Le frein de langue restrictif : caractéristiques du frein de langue, restriction et prise en soin

Le frein de langue restrictif : caractéristiques du frein de langue, restriction et prise en soin

Le frein de langue et la particularité de la restriction

Définition

Un frein de langue restrictif (FLR), appelé également « ankyloglossie » est défini par l’International Affiliation of Tongue-tie Professionals (IATP) comme un « résidu embryologique de tissu au niveau de la ligne médiane entre la surface inférieure de la langue et le plancher buccal qui restreint les mouvements linguaux normaux». L’aspect fonctionnel ainsi que l’aspect anatomique permettent de statuer sur le caractère restrictif du frein (Baxter et al., 2020; Hern, 2021). A ces deux aspects s’ajoute la symptomatologie spécifique à chaque patient, qui va permettre d’orienter la décision thérapeutique.

Il existe également un type de FLR dit « postérieur » ou « sous-muqueux ». Il ne présente pas les caractéristiques d’un FLR au niveau visuel mais possède les mêmes conséquences fonctionnelles (Baxter et al., 2020). Il est alors plus difficile à diagnostiquer (Martinelli et al., 2018).

Anatomie

Le frein de langue relie la partie antérieure ventrale de la langue et le plancher buccal. Ce plancher buccal s’étend autour de l’arc interne de la mandibule. Il est constitué d’une couche de muqueuse semblable à celle de la muqueuse buccale. Sous cette muqueuse se trouve une couche de fascia, aussi appelée aponévrose. Elle est constituée de fibres conjonctives qui séparent les deux plans (Larousse, s. d.-a). Le tissu conjonctif contient des cellules de kératine avec des fibres de collagène de type 1 et de type 3. La particularité d’un frein restrictif consiste en la présence plus importante de fibres de collagène de type 1 (le type 1 est connu pour être aussi dans les tendons et ligaments donc résistant à la traction). Les fibres musculaires sont donc plus compactes et regroupées (Marchesan et al., 2014). La mise en mouvement et en tension de ce fascia et de la couche de muqueuse est due aux mouvements de la partie antérieure de la langue. En fonction du type de frein, plusieurs étages de la structure sont mobilisés (Mills, et al., 2019b). Au niveau inférieur se trouve le muscle génioglosse.

Concernant l’innervation, des terminaisons du nerf lingual sont situées sous le fascia de la partie ventrale de la langue. Des terminaisons nerveuses seraient présentes au niveau du frein (Mills et al., 2019a). Cependant, aucune étude n’a réellement défini si ces terminaisons sont présentes dans toute la partie du frein ou si leur présence est partielle.

Deux études qui décrivent les structures ci-dessus ont également mis en évidence que les mêmes caractéristiques anatomiques sont retrouvées à la fin du développement foetal et à l’âge adulte (Mills et al., 2019a). La morphologie du frein de langue peut cependant varier d’un individu à un autre. Concernant la variation anatomique dans le temps chez un même individu, une étude a montré que l’anatomie, en ce qui concerne l’épaisseur et le point d’insertion du frein de langue au niveau du plancher buccal et du ventre de la langue, ne change pas au cours de la première année de vie (Martinelli et al., 2014).

Embryologie

La formation de la langue commence dès la 4e semaine in utero. Dans un premier temps, elle forme un ensemble avec le plancher buccal. Ensuite, les bords de la langue vont se former grâce à un sillon laissant la partie ventrale de la langue fusionnée avec le plancher buccal (Meenakshi et Jagannathan, 2014). C’est lors de la 12e semaine in utéro que la partie antérieure de la langue va se développer et ainsi se désolidariser du plancher buccal. Le phénomène d’apoptose qui est un “processus physiologique de mort cellulaire programmée” (« Apoptose », 2022) va permettre la formation du frein de langue. A cette même période, la maturation des fibres musculaires de la langue lui permet d’effectuer des mouvements antéro postérieurs qui sont maintenus en avant par le frein de langue. La restriction causée par ce dernier vient d’un défaut de cette apoptose (Veyssiere et al., 2015).

Prévalence

D’après une méta-analyse, la prévalence du FLR chez les bébés de moins d’un an est de 8% (Hill et al., 2021). Il est difficile de définir la prévalence des FLR postérieurs au vu de la difficulté diagnostique et des différentes définitions trouvées dans la littérature. Le caractère héréditaire est évoqué (Klockars et Pitkäranta, 2009). Le taux de nourrissons atteints d’ankyloglossie avec une composante héréditaire est de 21% (Ballard et al., 2002; Han et al., 2012). Concernant le sex-ratio, il semblerait que les garçons soient plus touchés que les filles (Hill et al., 2021).

