvre en se dilatant pour permettre le passage du bébé, d’après l’Institut National du Cancer (Institut National du Cancer, 2021).

– L’utérus est la partie centrale de l’appareil reproducteur de la femme. C’est un muscle creux en forme d’entonnoir avec une partie haute, le corps de l’utérus, et une partie basse, le col de l’utérus (Institut National du Cancer, 2021). Le corps utérin est composé de la cavité utérine, siège du développement embryonnaire et fœtal lors d’une grossesse et du fundus utérin, partie supérieure arrondie où s’insèrent les trompes utérines. La paroi utérine est constituée de trois couches différentes. L’endomètre est la couche la plus interne de la paroi utérine. C’est une muqueuse richement vascularisée qui s’épaissit au cours de chaque cycle menstruel pour ensuite se desquamer en cas de non-fécondation. C’est ce qu’on appelle les menstruations. L’endomètre contient aussi les glandes endocervicales qui sécrètent la glaire cervicale. Le myomètre est une couche de fibres musculaires lisses très épaisses. Le péritoine est une membrane séreuse qui tapisse l’extérieur de l’utérus (Espace Soignant, 2019a).

– Les trompes utérines, aussi appelées trompes de Fallope, sont deux conduits qui s’étendent du corps de l’utérus vers les ovaires. Elles se situent de chaque côté du fundus utérin. A l’extrémité des trompes se trouvent d’abord l’ampoule tubulaire, puis l’infundibulum tubulaire. L’ampoule tubulaire est une partie dilatée, souvent lieu de la fécondation. L’infundibulum tubulaire est l’extrémité de la trompe utérine, bordé de franges accueillant les ovocytes libérés lors de l’ovulation (Espace Soignant, 2019a).

– Les deux ovaires ont une forme ovoïde et font 3 à 4 centimètres de longueur et 1 à 2 centimètres d’épaisseur. Ils produisent les ovocytes nécessaires à la reproduction au cours du cycle menstruel (d’après Espace Soignant, 2019a).

Rappels physiologiques

On considère qu’une femme peut tomber enceinte si elle est « en âge de procréer», soit de 15 à 49 ans selon l’OMS (OMS, 2018). Car contrairement aux hommes qui produisent des spermatozoïdes de la puberté jusqu’à leur mort, les femmes voient leur stock d’ovocytes se constituer dès les premiers mois de développement fœtal (d’après Schoenwolf et al., 2017). Les cellules germinales primordiales (CGP) sont les cellules à l’origine des gamètes. Les CGP ou gonocytes vont stimuler les cellules épithéliales adjacentes à proliférer et à former des cellules somatiques de soutien. Les gonocytes vont alors se différencier en ovogonies après quelques divisions cellulaires. Elles vont entamer leur première division méiotique pour former les ovocytes primaires. Les ovocytes primaires vont stimuler les cellules somatiques de soutien adjacentes à se différencier en cellules folliculeuses qui vont entourer individuellement chaque ovocyte et former les follicules primordiaux. Mais au cours d’une phase précoce de la méiose, tous les follicules entrent dans une période de repos et d’arrêt méiotique jusqu’à la maturation sexuelle, la puberté. À 5 mois de vie fœtale, le nombre de follicules approche des 7 millions. Cependant, la plupart d’entre eux vont dégénérer au fur et à mesure que le temps passe.

