Le développement durable au niveau communautaire

Le XXème siècle est marqué par un constat d’échec du mode de développement économique inadapté, épuisant les ressources naturelles, reléguant la majorité de la population à la pauvreté. Les énormes inégalités entre pays riches et pays pauvres et à l’intérieur de ces derniers se sont accentuées. La faim, l’analphabétisme, les conditions de vie insalubres s’aggravent. Les activités humaines ont des répercussions sur l’environnement .Elles consomment des ressources naturelles dont certaines ne sont pas renouvelables, elles émettent des flux polluants, rejets ponctuels ou diffus, qui peuvent avoir des répercussions sur l’état des écosystèmes ou la santé de l’homme. Face à ce constat issu de plusieurs rapports et d’un certain nombre de négociations, l’idée de développement durable a vu le jour.

Généralement, le développement durable repose sur la conscience de l’interdépendance entre l’homme, ses activités, ses modalités d’organisation sociale et l’environnement. Il a pour vocation de faire évoluer les sociétés humaines de manière à établir un monde viable, vivable et durable. Il requiert l’intégration harmonieuse des objectifs économiques, sociaux et environnementaux des sociétés. Le développement doit donc être entrepris de façon à permettre à tous les membres de la société de jouer un rôle décisif dans leur avenir.

LA PAUVRETÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Le concept de pauvreté 

Essentiellement, réfléchir sur la pauvreté signifie identifier les situations considérées comme inacceptables, c’est-à-dire injustes, dans une société donnée. Pour définir le concept de pauvreté nous allons nous référer à deux approches, l’approche monétaire et l’approche non-monétaire. Il s’agit de définir la pauvreté en répondant aux questions : qui est pauvre et qui ne l’est pas ? Comment déterminer les limites entre les uns et les autres ?

L’ approche monétaire

L’approche monétaire ou l’approche utilitariste fut, d’une part, suggérée par les économistes néoclassiques comme le meilleur critère d’évaluation du bien-être ou de la pauvreté, et, d’autre part, comme le fondement de la mesure et de l’analyse de la pauvreté pendant de nombreuses années. C’est une approche considérant les revenus (ou les dépenses de consommation) comme mesure du bien-être. L’utilitarisme est une approche « welfarist », modalité selon laquelle la seule information pertinente pour l’évaluation du bien-être est celle fournie par l’ensemble des fonctions d’utilités individuelles dont le bien-être est une fonction croissante.

Au niveau pratique, cette approche de la pauvreté monétaire suppose globalement la distinction entre deux groupes de personnes : les pauvres et les non-pauvres, à partir d’un seuil minimal de revenu (ou dépenses de consommation) que l’individu devrait avoir pour subvenir à ses besoins afin d’atteindre son bien-être économique. Cette approche a comme base une méthode comptable, qui consiste à établir un seuil monétaire en deçà duquel l’individu est considéré comme pauvre. Ce seuil ou ligne de pauvreté sépare de manière objective les pauvres des non-pauvres.

Plusieurs tests de comparaisons robustes de ce bien-être ont été proposés et réalisés dans ce cadre (Davidson et Duclos, 2000 ; Barrett et Donald, 2003) , afin de trouver une justification théorique robuste à l’utilisation d’un seuil de pauvreté donné, selon que l’on utilise les dépenses ou les revenus.

Cependant, malgré de nombreux tests de robustesse, quelques limites importantes peuvent être énumérées. Premièrement, l’utilitarisme suppose que les niveaux d’utilité sont comparables d’un individu à un autre. Deuxièmement, l’utilitarisme ne se préoccupe que de l’agrégation des utilités, et de leur somme, sans s’occuper de la manière dont celles-ci sont distribuées entre les individus. Troisièmement, la position utilitariste suppose le recours à un unique indicateur de bien-être, l’utilité qui semble trop liée à des éléments individuels pour être pris en charge par la société.

Sur le plan pratique, deux types de discussions ont été ouverts. Au premier plan, quel critère monétaire utiliser pour appréhender le niveau de pauvreté dans un pays ? Les réponses ont permis de distinguer l’unité d’observation Revenu et l’unité Dépenses de consommation. La littérature montre ainsi que le premier critère semble être bon pour évaluer le niveau de pauvreté dans les pays développés, tandis que la seconde unité apparaît plus pertinente pour estimer l’état de dénuement dans les pays pauvres ou en développement . L’un des principaux facteurs de différenciation provient du fait que dans les pays pauvres, les revenus n’étant pas réguliers et en majorité non reportés, il est difficile de cerner l’ampleur du phénomène. Les dépenses de consommation sont, par conséquent, plus faciles à identifier et à estimer, compte tenu du fait qu’elles relèvent des dépenses incompressibles, sauf, dans une moindre mesure, dans le cas d’une augmentation des revenus. Deuxièmement, la fixation du seuil de pauvreté pose quelques problèmes d’agrégation : comment appréhender le niveau de pauvreté individuelle sachant que les enquêtes se réalisent généralement au niveau des ménages ?

Globalement, le recours à l’utilité ne permet pas à lui seul de rendre compte de manière exhaustive du niveau de bien-être effectif d’un individu, dès lors qu’il n’y a pas d’équivalence entre la conception subjective de l’individu sur son bien-être et son niveau de bien-être mesuré objectivement.

