Influence du réseau social des pairs

Influence du réseau social des pairs

La consommation de substances psychotropes est une problématique connue chez les adolescents. Les travaux de recherche indiquent que l’initiation à la consommation de psychotropes se fait dès le début de l’adolescence. L’âge moyen des premières consommations est d’environ 13 ans en ce qui concerne les drogues et de 12 ans pour l’alcool (ISQ, 2006, 2008). Selon Michel, Purper-Ouakil et Mouren-Siméoni (2001), la consommation de substances psychotropes se ferait, pour certains, sous forme d’escalade. En général, pour les adolescents la consommation de cannabis, qui constitue la drogue illicite la plus populaire, précède celle de drogues plus puissantes, telles que les amphétamines, la cocaïne et l’héroïne (Chabrol, Choquet & Costantin, 2006; Kandel, Yamaguchi & Chen, 1992). Chez certains, la consommation de substances psychotropes demeure stable ou diminue, mais pour d’autres elle tend à augmenter tout au long de l’adolescence et cette consommation peut se poursuivre à l’âge adulte (Zapert, Snow & Tebes, 2002). D’ailleurs, 1’ecstasy (9%) et les amphétamines (7%) sont les deux substances les plus populaires chez les jeunes après le cannabis (25%) (ISQ, 2012). Selon l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ, 2006; ISQ, 2012), le nombre d’adolescents du secondaire qui consomment des substances psychotropes augmente généralement avec l’âge. Par exemple, en première année du secondaire, il y a 26 % des adolescents qui ont consommé de l’alcool au cours de la dernière année et ce chiffre augmente jusqu’à 85 % en cinquième secondaire (ISQ, 2012). Une augmentation du nombre de consommateurs de drogues autres que l’alcool est également observée passant de 5,8 % chez les adolescents de première secondaire à 44 % chez les adolescents de cinquième secondaire (ISQ, 2012). C’est d’ailleurs parmi les adolescents qui consomment régulièrement ou quotidiennement ces substances que l’on constate la poursuite de leur consommation au début de l’âge adulte. Il y aurait également une différence dans la consommation de substances psychotropes selon le sexe. Coslin (2003) indique qu’il y a davantage de garçons que de filles qui font usage de psychotropes. En outre, il semble que des adolescents aient tendance à consommer plus d’une substance psychotrope à la fois, phénomène appelé polyconsommation (ISQ, 2006, 2008). Le quart des consommateurs de substances psychotropes au secondaire ont consommé à la fois de l’alcool et une autre substance psychotrope (ISQ, 2012).

Il a déjà été évoqué que l’utilisation de substances psychotropes chez l’adolescent a fait l’objet de plusieurs d’études (Michel et al., 2001). Malgré plusieurs études effectuées sur le sujet et surtout les interventions de prévention instaurées jusqu’à maintenant, la consommation de ces substances demeure une des principales problématiques présentes chez les adolescents (Beato-Fernandez, Rodriguez-Cano, Pelayo-Delgado & Calaf, 2007). Cette consommation de psychotropes est aussi un problème de santé publique à court, moyen et long terme, car ce phénomène peut provoquer de graves conséquences sur le plan du développement psychologique, physique et social des adolescents (Colsin, 2003; Michel et al., 2001). Parmi ces conséquences, il est possible de noter le développement de la tolérance et de la dépendance physique et psychologique à certaines de ces substances psychotropes (Coslin 2010), de même que le développement de diverses psychopathologies (Coslin, 2003), ainsi que l’augmentation du risque de passage à l’acte suicidaire pour les situations à forte expression psychopathologique (Miljkovitch & Lajudie, 2003). L’adolescence est une période durant laquelle de nombreux et profonds changements surviennent (Huerre, Marty & Guilbert, 2004). Le fait de passer du statut d’enfant dépendant à celui d’adulte autonome implique une multitude d’étapes et de modifications, autant somatiques, psychologiques que sociales. L’adolescent doit entre autres apprendre à gérer de nouveaux désirs qui peuvent devenir omniprésents (Roussillon, 2009) et à composer avec les changements pubertaires (Marty, 2009). Au plan social, l’adolescent aura tendance à s’identifier à un groupe de pairs et à développer des liens d’intimité (Miljkovitch & Lajudie, 2003), de même qu’à se différencier et se distancer de ses parents (Pedrot & Delage, 2005). Tous ces défis qu’apporte cette période peuvent être plus difficile à affronter pour certains et ainsi les rendre plus difficiles à surmonter (Miljkovitch & Lajudie, 2003). Effectivement, les difficultés vécues à l’adolescence peuvent amener certains individus à développer une détresse psychologique (Miljkovitch & Lajudie, 2003). Les filles vivront cette détresse davantage de façon intériorisée que les garçons (Dumont, Leclerc & Deslandes, 2003; Steinhausen, Metzke, Meier, Kannenberg, 1998; Winstead & Sanchez, 2005). Toutefois, les symptômes inhérents à la détresse psychologique vécue peuvent être compensés par la consommation de substances psychotropes, qui comprend l’alcool, les drogues illégales ainsi que les médicaments pris sans ordonnance (ISQ, 2006, 2008). En effet, certains adolescents auront recours à des substances psychotropes afin de réduire l’expression symptomatique de la détresse conduisant à un mieux-être temporaire (Petot, 1999). Un vécu émotionnel inconfortable, comme suite aux modifications qu’apporte l’adolescence, pourra être temporairement apaisé par l’usage de substances psychotropes. Cet apaisement donnera l’impression à adolescent qu’il dispose d’un contrôle sur son vécu émotionnel (Miljkovitch & Lajudie, 2003). D’ailleurs, le fait de vivre des symptômes dépressifs et anxieux constitue des facteurs de risque pour la consommation de substances psychotropes chez l’adolescent (Beato-Fernandez et al., 2007).