À la naissance, il en reste entre 700 000 et 2 millions, et à la puberté, il n’en reste plus que 400 000 (d’après Schoenwolf et al., 2017). La puberté est la « période de la vie, au cours de l’adolescence pendant laquelle les organes sexuels se transforment. Ils atteignent ainsi leur maturité progressivement, pour permettre la reproduction ». Chez les jeunes filles, elle peut commencer entre 8 et 14 ans (à 11 ans en moyenne) et dure en général 4 ans (d’après Assurance Maladie, 2021b). La puberté se déclenche lorsque l’hypophyse et l’hypothalamus commencent à produire des hormones, la Follicle-Stimulating Hormone (FSH) et l’Hormone Lutéinisante (LH), qui agissent sur les ovaires de la jeune femme. Au cours de cette période, l’adolescente verra :
– Sa poitrine se modifier : changement de taille de l’aréole, augmentation du volume de la poitrine.
– Des poils apparaitre sur le pubis et au niveau des aisselles.
– Son corps grandir d’environ 20 centimètres et ses cuisses et hanches prendre en volume.
– Les menstruations, aussi appelées règles, apparaitre entre 10 et 15 ans (d’après Assurance Maladie, 2021c).

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Grossesse et Tératologie
1. La Grossesse
1.1. Rappels anatomiques et physiologiques
1.1.1. Rappels anatomiques
1.1.2. Rappels physiologiques
1.2. Déroulement d’une grossesse normale
1.2.1. Datation d’une grossesse
1.2.2. Ovulation
1.2.3. Fécondation
1.2.4. Migration et Clivage
1.2.5. Nidation
1.2.6. Période embryonnaire
1.2.7. Période fœtale
1.2.8. Accouchement
2. Tératologie
2.1. Généralités
2.1.1. Historique
2.1.2. L’affaire du Thalidomide
2.2. Principes de la tératologie
2.2.1. Définitions
2.2.2. Principes de tératogénèse de J.G. Wilson (1959)
2.2.3. Principes de la tératologie moderne
2.3. La tératologie en France
2.3.1. Outils d’aide à la prescription de traitement chez la femme enceinte
2.3.1.1. Le CRAT
2.3.1.2. Apparition de pictogrammes sur les boites de médicaments
2.3.2. Procédures de délivrances particulières : exemple du Valproate de Sodium
2.3.3. Campagne de l’ANSM : « Enceinte, les médicaments, c’est pas n’importe comment ! »
Partie 2 : Communication à l’officine et Maux du quotidien de la grossesse
1. Communication à l’officine
1.1. Communication interpersonnelle
1.1.1. La communication verbale
1.1.2. Le paralangage
1.1.3. La communication non verbale
1.2. L’officine : un espace particulier
2. Maux du quotidien de la grossesse
2.1. Nausées et vomissements
2.1.1. Définition et causes
2.1.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.1.3. Situation au comptoir
2.2. Reflux gastro-œsophagien
2.2.1. Définition et causes
2.2.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.2.3. Situation au comptoir
2.3. Insuffisance veineuse et Œdème des membres inférieurs
2.3.1. Définition et causes
2.3.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.3.3. Situation au comptoir
2.4. Troubles du transit : Diarrhée et Constipation
2.4.1. Définition et causes
2.4.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.4.3. Situation au comptoir
2.5. Risques alimentaires : Toxoplasmose et Listériose
2.5.1. Définition et causes
2.5.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.5.3. Situation au comptoir
2.6. Douleurs
2.6.1. Définition et causes
2.6.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.6.3. Situation au comptoir
2.7. Fatigue
2.7.1. Définition et causes
2.7.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.7.3. Situation au comptoir
2.8. Troubles cutanés : Taches sur la peau et Vergetures
2.8.1. Définition et causes
2.8.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.8.3. Situation au comptoir
2.9. Troubles dentaires et gingivaux
2.9.1. Définition et causes
2.9.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.9.3. Situation au comptoir
2.10. Angoisse, anxiété et Peur de l’accouchement
2.10.1. Définition et causes
2.10.2. Règles hygiéno-diététiques et traitements
2.10.3. Situation au comptoir
Partie 3 : Enquête et discussions sur le rôle du pharmacien
1. Description de l’étude
1.1. Objectif de l’étude
1.2. Matériels et méthode
1.2.1. Questionnaire patiente
1.2.2. Résultats
2. Interprétation des résultats et Discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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