L’approche non-monétaire de la pauvreté

Concernant l’approche non-monétaire de la pauvreté, on peut distinguer deux Écoles: l’École des besoins de base et l’École des capacités. Ces approches sont considérées comme des approches multidimensionnelles. Contrairement à la pauvreté monétaire, elles se fondent sur un ensemble de critères et de dimensions humaines économiques, sociales, etc., propres à chaque individu.

L’approche des besoins de base

L’approche des besoins de base, qui est la partie non-monétaire de l’approche utilitariste, est fondée sur certains besoins de base qui demeurent essentiels et universellement reconnus. Impulsée par le Bureau international du travail (BIT) au milieu des années 1970, cette pauvreté appelée pauvreté des conditions de vie ou d’existence, traduit un état de manquement dans les domaines relatifs à l’alimentation, au logement, à la santé, à l’éducation etc. En 1976, le Bureau international du travail prend à son compte la dichotomie kaleckienne , et définit les besoins énoncés par Mc Namara comme essentiels, reposant sur : (i) une consommation personnelle minimale, composée d’une alimentation satisfaisante,d’un logement convenable, et d’un habillement minimal, (ii) au niveau communautaire, de l’accès aux services d’éducation, aux services de santé, à une eau pure et une médecine préventive et curative de qualité, (iii) un accès à un emploi « convenablement productif et équitablement rémunéré » (Bertin, 2007).

Théoriquement, malgré la diversité des opinions sur la définition et la détermination des besoins fondamentaux, nous pouvons, en citant Stewart (1995), définir et déterminer ces besoins fondamentaux, respectivement comme « les biens et services minima à la réalisation d’une vie décente », et « les quantités minima de choses telles que la nourriture, l’habillement, le logement, l’eau et les installations sanitaires qui sont nécessaires à la prévention d’une mauvaise santé ou la malnutrition ».

Le recoupement des informations sur la diversité des besoins essentiels permet de distinguer les principaux besoins, qui sont universellement reconnus comme essentiels à la vie humaine : la santé, apparaît l’élément le plus important ; la nourriture est également un besoin fondamental qui semble consensuel ; le logement est considéré comme un besoin essentiel dans la mesure où il permet à chaque individu d’atteindre un niveau de bien-être décent ; dans une autre mesure, l’éducation est également considérée comme un besoin essentiel à l’individu, même s’il doit être considéré comme un moyen d’atteindre d’autres besoins fondamentaux.

L’approche par les capabilités

La reconnaissance de l’incapacité de l’approche monétaire de saisir l’ensemble des aspects et besoins nécessaires à la réalisation du bien-être de l’individu, ouvre la voie à une nouvelle conception de la pauvreté, l’approche par les capabilités d’Amartya Sen . Cette approche, qui stipule la multidimensionnalité de la pauvreté, s’est construite graduellement entre 1980 et 1990. Au début des années 1990, ses travaux ont influencé les orientations politiques du PNUD et de la Banque Mondiale qui ont largement accepté et reconnu la diversité des dimensions de la pauvreté.

L’approche par les capabilités qui s’appuie sur les besoins fondamentaux, caractérise plutôt le bien-être comme un phénomène multidimensionnel. Il s’agit, selon A. Sen, de mesurer directement le bien-être en observant les facultés des individus et des ménages, notamment leurs capacités de se définir une vie plus ou moins décente sur la base de leur espace de liberté fonctionnelle. L’intérêt de cette approche est de rendre ou de considérer l’homme en tant qu’acteur de son épanouissement et conçoit un espace d’évaluation fondé sur les capabilités et les fonctionnements.

Dans cette approche, chaque individu (ou ménage) est doté d’un ensemble de caractéristiques telles que : être logé, nourri, éduqué, soigné etc. Il en ressort que la mesure de la pauvreté à travers cette approche se fait sur une base multidimensionnelle, indépendamment de tout appui sur des hypothèses spécifiques plus ou moins vérifiées, liée au comportement de consommation (Lachaud,2002).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : CADRAGE THÉORIQUE DE L’ÉTUDE
CHAPITRE I : LA PAUVRETÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Section 1 : Le concept de pauvreté
Section 2 : Le développement durable
Section 3 : États des lieux du développement durable
CHAPITRE II : LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET LA PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE
Section 1 : Évolution historique de la GRN et les étapes de celle-ci à Madagascar
Section 2 : Vues régionales de la GCRN
Section 3 : Présentation de l’objet de l’étude et de la zone d’étude
DEUXIÈME PARTIE : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS, DISCUSSIONS, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE I : LES RÉSULTATS DE LA STRATÉGIE DE GESTION DES RN
Section1 : Les pressions exercées sur les ressources naturelles
Section 2 : Perception de la communauté sur l’environnement en général
Section 3 : Les raisons de la non-adhésion à l’organisation de la GCRN
Section 4 : Les problèmes institutionnels
CHAPITRE II : DISCUSSIONS, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
Section 1 : Discussions sur les situations autours de la GCRN par la VOI FITAHIANA
Section 2 : Perspectives d’avenir
Section 3 : Recommandations
CONCLUSION
BIBLIORAPHIE
RÉSUMÉ

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