Outre l’apaisement de symptômes d’une détresse psychologique, ce comportement de consommation peut aussi être induit chez l’adolescent à la suite de l’influence d’un phénomène de groupe. Les résultats de diverses études démontrent que les pairs ont une grande influence dans l’initiation et par la suite la consommation régulière de ces produits (Coslin, 2003; Ferréol, 1999; ISQ, 2006, 2008). Les premières expériences avec les substances psychotropes surviennent souvent dans un contexte de pression en provenance de son groupe de pairs afin qu’un adolescent adopte les valeurs et les comportements de ce groupe par un phénomène de conformisme social (Morgan & Grube, 1991). D’ailleurs, le risque de consommation de substances psychotropes est plus important chez les adolescents qui fréquentent des jeunes qui en font usage (Cloutier & Drapeau, 2008; Coslin, 2003). Cela peut être une façon pour l’adolescent d’assurer une acceptation sociale au groupe, de recevoir une marque de valeur ou d’estime de la part de ses pairs et d’accéder à une identité sociale à l’intérieur du groupe (Cicognani & Zani, 2011; Coslin, 2003). Il est possible d’observer, dans certains cas, une valeur initiatique de la consommation qui peut faciliter l’acceptation dans un groupe de pairs. Malgré la grande influence du groupe en ce qui concerne l’initiation à la consommation de substances psychotropes, le meilleur ami de l’adolescent semble être celui ou celle qui exerce le plus d’influence sur le maintien de la consommation (Duarte, Escario & Molina, 2011; Morgan & Grube, 1991). Le sentiment d’acceptation et d’affiliation qu’amène la consommation de substances psychotropes entre les pairs peut, parmi d’autres facteurs, masquer les dangers concernant l’usage prolongé et abusif de ces substances (Coslin, 2003; Dodd, Glassman, Arthur, Webb & Miller, 2010). Selon Huerre et al. (2004), la consommation de substances psychotropes chez les adolescents se réalise selon des mécanismes complexes, qui justifient l’importance de tenir compte de plusieurs facteurs. La prise en considération de l’influence que chaque facteur, tels que les caractéristiques de l’individu consommateur (caractéristiques physiologiques, l’âge, le sexe, la détresse psychologique) et l’environnement de l’adolescent (la famille, l’école, les pairs) peut avoir sur la consommation de substances psychotropes des adolescents est essentielle afin de bien comprendre leur implication dans le processus de consommation. Cette étude a en conséquence pour objectif de tenter de déterminer l’effet relatif d’un de ces facteurs parmi l’ensemble des facteurs possibles. Plus spécifiquement celui de deux personnes du groupe de pairs, soit le meilleur ami de même sexe et de sexe opposé de même que l’influence de la composition de cette dyade de pairs selon le sexe du participant et celui de son meilleur ami sur la consommation de substances psychotropes en fonction de la détresse psychologique vécue et de l’âge chez les adolescents filles et garçons.

Le présent chapitre permet de procéder à une recension des écrits pertinents. À partir de cette recension des écrits, il y aura d’abord une présentation des caractéristiques propres à l’adolescence. Par la suite, une description du phénomène comportemental de la consommation de substances psychotropes sera effectuée à partir de la documentation scientifique pertinente. La détresse psychologique et l’importance accordée aux deux meilleurs amis, soit celui de même sexe que l’adolescent et celui de sexe opposé, issus du réseau social des pairs seront également définis et conceptualisés. Finalement, les hypothèses et les questions de recherche seront présentées.

