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D’après les données fournies par l’INSTAT, le secteur informel prédomine et gagne de plus en plus de terrain à Madagascar. La présence du phénomène est constatée un peu partout dans le pays et touche gravement presque tous les domaines d’activités. Dans le cas de la capitale, ils contaminent dangereusement la circulation comme dans les ruelles d’Andravoahangy, de Behoririka, de Tsaralalana ou de 67ha. Aujourd’hui, 93% des activités économiques de Madagascar sont considérées comme illégales. De plus, beaucoup de jeunes se lancent dans des emplois non déclarés. Contraint par le faible revenu des ménages et par l’accès limité à l’éducation ou aux études supérieures puis par le manque d’offre dans le secteur de l’emploi, les jeunes préfèrent se réfugier dans le secteur informel. Près de 300 000 jeunes atterrissent chaque année sur le marché du travail, mais au moins 75% d’entre eux se retrouvent tous dans l’informel. De plus, 90% des travailleurs évoluent dans ce dernier. Le marché du travail à Madagascar est ainsi essentiellement caractérisé par la domination du secteur informel. Plusieurs indices confirment cette situation. Pour preuve, le taux de chômage s’élève aujourd’hui à 6% ce qui est indissociable de l’abondance de l’informel car plus le chômage est élevé, plus les individus en recherche d’emploi augmentent. Or, à cause de la défaillance du marché de travail à Madagascar et l’existence des besoins fondamentaux à satisfaire des chômeurs, ils sont contraints à se tourner vers le secteur informel.
APPROCHE THEORIQUE DE L’INFORMEL
La description économique de l’informel
Définition du terme informel
Le secteur informel occupe aujourd’hui une grande place dans les économies des Pays en Voie de Développement. Il est défini comme: « l’ensemble des unités de production dépourvues de numéro de statistique et ne tenant pas une comptabilité écrite formelle » . Une entreprise est donc informelle lorsqu’elle ne déclare ni son activité ni son personnel. Cependant, il existe des entreprises qui ne déclarent qu’une partie de ses effectifs ou qui s’acquitte de l’essentiel de ses obligations au regard de la législation fiscale mais préfère recourir à des travailleurs indépendants plutôt qu’à des salariés pour éviter les règles relatives à la sécurité sociale qui se présente comme une charge financière de l’entreprise. Le concept de secteur informel a fait son apparition dans la théorie économique du développement avec les premiers travaux du Programme mondial de l’Emploi entrepris par le Bureau International du Travail au début des années 70. Si Keith Hart fut le premier à employer ce terme en 1971, c’est véritablement le rapport du BIT sur le Kenya en 1972 qui lança et vulgarisa le concept. Le concept économie informelle quant à elle revêt plusieurs définitions selon les différents auteurs. Selon P. Hugon , l’économie informelle est un secteur regroupant des unités de production ou la production est effectuée à petite échelle, le capital avancé est faible, le salariat limité, mais où il y a vérité des biens et services. Nous pouvons encore définir cette même économie avec G. B. Gelinas comme un ensemble d’unités d’intermédiation financière de production des biens à des services de commercialisation qui échappe à tout contrôle de l’Etat dans leurs activités. Quant à Sethuraman, l’économie informelle est composée de petites unités s’occupant de produire et de distribuer des biens et services et ayant pour finalité essentielle de créer des emplois aux participants à l’entreprise et de leur assurer un revenu, bien que ces unités soient limitées sur le plan du capital matériel et humain et sur celui du savoir-faire. En effet, pour Madagascar, 8 pour cent d’entre elles paient la patente . Mais la part des impôts et taxes payés à l’Etat reste faible et n’atteint que 2 pour cent de la valeur ajoutée totale du secteur . Bref, l’économie informelle désigne toute activité économique réalisée par des travailleurs ou des unités économiques qui ne sont pas couverte ou est insuffisamment couverte par des dispositions officielles. Le secteur informel quant à lui désigne des groupes d’unités de production incluant les entreprises informelles de personnes à leur compte et les entreprises d’employeurs informels.
Types et conditions pour qualifier une activité d’informelle
Types d’économie informelle
Il existe 3 composantes de l’économie informelle : l’économie familiale ou domestique, l’économie conviviale et l’économie souterraine.
-l’économie familiale était autrefois la composante la plus importante de l’économie et assurait l’essentiel des activités de production. Son déclin est dû au développement de l’économie de marché, au développement de l’économie sociale. Les principaux travaux réalisés dans le cadre de l’économie familiale sont: la transformation des achats alimentaires en bien de consommation, les activités de service comme les travaux de couture, bricolage ou jardinage ,les activités de services à la personne comme la garde des enfants, garde des malades et des personnes âgées.
-l’économie conviviale semble très proche de l’économie familiale, mais elle est tournée vers l’extérieur de la famille. C’est une forme de dons gratuits, qui prennent en charge une partie de la vie sociale et économique. Elle est donc constituée par des activités d’entraide et de loisirs hors de la famille, ne donnant pas lieu à une rémunération au sens de l’économie formelle. Cette forme d’économie peut prendre appui sur des structures associatives comme des associations de quartier, organisations religieuses, sportives ou politiques. Les principaux travaux réalisés dans le cadre de l’économie conviviale sont: les services rendus à des voisins ou à des personnes âgées ou handicapées; la production de petits objets et d’aliments vendus lors de fêtes et coup de main à leur organisation; la participation gratuite à l’organisation et au déroulement d’activités culturelles ou politiques.
-l’économie souterraine dite aussi économie parallèle ou clandestine est l’ensemble des activités économiques qui échappent au contrôle et à la régulation de l’Etat. Elle regroupe 3 formes d’activités très différentes: l’économie souterraine générée par le travail au noir, l’économie souterraine comme l’économie générée par les délits économique, et l’économie générée par les activités criminelles. Néanmoins, ces activités présentent trois points communs : elle échappe aux règles économiques et sociales et à l’intervention de l’Etat, elle ne donne lieu à aucun prélèvement obligatoire que ce soit fiscal ou social, elle fausse le jeu de la libre concurrence par rapport aux activités légales, soit du fait de leur propre activité (travail au noir), soit du fait de l’intégration des sommes provenant d’activités criminelles, cherchant à réinvestir comme le blanchiment d’argent.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I- L’approche théorique de l’informel
CHAPITRE 1- La description économique de l’informel
Section 1- Définition du terme : informel
Section 2- Types et conditions pour qualifier une activité d’informelle
CHAPITRE 2- Caractéristique de l’informel
Section 1- Cause du développement du secteur informel
Section 2- Conséquence du développement du secteur informel
PARTIE II- L’informel et le développement de Madagascar
CHAPITRE 1- Champ d’application des activités du secteur informel à Madagascar
Section 1- Les secteurs envahis par l’informel
Section 2- Les conditions d’activités dans le secteur informel
CHAPITRE 2- Contribution de l’informel au développement économique
Section 1- Les avantages que présentent le secteur informel
Section 2- La formalisation de l’informel
CONCLUSION
