Soutenance mémoire
Selon les données des Fonds des Nations Unies pour la Population, en 2004, les 50% de la population mondiale sont des personnes de moins de 25 ans et environ 1,1 milliard sont des adolescents de 10 à 19ans. Les 22,5% des ces jeunes vivent dans la pauvreté. La politique de réduction de la pauvreté des populations doit passer par la politique d’éducation des adolescents et des jeunes lesquels doivent être les futurs citoyens producteurs. Ces adolescents ne deviendront de bons producteurs que s’ils ont de bonnes santés physique, mentale et spirituelle lesquelles sont obtenues à travers différentes éducations, entre autre l’éducation en matière de Santé de la Reproduction des Adolescents et des jeunes. Par le biais de cette éducation, ces derniers sont amenés à prendre conscience des dangers du rapport sexuel précoce, des grossesses précoces, de l’avortement et des Infections Sexuellement Transmissibles qui nuiront à leurs études et entraveront l’aspiration de l’Etat à former des citoyens capables de prendre en main leur avenir en relevant les défis de la vie active.
Les données obtenues auprès des différents services d’Enquêtes Démographiques de la Santé à Madagascar ont démontré qu’à Madagascar, en 11 ans (1992 -2003), le pourcentage d’adolescents ayant eu un rapport sexuel entre 15 et 19 ans a augmenté de 5%, tandis qu’à Antananarivo, en 13 ans (1992 – 2005), le pourcentage de jeunes filles ayant pratiqué l’avortement a augmenté de 40% et ce malgré les recommandations des Conférences Internationales pour le Développement de la Population tenues respectivement au Caire en 1994 et à Beijing en 1995 de mettre en action un programme d’Education en matière de Santé de la Reproduction des Adolescents et des Jeunes, ce qui de 1995 jusqu’à ce jour, a été entrepris dans 29 districts de Madagascar dont Antananarivo fait parti.
L’éducation en matière de Santé de la Reproduction des Adolescents et des jeunes ou SRA est l’une des composantes de la Santé de Reproduction ou SR en général. La population cible du projet se compose des jeunes de 10 à 24 ans. En septembre 1995, la SRA a été adoptée à Madagascar par la volonté du gouvernement malagasy suite aux recommandations du programme d’action de la Conférence Internationale pour le Développement de la Population ou CIPD tenue au Caire en 1994. En 1995 – 1997, le projet a débuté en pré – projet à Morondava et le 23 juillet 2005 son dixième anniversaire a été célébré à Antananarivo.
Caractéristiques de l’adolescent
D’après LAFOREST G. (1986), FERRADOUX J. (1988), BIDEAUD J. (1993), OODIT G. (1999) l’adolescence est une période de transition qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte, c’est la puberté de 12 à 18 ans pour les filles et de 14 à 18 ans pour les garçons. La puberté est une phase de l’adolescence durant laquelle les garçons et les filles sont aptes à procréer, due à la production accrue de testostérone chez les garçons et d’œstrogène chez les filles. Des changements physiques et psycho – émotionnels se manifestent différemment chez les filles et chez les garçons.
– Les principaux évènements physiques identiques chez les garçons sont : la croissance des testicules et du pénis avec érection et éjaculation du sperme, le développement de la musculature et la mutation de la voix.
– Tandis que chez les filles, les plus manifestés sont : la menstruation, l’élargissement de la hanche, la croissance du clitoris et des lèvres de la vulve et le développement des seins avec la saillie et la pigmentation des mamelons (13) (29) (32) (44). Les changements psycho – affectifs se manifestent par les complexes, leurs estimes de soi diminuent et leurs sentiments à l’égard de leur entourage changent (37) (43). Les envies et excitations sexuelles s’éveillent (44) (2) et peuvent même être expérimentées. Ces besoins biologiques sont inséparables des besoins sociaux et psychiques ce qui les amènent paradoxalement être associable puisqu’il médite sans cesse en fonction de la société, il n’a que des mépris ou désintérêts pour la société réelle (12) (21). La société qui les intéresse c’est celle qu’ils veulent reformer. Ils sont comparables à un enfant isolé qui peut former des relations avec les objets extérieurs au self et en dehors du champ de toute puissance, et rêvent ainsi d’avoir une société de discussion à deux intimes ou un groupe adoptant le même goût comme il a été défini par : ROUSSEELET J. (1961), PIAGET J. (1964), FERRADOUX J. (1988) et BIDEAUD J. et al (1993).
Les besoins psychiques se manifestent par un esprit critique agressif. L’esprit d’imagination se développe (23). Les loisirs occupent une place importante dans la vie des adolescents (32). Ils sont désireux d’être consultés et d’être associés à la prise de décision ce qui constitue une reconnaissance de leur maturité (6). La force de l’adolescent réside dans le fait que son corps est en phase d’épanouissement ce qui lui procure beaucoup d’énergie pour accomplir toutes sortes de choses et pour explorer sa liberté dans de nouvelles directions. Il a les moyens de comprendre et d’obtenir des informations. Il a une façon créative de penser aux problèmes et de les résoudre avec imagination. Par rapport à l’enfant il a davantage de facilité d’élocution et une plus grande capacité à se défendre. Par contre ses faiblesses se traduisent par un sentiment de malaise quand il se sentira mûrir plus vite ou plus lentement que les autres. Il se sent impuissant parce qu’il n’est plus un enfant et pourtant pas encore un adulte. Il essaie de plaire aux adultes, de se comporter comme un adulte mais on ne le lui permet pas. Il est partagé d’une part entre les amis, l’environnement et son corps qui le poussent à vivre ses désirs sexuels et d’autre part les pressions inverses qui le poussent à se maîtriser et à rester dans sa famille et ses coutumes .