Les caractéristiques de l’adolescence

Selon Muuss (1996), le terme adolescence est apparu au quinzième siècle, afin de représenter la transition entre l’enfance et l’âge adulte. Avant cette époque, il n’y avait pas de conceptualisation d’une étape distincte dans le développement humain concernant cette période. Toutefois, plusieurs précurseurs, tels que les philosophes Platon, Aristote et par la suite Jean-Jacques Rousseau, avaient déjà entamé une réflexion quant aux tâches développementales qui caractérisent la transition vers l’âge adulte. La conception de l’adolescence et des caractéristiques qui s’y rattachent varient non seulement selon les penseurs et les époques, mais aussi selon les sociétés et cultures (Desmarais et al., 2000). D’ailleurs, ce concept descriptif d’une période développementale n’est pas universellement reconnu (Coslin, 2010). L’Organisation mondiale de la santé (OMS, 1986) établie approximativement les limites temporelles de l’adolescence entre 10 et 19 ans. Dans la société occidentale, l’adolescence débute généralement entre 11 et 13 ans et elle prend habituellement fin vers 18 ou 20 ans (Coslin, 2010; Mazet, 2004) L’adolescence est une période développementale qui conduit vers une autre étape de la vie humaine, celle de l’âge adulte. Durant l’adolescence, les rôles et le statut de la personne diffèrent grandement de ceux de l’enfance (Coslin, 2003; Desmarais et al, 2000) et de l’âge adulte. L’adolescence peut être considérée comme une période de transition durant laquelle les personnes doivent s’adapter à des modifications biologiques, psychologiques et sociales importantes (Coslin, 2010; Florin, 2003). Les changements biologiques corporels sont les signes plus apparents du début de l’adolescence et souvent les premiers à survenir. Le développement physiologique et la puberté des adolescents contemporains surviennent plus tôt comparativement aux générations précédentes. Toutefois, une maturation physique adulte ne signifie pas que l’adolescent sera en mesure d’adopter des comportements d’adulte (Florin, 2003). D’ailleurs, cela peut être une problématique vécue par les adolescents; ils ont un corps et des pulsions sexuelles ressemblant à ceux des adultes, mais ils sont restreints à leur statut de mineur par les conventions sociales. Le développement biologique de l’adolescent comprend une maturité sexuelle qui fait surgir de nouvelles dimensions concernant la sexualité et les relations aux individus de sexe opposé (Coslin, 2010). Sur le plan psychologique, de nombreuses modifications surviennent. Les adolescents se développent sur le plan intellectuel et ils ont accès à une pensée plus élaborée en raison du développement du système cognitif, plus précisément exécutif (Blakemore & Choudhury, 2006; Choudhury, Blakemore & Charman, 2006). Ils ont aussi à relever différentes tâches afin de structurer et de se former une identité stable (Muuss, 1996). Effectivement, le fait d’expérimenter différents événements et différentes situations sociales permet à l’adolescent d’explorer diverses facettes de son identité et de développer sa compétence relationnelle. Plusieurs phénomènes sociaux, tels que la permissivité sexuelle et l’érosion du concept de la famille nucléaire, font en sorte que les adolescents contemporains rencontrent des défis particuliers entourant leur vie familiale, affective, sexuelle et sociale en général (Desmarais et al., 2000). Par exemple, il peut être plus difficile pour certains de concevoir l’idée de maintenir une relation intime exclusive et ainsi engageante avec le même partenaire sur une très longue période .

Il demeure cependant important de considérer que selon Coslin (2010), l’une des principales tâches développementales propre à cette étape de vie est que l’adolescent puisse se différencier des parents, découvrir ses valeurs propres et apprendre à faire des choix autonomes. La relation de l’adolescent avec l’environnement social se trouve aussi modifiée. Par exemple, les adolescents vont passer davantage de temps avec leurs pairs qu’avec leurs parents. Cela peut être dû au fait que la relation avec les pairs s’effectue sur une base plus égalitaire que la relation avec les parents, qui ont généralement un rôle d’autorité. En ce sens, la relation avec les pairs tend à être moins conflictuelle puisqu’elle est plus souvent égalitaire, sans hiérarchie d’autorité comparativement à celle avec les parents qui est davantage hiérarchisée (Laursen & Collins, 1994). Certains adolescents peuvent transgresser les normes sociales et parentales afin de revendiquer leur indépendance (Coslin, 2010). Ils remettent ainsi en question les limites parentales ou sociales imposées et manifestent du même coup leur besoin d’autonomie en émergence.

En somme, l’adolescence peut être considérée comme une période de transformations à la fois biologiques, psychologiques et sociales conduisant à la mise en place de caractéristiques propres à la vie d’adulte (Bee & Boyd, 2008; Florin, 2003). L’aspect biologique concerne essentiellement la puberté et l’aspect psychologique réside entre autres dans le développement de la perception sexuée de soi dans le contexte du rapport à l’autre, car c’est durant cette période que les adolescents se familiarisent davantage avec les rôles propres à chaque sexe (Bee & Boyd, 2008). Pour ce qui est de l’aspect social, il concerne principalement le développement des mécanismes constitutifs du réseau social de pairs du même sexe, mais surtout de sexe opposé, qui permet l’émancipation de la famille d’origine vers la mise en place d’un réseau social personnalisé et par conséquent la construction d’une nouvelle unité reproductive (Florin, 2003). Dans ces circonstances, les pairs exercent une influence croissante en vue de la socialisation et de la constitution d’un réseau social indépendant des parents (Coslin, 2010; Florin, 2003; Organisation mondiale de la Santé, 1986) ce processus de socialisation peut avoir un impact sur le risque de consommation problématique de substances psychotropes.

Les différences développementales selon le sexe

Le développement des adolescents et des adolescentes se différencie sur divers plans, tels que biologique, psychologique, social et culturel. Leurs différences dans la morphologie physique inhérentes au développement biologique sont généralement directement perceptibles, car les adolescents post-pubertaires ont maintenant des  attributs sexuels développés (Coslin, 2010). Les premiers signes pubertaires ainsi que la maturité sexuelle apparaissent plus tôt chez les adolescentes. Du point de vue culturel, leur image et les coutumes vestimentaires reflètent leur identité sexuelle. D’autres différences peuvent être relevées telles que le fait que les adolescentes auraient davantage un tempérament calme, qu’elles apprécieraient davantage les activités sociales et qu’elles auraient plus de problèmes de santé que les adolescents. Les adolescents, quant à eux, sont décrits comme étant moins sensibles aux dangers et plus enclins aux accidents, ils seraient moins conformistes et ils aimeraient davantage les rencontres amicales (Coslin, 2010; Steinberg, 2008). En somme, selon ces observations, les adolescents seraient plus enclins à faire des tentatives nouvelles dans des contextes nouveaux, ce qui est compatible avec une plus grande prise de risque chez l’adolescent. Ces distinctions entre les adolescents et les adolescentes permettent ainsi de fonder une discrimination basée sur le genre dans cette étude.