Symptômes et impacts d’un frein de langue restrictif chez le nouveau-né et le nourrisson

Succion nutritive au sein 

Le mécanisme de la tétée consiste en la prise du mamelon par le bébé grâce aux muscles orbiculaires de ses lèvres. Afin de créer une dépression intra buccale, une bonne perméabilité de la lèvre supérieure et de la langue autour du mamelon est nécessaire. A l’intérieur de la bouche, le mamelon va être contenu entre la partie antérieure de la langue et le palais. La langue va alors effectuer un mouvement antéro-postérieur en ondulation, accompagné de mouvements de la mandibule pour permettre l’expression du lait et permettre au bolus de se déplacer vers la base de langue et ainsi déclencher la déglutition (Ancel, 2019) .

La symptomatologie d’un FLR est observable lors de la tétée chez le bébé mais aussi chez la mère : un allaitement qui se passe bien est conditionné par la capacité du bébé à procéder au mécanisme expliqué ci-dessus mais aussi par le confort de la mère (Ghaheri, 2014a). Les symptômes relevés chez les mères sont des douleurs au niveau des mamelons (crevasses, saignements) et au niveau des seins (mauvais drainage, engorgement, mastite) rendant l’allaitement difficilement supportable voire impossible. Ces symptômes peuvent conduire à l’utilisation d’un dispositif d’aide à la lactation (DAL) c’est-à-dire l’utilisation du biberon, de bouts de sein et du tire lait (appelé triple alimentation ou triple feeding). Cependant, cette solution ne sert qu’à soulager la douleur provoquée par la prise du sein mais ne résout en rien le problème de fond qu’est le FLR s’il est la cause principale de ces douleurs (Baxter et al., 2020).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE THEORIQUE
I. Le frein de langue restrictif : caractéristiques du frein de langue, restriction et prise en soin
1. Le frein de langue et la particularité de la restriction
1.1 Définition
1.2 Anatomie
1.3 Embryologie
1.4 Prévalence
2. Symptômes et impacts d’un frein de langue restrictif chez le nouveau-né et le nourrisson
2.1 Succion nutritive au sein
2.2 Succion nutritive au biberon
2.3 Alimentation
2.4 Développement oro-myo-facial
2.5 Sommeil
2.6 Difficultés digestives
3. Diagnostic d’un frein de langue restrictif
3.1 Outils et critères diagnostiques
3.2 Pluridisciplinarité de la prise en soin des FLR
II. Rôle et intervention de l’orthophoniste dans la prise en soin des nouveau-nés et des nourrissons avec FLR
1. Rôle de l’orthophoniste dans la prise en charge du FLR
1.1 Bilan
1.2 Prise en soin
1.3 Référentiel de compétences
2. Bilan du FLR
2.1 L’anamnèse
2.2 Le bilan anatomique
2.3 Le bilan fonctionnel
3. La prise en soin dans le cas du FLR
3.1 Les objectifs thérapeutiques en fonction du bilan
3.2 Rééducation orthophonique du FLR
3.3 Quelles stimulations concrètes proposer ?
3.4 Accompagnement parental
4. L’intervention chirurgicale dans le traitement
4.1 Les interventions possibles
4.2 Résultats et risques opératoires
4.3 Les bénéfices des stimulations
4.4 Durée et fréquence des stimulations : recommandations
III. Les comptines
1. Définition et compétences développées par les comptines
1.1 Définition et traitement cortical
1.2 Apport de la comptine pour le développement de la motricité et de la proprioception
1.3 Apports des comptines pour le développement des compétences sociales
2. La notion de temporalité
2.1 Perception de la durée de la comptine, de son début et de sa fin
2.2 Perception du rythme et maintien de la vigilance
3. Les comptines comme routine
3.1 Définition de la routine
3.2 Amélioration de la compréhension de la situation par le nourrisson
3.3 Les comptines comme support pour les routines
3.4 L’anticipation
PROBLÉMATIQUE, OBJECTIFS DU MÉMOIRE ET HYPOTHÈSES QUI EN DÉCOULENT
I. Problématique
II. Objectifs
III. Hypothèses
PARTIE PRATIQUE
I. Principes généraux de l’élaboration du matériel
1. Les tableaux
2. Les vidéos
II. Présentation des comptines
1. Stimulations extra-buccales
2. Stimulations intra-buccales
III. Rôle des différents mouvements et structures anatomiques mobilisées
1. Stimulations extra-buccales
2. Stimulations intra-buccales
IV. Caractéristiques des comptines
1. Caractéristiques linguistiques des comptines
2. Caractéristiques rythmiques des comptines
V. Adaptabilité du matériel
VI. Questionnaire pour les parents après utilisation des comptines
DISCUSSION
I. Re-contextualisation de la démarche
II. Discussion du matériel
1. Difficultés rencontrées lors de la création du matériel
2. Critique du matériel
3. Vérifications de l’atteinte de l’objectif et des sous-objectifs
III. Limites et forces
IV. Perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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