La sexualité
Selon le dictionnaire Larousse, la sexualité est l’ensemble des caractères spéciaux, externes et internes, que présentent les individus et qui sont déterminés par le sexe lequel se définit comme l’ensemble des caractères anatomiques, physiologiques qui différencient l’homme de la femme lesquels, en se complétant, peuvent se reproduire. Sur le plan social et relationnel, BRENOT P. (1998), psychiatre – anthropologue, affirme que la sexualité est ce qui rapproche les individus et qui les unit, mais qui, dans le même temps, est souvent un obstacle à la compréhension de l’autre. La sexualité doit être considérée comme étant ce dynamisme global de l’individu qui le pousse à sortir de lui-même pour rencontrer les autres ou l’autre d’une façon privilégiée. Elle a comme contenant l’identité sexuelle et comme contenu cet appétit de la rencontre des autres ou de l’autre, afin de se satisfaire, de se compléter et de sortir de la solitude. Toutes nos rencontres, nos échanges, nos communications seraient donc sexualisées mais la plupart du temps, dans le cas de nos relations familiales, de travail, d’association et d’amitié elle sera idéalisée. Pour atteindre la maturité de la sexualité, elle doit traverser un long processus d’apprentissage tenant compte de la maturation physique, psycho – affectif, social de l’individu dans son évolution. (26)(36) (37) (38) (44). On parle dans ce cas de l’éducation à la sexualité ou l’éducation sexuelle. Le psychanalyste, LATOURD (1996) trouve que l’éducation sexuelle passe aussi par l’apprentissage de la culture, du rapport à l’autre et des règles de vie et que sur le plan psychologique, la sexualité peut se résumer à l’identité sexuelle c’est-à-dire la reconnaissance de la forme individualisée de l’être qui se rend compte qu’il est unique et original dans son groupe. Notre sexualité recouvre tout notre développement et reflète notre attitude en société : nos valeurs, notre attitude, notre spiritualité et toutes les façons dont la société a pu laisser son empreinte sur nous. Le manuel de référence sur la SRA à Madagascar définit la sexualité comme étant l’ensemble de l’estime de soi, de l’image du corps, des rôles sociaux et des relations interpersonnelles.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : GENERALITES
PRESENTATION DU PROJET SRA A MADAGASCAR
I.1. Historique du projet à Madagascar et actualités
I.2. Objectifs du projet
I.3. Programme du projet
I.4. Mise en œuvre du projet
I.4.1. Les principaux acteurs
I.4.2. Les activités
I.4.2.1. Formation des formateurs
I.4.2.2. Mise en place des sites
I.4.2.3. Education hors des sites
CADRE THEORIQUE
III. 1. Caractéristiques de l’adolescent
III.2. La sexualité
Deuxième partie : METHODOLOGIE
APPLICATION DU PROJET SRA AU LYCEE JULES FERRY
I.1. Le lycée Jules Ferry en tant que milieu d’étude
I.2. Origine de la mise en place de la SRA au lycée
I.3. L’éducation en matière de SRA au lycée Jules Ferry de 1997 – 2006
I.4. Les objectifs spécifiques de la SRA décrits dans le manuel utilisé au Lycée Jules Ferry Faravohitra
COLLECTE DES DONNEES
II.1 Choix et identification des classes à enquêter et à observer
II.1.1.Classes enquêtées
II.1.2.classes observées
II.2. Méthode d’enquête
II.3. Méthode d’observation
II.3.1. Focal sampling
II.3.2. Transcription intégrale
II.3.3. Emplacement dans la salle
II.4. Méthode d’analyse des données
II.4.1. Des données d’enquêtes
II.4.2 Des observations de classe
II.4.3. Analyse statistique
II.4.2.1. Les pourcentages et les moyennes
II.4.2.2. Le test de Friedman ou analyse de variance à deux facteurs
II.4.2.3. Le test de Khi- deux (χ²)
OUTILS UTILISES
PERIODE ET DUREE
Troisième partie : RESULTATS ET DISCUSSIONS
LES CARACTERISTIQUES DES ELEVES ENQUETES ET OBSERVES
II.1. Etat civil des élèves
I.2. Sources d’informations des élèves
I.3. Décence du sujet sur la SRA
I.4. Raisons de la décence du sujet sur la SRA
I.5. Présence de partenaire
I.6. Comportement sexuel des adolescents ayant un(e) partenaire
I.7. Age des adolescents pratiquant le rapport sexuel
I.8. Connaissance sur les conséquences d’un rapport sexuel non protégé
I.9.Prédisposition à envisager l’avenir
1.10. Qualité de la carrière qu’il pourrait envisager
LA REPRESENTATION DE LA SRA CHEZ LES ELEVES
II.1. Contenus traités et objectifs spécifiques à atteindre
II.2. Comportement des élèves lors des diverses disciplines
II.3. Les élèves et la SRA
II.3.1.A travers leurs réponses aux questions des maîtres
II.3.2. A travers les questions des élèves
II.4. Les objectifs de la SRA atteints par les élèves
II.4.1. Connaissance sur l’appareil génital humain
II.4.2. Connaissance sur la sexualité
II.5. Nécessité de la SRA selon les élèves
II.6. L’adéquation du cours aux objectifs de la SRA
DISCUSSION
I. Décence de la SRA
II. Vision de l’avenir et rôle social
III. Compétences et pré requis des élèves
IV. Méthodes d’enseignement requises
V. Intérêts de l’étude
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