La consommation de substances psychotropes chez les adolescents

Certains facteurs peuvent contribuer au développement d’une consommation de substances psychotropes à l’adolescence. En effet, certains comportements fréquents à l’adolescence, telle la recherche de sensations de plaisir et de défis ainsi que la banalisation du risque, ont un impact sur les comportements d’expérimentation et l’adoption de conduites à risque. Il y a par exemple la pratique de sports extrêmes,l’adoption de comportements sexuels excessifs et des actes délinquants (Mazet, 2004). Il est possible d’inclure également la consommation et l’abus de substances psychotropes à ces comportements (Coslin, 2003).

Différentes catégories de substances psychotropes accessibles aux adolescents et trajectoire de consommation :

Les substances psychotropes peuvent être divisées en quatre catégories, soit celles ayant des effets dépresseurs sur le système nerveux, celles ayant des effets stimulants ou excitants, les perturbateurs cognitifs ou hallucinogènes et les stimulateurs de la performance cognitive autre que les psychostimulants (Miljkovitch & Lajudie, 2003). Parmi les substances psychotropes qui ont un effet dépresseur, il y a entre autres les sédatifs, les hypnotiques et les anxiolytiques. D’autre part, les substances telles que les amphétamines et la cocaïne ont un effet stimulant sur le système nerveux. Certaines substances psychotropes sont légales, comme les boissons énergétiques, mais d’autres sont illégales, telles que le cannabis, la cocaïne, les solvants, les hallucinogènes, l’héroïne, les amphétamines et toutes autres drogues ou médicament utilisé sans ordonnance, comme le Valium, le Librium, le Dalmane, le Halcion et l’Ativan (ISQ, 2006, 2008).

La consommation de substances psychotropes chez certains adolescents débuterait par des substances leur étant plus accessibles (Kandel, 2002; Michel, Purper-Ouakil & Mouren-Siméoni, 2001). En effet, l’alcool est la substance psychotrope la plus consommée par les adolescents car celle-ci est, dans notre culture, facilement accessible et socialement acceptée (Miljkovitch & Lajudie, 2003). La seconde substance la plus consommée à l’adolescence après l’alcool, selon Michel et al. (2001) ainsi que l’Institut de la Statistique du Québec (2012) est le cannabis. Ces substances psychotropes et d’autres sont utilisées afin primairement d’en ressentir les effets, incluant le plaisir et la détente, ou secondairement pour le défi inhérent à leur utilisation et à leur commerce (Coslin, 2003; ISQ, 2008). D’autre part, certains auteurs observent que l’adolescence est la période durant laquelle de nombreux individus sont initiés à ces substances (Vitaro et al., 1999). D’ailleurs, plusieurs adolescents en font l’utilisation dans le but de contrer des affects dépressifs ou comme anxiolytique afin de se détendre (Florin, 2003), de même que pour le plaisir obtenu directement de la consommation de substances psychotropes.

Les conséquences liées à la consommation de substances psychotropes

La consommation de substances psychotropes peut avoir des effets importants et néfastes dans la vie des adolescents (Hawkins, Catalano, & Miller, 1992). Une multitude de sphères de vie peuvent être atteintes. Par exemple, cette consommation peut engendrer des problèmes sur le plan de la santé physique, de l’humeur, des relations familiales, des relations avec les amis et de la vie sociale, incluant les études et le travail (Desmarais et al., 2000). D’ailleurs, une étude a démontré la présence d’atteintes neuropsychologiques qui touchent le fonctionnement général et des dommages cognitifs dont certains sont irréversibles, induits par une consommation de marijuana, la substance psychotrope la plus consommé par les adolescents après l’alcool (Meier et al, 2012). De plus, l’utilisation de substances psychotropes peut augmenter les risques d’induction d’états émotifs négatifs (p. ex., symptômes d’anxiété, dépression, voire des épisodes psychotiques) et de ressentir une détresse psychologique (Griffin, Botvin, Scheier, Epstein, & Doyle, 2002). En outre, il existe un lien entre la consommation de cannabis et les ideations suicidaires (Griffin et al., 2002). Les substances psychotropes sont également associées aux troubles de comportements, à la violence (Huerre et al., 2004) et aux méfaits (Hawkins et al., 1992).

Les conséquences liées à la consommation de substances psychotropes ne sont pas les mêmes pour tous les adolescents. Elles dépendent de plusieurs facteurs autant sur les plans psychologique, social que biologique (Hawkins et al., 1992; Piko, 2000). Il est aussi à noter que pour une faible proportion d’adolescents, la consommation de substances psychotropes ne se limite pas à une expérimentation, mais elle évolue vers une dépendance pleinement constituée (Varescon, 2005).

Les différences dans la consommation de substances psychotropes selon l’âge et le sexe

Gosselin, Larocque, Vitaro et Gagnon (2000) constatent que certains facteurs de risque et  de protection de la consommation de substances psychotropes ont des effets différents selon l’âge et le sexe de l’adolescent. Effet de l’âge. Les adolescents tendent à s’initier à la consommation de substances psychotropes dès le début de l’adolescence, et ce, de plus en plus tôt (Mazet, 2004). Selon l’Institut de la statistique du Québec (2006), la majorité des adolescents et des adolescentes sont initiés aux substances psychotropes vers l’âge de 13 ans. Une étude plus récente indique que 40 % des garçons et 37 % des filles auraient consommé de l’alcool avant l’âge de 14 ans (ISQ, 2012). Selon ces mêmes statistiques, le nombre d’adolescents qui consomment des substances psychotropes s’accroit significativement en fonction de l’âge. En effet, 10 % des adolescents auraient consommé de l’alcool avant l’âge de 12 ans. Ce chiffre double pour ceux qui ont consommé avant l’âge de 13 ans (21 %). Plus l’âge de l’adolescent s’accroît, plus la proportion d’adolescent qui ont initié une première consommation d’alcool augmente, soit 39 % avant l’âge de 14 ans, 59 % avant l’âge de 15 ans et ce pourcentage augmente jusqu’à 75 % avant 16 ans et 82 % avant l’âge de 17 ans. En somme, l’âge constitue un facteur important en ce qui concerne le début d’une consommation de substances psychotropes. Toutefois, il est à noter que 9 adolescents sur 10 ne présentent pas une consommation de substances psychotropes qui se montre problématique (ISQ, 2012). Parmi l’ensemble des adolescents qui consomment des substances psychotropes, 5 % d’entre eux présentent une consommation de substances compatible avec un problème en émergence et une proportion identique (5 %) aurait une consommation générant des problèmes importants (ISQ, 2012). De plus, le pourcentage d’adolescents qui présentent une consommation de substances psychotropes très problématique augmente avec l’âge. En effet, cette proportion passe de 1 % en première secondaire, à 4,1 % en deuxième secondaire, 6 % en troisième secondaire, 7 % en quatrième secondaire, pour terminer à 8 % en cinquième secondaire. Effet du sexe. Certaines études démontrent qu’une différence importante existe dans la consommation de substances psychotropes selon le sexe chez les adolescents, alors que d’autres études relèvent des différences moins marquées. Selon Miljkovitch et Lajudie (2003) ainsi que Taylor (2006), la consommation d’alcool et de drogues est plus répandue chez les adolescents que les adolescentes. Huerre et al. (2004) abondent dans le même sens en rapportant que les adolescentes résistent mieux à l’attrait de ces substances et que leur consommation est moins régulière que celle des adolescents. Par exemple, les adolescents consomment plus de cannabis sur une base régulière que les adolescentes.

Toutefois, Michel et al. (2001) indiquent pour leur part qu’il n’y a pas une si grande différence dans la consommation de substances psychotropes selon le sexe, mise à part l’alcool sous toutes ses formes où la consommation des adolescents tend tout de même à être plus élevée que celle des adolescentes. Ces mêmes auteurs ajoutent que l’escalade dans la fréquence de consommation est plus rapide chez les adolescents que chez les adolescentes. En outre, les observations de l’Institut de la statistique du Québec (2006; 2012) indiquent que la prépondérance d’un sexe sur l’autre en ce qui concerne la consommation ne se distingue pas significativement quoiqu’un effet de genre puisse être modulé par le type de substance. En somme, les différentes études relevées indiquent que l’effet différentiel du sexe sur la consommation ou même la fréquence de consommation n’est pas sans équivoque. Toutefois, l’ensemble des données tend à indiquer que les adolescents consomment en moyenne davantage de substances psychotropes que les adolescentes. De plus, le sexe semble avoir un impact sur la rapidité de développement de la consommation chez les garçons.

Bref, l’âge et le sexe semblent avoir une influence sur la consommation de substances psychotropes chez les adolescents. Toutefois, cette influence peut être pondérée par certaines composantes, telles que la détresse psychologique et l’influence du réseau social des pairs, jouant un rôle particulier dans cette période de transition.

La détresse psychologique vécue par les adolescents

Selon le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec (2007), la détresse psychologique peut découler du fait de vivre des épisodes de stress. Toutefois, le stress en lui-même constitue une réponse normale d’un individu qui doit s’adapter et surmonter différentes situations de vie ou défis, qu’ils soient positifs ou négatifs. De plus, une même situation de vie peut provoquer une réaction de stress différente chez chaque individu ou pour un même individu à différents moments (Lazarus & Folkman, 1984). Par ailleurs, le stress résulte d’une interaction entre une personne et son environnement dans laquelle l’individu évalue ses capacités à s’adapter au facteur de stress (stresseur) (Bruchon Schweitzer, 2002; Hassall, Rose et McDonald, 2005). Lorsque l’individu croit avoir les capacités pour surmonter le stresseur, l’adaptation peut engendrer des conséquences relativement positives (Rodell & Judge, 2009). Toutefois, lorsque la demande d’adaptation au stresseur excède les ressources et habiletés d’un individu ou que l’individu estime ne pas être en mesure de résoudre le stresseur ou que cette situation se prolonge sur une longue période de temps, la personne peut ne plus être en mesure de s’adapter à la situation, ce qui risquerait d’entraîner de la souffrance ou encore plus spécifiquement une situation de détresse psychologique (Bruchon-Schweitzer, 2002; Hassall et al., 2005). Cette souffrance ou détresse peut se manifester sur les plans psychologique, physique et social. En fait, lorsque la situation se détériore et que l’individu n’a plus les capacités ni l’énergie nécessaire afin de s’adapter, ou qu’il estime la situation insoluble, il est possible qu’elle induise un état de détresse psychologique actif vécu alors par l’adolescent (Camirand & Nanhou, 2008; Mirowsky & Ross, 2003). La manifestation de cette détresse peut survenir de différentes façons, soit physique (p. ex., fatigue, maux de dos, céphalée, insomnie), cognitive (p. ex., difficulté à prendre des décisions, pessimisme, distraction), émotive (p. ex., irritabilité, anxiété, dépression) et comportementale (p. ex., agressivité, isolement, consommation de substances psychotropes). Certains auteurs indiquent que les symptômes de dépression et d’anxiété sont des aspects centraux de la détresse psychologique (Massé et al, 1998; Voyer & Boyer, 2001, Mirowsky & Ross, 2003). De son côté, Derogatis (1994) propose que la détresse psychologique peut être évaluée à partir de symptômes provenant de neufs échelles clinique, soit la somatisation, 1’obsession compulsion, la sensibilité interpersonnelle, la dépression, l’anxiété, l’hostilité, l’anxiété phobique, l’idéation paranoïde et le psychotisme. Toutefois, la détresse psychologique est un phénomène complexe et les manifestations externes peuvent être indétectables dans plusieurs cas (Desmarais et al., 2000).

La détresse psychologique est un concept utilisé dans de nombreuses études en raison du fait qu’elle touche tous les groupes d’âge (Breton, Légaré, Laverdure, & D’Amours, 2002; Robidoux, 1996). Toutefois, l’un des groupes d’âge le plus touché par un niveau de détresse psychologique élevé est celui des 15 à 24 ans (Bee & Boyd, 2008;Robidoux, 1996), où effectivement un peu plus du tiers des personnes de cette tranche d’âge, particulièrement les jeunes de 15 à 19 ans, rapportent la présence de détresse psychologique à un niveau élevé.

La détresse psychologique vécue à l’adolescence peut provenir d’un stresseur ponctuel intense (p.ex., le décès d’un parent) ou du fait de devoir en affronter un grand nombre en même temps ou sur une longue période (p.ex., rejet par les pairs à plusieurs reprises ou problèmes sentimentaux et familiaux chroniques). Confronté à ces difficultés, l’adolescent peut assumer qu’il lui est impossible de les surmonter ou de s’adapter à la situation (Robidoux, 1996). Par ailleurs, Desmarais et al. (2000) rapportent que les adolescents qui présentent diverses formes de psychopathologie ont également plus de risque de développer un état de détresse psychologique. En effet, les difficultés consécutives aux états psychopathologiques, font en sorte que les adolescents qui en sont victimes sont moins disponibles pour faire face aux défis qui surviennent et même des événements de la vie quotidienne peuvent être difficiles à surmonter pour eux.

Lorsqu’un adolescent est au prise avec un niveau élevé de détresse psychologique, il est possible qu’il manifeste celle-ci sous forme de violence tournée vers autrui ou vers lui même (Desmarais et al., 2000). D’ailleurs, les sentiments dépressifs, l’impression d’être « dans une impasse » et la détresse psychologique, peuvent amener les adolescents à consommer des substances psychotropes afin de réduire l’impact de l’état émotif induit. En ce sens, les préjugés sociaux entourant la détresse psychologique ainsi que la peur d’être rejeté par les pairs ou de perdre un statut social à l’intérieur d’un groupe de pairs peuvent être des motifs qui font en sorte que les adolescents vont tenter de camoufler toutes manifestations extérieures de détresse psychologique au moyen de l’utilisation de substances psychotropes (Desmarais et al.5 2000). Cependant, tel que mentionné précédemment, certaines de ces substances peuvent augmenter les sentiments dépressifs et du même coup accroître les risques de développer des comportements suicidaires (Huerre et al., 2004). D’ailleurs, certains auteurs soutiennent que le lien entre la consommation de substances psychotropes et la détresse psychologique peut être ambigu et en fait bi-directionnel, car la détresse psychologique s’avère être parfois à l’origine de la consommation de substances psychotropes, mais la consommation de ces substances peut également générer des émotions négatives elles-mêmes à la source de détresse psychologique (Michel et al., 2001; Varescon, 2005).

D’autres études indiquent que certains facteurs sont liés à la détresse psychologique, ces facteurs incluent les caractéristiques d’une personne et son environnement social (Voyer & Boyer, 2001). De ce fait, une multitude d’éléments tels le sexe de l’individu, son âge et ses relations sociales peuvent être associés de diverses manières, en termes d’accroissement ou d’apaisement, d’un état de détresse psychologique. L’expression de la détresse psychologique peut varier selon certains facteurs, incluant le sexe. En fait, plusieurs auteurs démontrent qu’un niveau de détresse élevé est observé plus fréquemment chez les femmes, et ce, peu importe l’âge (Breton et al., 2002; McDonough & Strohschein, 2003; Mirowsky & Ross, 2003). En ce sens, les adolescentes rapportent vivre davantage de détresse psychologique que les adolescents. Cela pourrait être en partie lié au fait qu’elles expriment leurs émotions de manière différente (Shields, 1995). Les adolescentes manifestent leurs émotions principalement par des comportements internalises (p. ex., l’angoisse, la dépression, les ruminations) alors que les adolescents le font plutôt avec des comportements externalises (p. ex., délinquance, la violence). En outre, la présence de certains facteurs pourrait diminuer les risques de souffrir de détresse psychologique à l’adolescence (Breton et al., 2002). Par exemple, la proportion des adolescents qui ont un niveau élevé de détresse psychologique est inférieure chez ceux qui rapportent avoir de nombreuses sources de soutien provenant de leur réseau social, ce qui indique l’existence d’un lien entre les pairs du réseau social d’une personne, la qualité relationnelle incluse dans le réseau, les valeurs transmises dans le réseau et la détresse psychologique vécue. D’ailleurs, Colarossi et Eccles (2003) indiquent que les filles perçoivent davantage les pairs du réseau social comme une source de soutien que les garçons. En effet, Rose (2002) souligne que les adolescentes partagent plus leur vécu émotionnel et leurs problèmes avec leurs pairs que les adolescents. Toutefois, Giletta et al. (2011) rapportent que, malgré le fait que les adolescentes débutent une relation avec des pairs ayant un niveau de détresse psychologique différent du leur, le niveau de détresse psychologique de ces adolescentes tend à être le même avec le temps. Une des raisons de ce changement pourrait provenir du partage d’émotions négatives entre les adolescentes et leurs pairs, sous forme de « rumination » (Giletta et al., 2011). En somme, la détresse psychologique peut influencer la décision de l’adolescent de faire usage ou non de substances psychotropes et d’en devenir un usager régulier ce qui motive l’inclusion de ce facteur dans cette étude.

Le réseau social des pairs à l’adolescence et son influence sur la consommation de substances psychotropes :

Bien que les parents exercent une influence notable dans le développement des adolescents, ces derniers, filles et garçons, tendent à se détacher du réseau familial pour se constituer un réseau social de pairs (Claes, 2003). Les adolescents font généralement appel à leurs parents pour les besoins matériels et pour des réflexions morales, mais ils se tournent vers leurs amis pour les questions d’ordre personnel, tels les choix vestimentaires (Florin, 2003). De plus, ils auront tendance à se joindre à des personnes qui leur ressemblent et qui ont des goûts et des valeurs similaires, par exemple en ce qui concerne les activités, l’habillement et les goûts musicaux. Le groupe de pairs peut être restreint et compter moins de 10 individus ou être plus large et comprendre plus de 20 adolescents. Le réseau des pairs occupe un rôle prépondérant dans le processus de socialisation des adolescents. Il constitue également un soutien et un apport dans la construction de l’identité adulte. Les adolescents peuvent alors apprendre à partager leurs expériences et utiliser un langage commun tout en étant relativement indépendant du réseau familial (Florin, 2003). Ce même auteur précise que le réseau social des pairs favorise tout d’abord les relations avec les pairs de même sexe et par la suite l’apprentissage des interactions et des rencontres avec les personnes de sexe opposé. Cette période est propice aux premiers sentiments amoureux et favorise chez certaines l’expérimentation des relations sexuelles, le tout régulé par les conventions sociales des groupes humains. Les adolescents consacrent beaucoup de temps à leurs premières expériences amoureuses qui prennent généralement une grande place dans leur quotidien. De plus, Pinto (2008) rapporte que les premières relations amoureuses sont liées positivement à de bonnes compétences sociales, mais qu’elles peuvent également être associées à des conséquences néfastes pour les adolescents (p. ex., lors de rupture ou de conflits). Tel que relevé plus haut, dans leurs relations sociales, les adolescents vont davantage se regrouper avec des pairs de même sexe pour effectuer leurs activités quotidiennes, telles que l’école ou les activités sportives (Laursen & Collins, 1994). Ils seront également portés à partager leurs expériences, leurs émotions et leurs pensées avec les pairs de même sexe. Il y a donc une distinction fonctionnelle, du moins au départ, dans les interactions et dans la relation avec les pairs du même sexe et ceux du sexe opposé.

Les jeunes diffèrent également dans l’expression de leurs relations amicales selon le sexe. Dès l’enfance, certaines différences s’expriment quant à la qualité relationnelle qu’ils entretiennent avec leurs pairs et ces différences s’intensifient à l’adolescence (Rose & Rudolph, 2006). Par exemple, les filles font davantage preuve d’empathie dans leurs relations avec les pairs comparativement aux garçons. De plus, elles sont plus soucieuses quant à l’évaluation des pairs à leur égard. De leur côté, les garçons percevront moins de soutien de la part des pairs et ils seront moins portés à leurs confier leur vécu émotif, tel que la colère, la tristesse ou la déception, que les filles (Colarossi & Eccles, 2003).

Les parents exercent toujours une grande influence sur plusieurs comportements des adolescents, mais le réseau des pairs exerce une influence encore plus forte, qui peut s’exprimer selon les cas par la consommation de substances psychotropes (Brown, Vik & Creamer, 1989; Flannery, Vazsonyi, Torquati & Fridich, 1994). Quoi qu’il en soit, l’influence générale de ce réseau de pairs est essentielle au développement de l’adolescent. Tel que le rapporte Jessors (1992), lorsque le réseau des pairs est perçu comme conformiste et respectueux des normes sociales par l’adolescent, cela constitue un facteur de protection pour les conduites à risque. Toutefois, les pairs peuvent également avoir une influence dans le sens d’accroître les comportements à risque, selon la micro-culture qui y est véhiculée. En effet, le réseau social des pairs, considérant son puissant impact, est l’un des principaux facteurs de risque lié à la consommation de substances psychotropes (Hawkins et al., 1992). D’ailleurs, Wills, Resko, Ainette et Mendoza (2004) mentionnent que le soutien des pairs est associé positivement avec les conduites à risque et la consommation de substances psychotropes.

Parmi les facteurs modulant les comportements ou les conduites à risque pour un adolescent, Jessors (1992) identifie aussi la perception du réseau des pairs. Ainsi, lorsque l’adolescent perçoit que ses amis ont une propension à rejeter les normes sociales et à adopter des conduites à risque, incluant la consommation de substances psychotropes, le risque que l’adolescent adopte également ce type de conduites est plus élevé, surtout si l’adolescent présente certaines prédispositions telles qu’une détresse psychologique qui s’exprime par une extériorisation des problèmes. Les pressions provenant du cercle d’amis consommateurs de psychotropes vont inciter les adolescents du groupe à consommer ces substances. D’ailleurs, Flannery et al. (1994) rapportent eux aussi que la pression provenant des pairs incitant à consommer des substances psychotropes constitue un des principaux facteurs qui influencent cette consommation chez les adolescents. Hawkins, Catalano et Miller (1992) ainsi que Taylor (2006) soulèvent d’autres facteurs de risque tel le fait d’être rejeté tôt à l’adolescence par les pairs ou de fréquenter des pairs qui consomment des psychotropes. De ce fait, selon Taylor (2006), l’initiation à la consommation de substances psychotropes serait plus élevée chez les adolescents qui fréquentent des pairs qui consomment ces substances. D’ailleurs, les adolescents auraient tendance à développer une amitié avec des pairs de même sexe qui présentent une fréquence de consommation de substances psychotropes semblable à la leur et cette fréquence de consommation tendrait à se ressembler davantage au fil de leur amitié (Popp, Laursen, Kerr, Stattin & Burk, 2008). En ce sens, Duarte et al. (2011) démontrent que les amis les plus proches auraient davantage d’influence sur la consommation des adolescents que le réseau des pairs global. De plus, les adolescents plus âgés influenceraient parfois à la hausse la consommation de substances psychotropes de leurs pairs plus jeunes (Popp et al, 2008). Pour ce qui est des relations amoureuses, le fait d’avoir un partenaire qui consomme ces substances augmente les risques de consommation chez l’adolescent. Par ailleurs, des auteurs ont démontré que pour les adolescentes, il y avait un lien significatif entre avoir de nombreux amis de sexe opposé et la consommation de substances psychotropes (Poulin, Denault, & Pedersen, 2011). De surcroît, plus une relation de couple survient tôt dans le développement de l’adolescent, plus les risques de consommation de substances psychotropes sont élevés (Costa, lessors, Donovan & Fortenberry, 1995) .

Conclusion

Cette recherche a permis d’explorer certains éléments liés à la consommation de substances psychotropes des adolescents et s’est intéressée principalement à certains facteurs relevés dans la documentation consultée comme étant lié à la consommation de substances psychotropes chez les adolescents. Les facteurs considérés pour les fins de cette recherche étaient les pairs du réseau social, la détresse psychologique globale, l’âge et le sexe. Les résultats de l’étude ont permis de démontrer que l’âge a un effet sur la consommation de substances psychotropes. Plus précisément, la consommation augmente avec l’âge chez les adolescents. Ces résultats corroborent ce qui a été démontré dans les études antérieures. Les résultats font ressortir une augmentation plus marquée de la consommation de substances psychotropes entre 13 et -14 ans ainsi qu’entre 16 et 17 ans. Par ailleurs, les résultats démontrent qu’il y a un effet d’interaction significatif entre l’âge et le sexe sur la consommation de substances psychotropes. Cet effet fait ressortir des différences dans la consommation des filles et des garçons entre 14 et 17 ans. Dans la présente étude, la consommation de substances psychotropes est supérieure chez les filles à 14 ans et celle des garçons est supérieure à celle des filles à 16 et 17 ans. La présente recherche a aussi permis d’observer que la détresse psychologique a un impact sur la consommation de substances psychotropes et que cet impact est plus élevé à l’âge de 16 ans. En effet, plus la détresse psychologique est élevée, plus la consommation de substances psychotropes est elle aussi élevée, et ce, particulièrement à 16 ans. Toutefois, il est important de tenir compte du fait que la consommation de substances psychotropes peut également engendrer certaines manifestations négatives liées à la détresse psychologique (Michel et al, 2001; Varescon, 2005).

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Table des matières

Introduction
Contexte théorique
Les caractéristiques de l’adolescence
Les différences développementales selon le sexe.
La consommation de substances psychotropes chez les adolescents
Différentes catégories de substances psychotropes accessibles aux
adolescents et trajectoire de consommation
Les conséquences liées à la consommation de substances
psychotropes
Les différences dans la consommation de substances
psychotropes selon l’âge et le sexe
Effet de l’âge
Effet du sexe
La détresse psychologique vécue par les adolescents
Le réseau social des pairs à l’adolescence et son influence sur la
consommation de substances psychotropes
Méthode
Participants
Instruments de mesure
Questionnaire sociodémographique
Consommation de substances psychotropes
Influence du réseau social des pairs
Détresse psychologique.
Déroulement.
Plan des analyses statistiques
Résultats
Analyses descriptives des variables mesurées auprès des participants
Description de l’échantillon selon l’âge et le sexe
Argent disponible et consommation de substances psychotropes
des pairs
Détresse psychologique
Importance accordée au pair de même sexe et de sexe
opposé
Spécification concernant l’importance relative
accordée au pair de même sexe
Spécification concernant l’importance relative
accordée au pair de sexe opposé
Fréquence de la consommation de substances psychotropes
Catégorisation de la consommation de substances psychotropes selon
les feux
Considérations préalables à l’analyse des données pour les analyses de
régression
Taille de l’échantillon
Colinéarité entre les variables
Normalité de la distribution
Vérification des hypothèses de recherche
Première hypothèse de recherche
Seconde hypothèse de recherche
Questions de recherche
Première question de recherche
Deuxième question de recherche
Discussion
Bref rappel des objectifs de la recherche
Hypothèses de recherche.
Hypothèse relative à l’âge et au genre sur la consommation de
substances psychotropes
L’effet de l’âge et du genre sur la consommation de
substances psychotropes
Hypothèse relative au niveau de détresse psychologique et à la
consommation de substances psychotropes
Questions de recherche.
Première question de recherche
Deuxième question de recherche
Particularités de l’étude
Limites de l’étude
Recherches à venir
Conclusion

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