Les facteurs associés aux problèmes de comportement extériorisés

Les modèles écologique et écologique-transactionnel

Selon le modèle écologique de Bronfenbrenner (Belsky, 1980; Bronfenbrenner, 1977; Bronfenbrenner & Morris, 1998), ainsi que le modèle écologique-transactionnel de Ciccherti et Lynch (1993), l’être humain et les psychopathologies qu’il peut présenter (p. ex., des problèmes de comportement extériorisés durant l’enfance) se développent en fonction de quatre systèmes : l’ontosystème, le micro système, l’exosystème et le macro système. L’ontosystème correspond aux caractéristiques de l’individu qui influencent son adaptation sur le plan développemental (p. ex., âge, tempérament, capacités cognitives; Ciccherti & Lynch, 1993). Le microsystème est, quant à lui, formé des différents milieux qui constituent l’environnement immédiat dont fait partie l’être humain qui se développe (p. ex., famille, garderie, école, travail; Bronfenbrenner, 1977; Ciccherti & Lynch, 1993). De son côté, l’exosystème fait référence aux structures sociales qui influencent l’environnement immédiat de l’individu, mais avec lesquelles il n’a pas de relations directes (p. ex., l’endroit où travaillent ses parents, les réseaux sociaux de ses proches, ce qui est véhiculé dans les médias et les décisions du gouvernement provincial et fédéral; Bronfenbrenner, 1977; Ciccherti & Lynch, 1993).

Finalement, le macro système regroupe les valeurs et les croyances culturelles qui affectent le fonctionnement de la famille, de l’être humain et de la société dans laquelle il vit (Bronfenbrenner, 1977; Cicchetti & Lynch, 1993). Selon le modèle écologique de Bronfenbrenner (Belsky, 1980; Bronfenbrenner, 1977; Bronfenbrenner & Morris, 1998) et le modèle écologique-transactionnel de Cicchetti et Lynch (1993), l’ontosystème fait partie du microsystème qui lui, fait partie de l’exosystème qui fait partie du macrosystème. Ces quatre systèmes font partie les uns des autres et interagissent entre eux (Cicchetti & Lynch, 1993). TI ya différents degrés de proximité entre l’individu et les quatre systèmes qui forment le contexte écologique dans lequel il gravite. Une proximité plus grande d’un système sera associée à un impact plus important sur le niveau de fonctionnement de l’individu. Plusieurs études appuient empiriquement la théorie derrière le modèle écologique de Bronfenbrenner (Belsky, 1980; Bronfenbrenner, 1977; Bronfenbrenner & Morris, 1998) et le modèle écologiquetransactionnel de Cicchetti et Lynch (1993). À titre d’exemple, les résultats de Trentacosta, Hyde, Shaw, Dishion, Gardner et Wilson (2008) montrent que l’accumulation de plusieurs facteurs de risque est associée à davantage de problèmes de comportement et que les facteurs de risque proximaux (liés aux interactions parentenfant) y jouent un rôle plus important. Ainsi, les deux modèles apparaissent comme des plus pertinents pour identifier les facteurs associés aux problèmes de comportement extériorisés chez l’enfant. Ces modèles soulignent, par ailleurs, la nécessité de s’attarder aux caractéristiques de l’ontosystème et du microsystème, puisqu’elles sont les plus fortement associées aux capacités d’adaptation de l’individu.

Facteurs ontosystémiques

Le sexe. Parmi les caractéristiques de l’ ontosystème, le sexe de l’enfant est une caractéristique psychobiologique susceptible d’influencer les manifestations comportementales de type extériorisé. Les résultats de plusieurs études (p. ex., Chen, 2010; Ensor, Hart, Jacobs, & Hughes, 2011; Karreman, van Tuijl, van Aken, & Dekovié, 2009; Miner, & Clarke-Stewart, 2008) et d’une méta-analyse (Card, Stucky, Sawalani, & Little, 2008) révèlent que les garçons d’âge préscolaire et scolaire sont plus à risque de présenter des problèmes de comportement extériorisés que les filles. Chaplin et Aldao (2013) stipulent que la différence d’expression émotionnelle entre les deux sexes, comme il est démontré dans leur méta-analyse portant sur l’expression émotionnelle, pourrait jouer un rôle dans ce risque accru chez les garçons. En effet, les garçons semblent exprimer leurs émotions, particulièrement la colère, de façon plus extériorisée (expressions faciales, comportementales et vocales) que les filles durant l’enfance (Chaplin & Aldao, 2013). S’ajoutent à ces résultats ceux d’Olino, Durbin, Klein, Hayden et Dyson (2013) qui indiquent que les garçons d’âge préscolaire de leur échantillon étaient moins sociables, ainsi que plus actifs et impulsifs que les filles du même échantillon et du même âge. À l’opposé, certaines études moins récentes n’ont observé aucune différence sexuelle quant aux manifestations de comportements extériorisés à l’âge préscolaire (p. ex., Stallard, 1993).

Or, certaines variables semblent agir comme facteur de risque ou de protection, venant ainsi modifier la relation entre le sexe et les manifestations comportementales de type extériorisé. En ce sens, selon la méta-analyse de Chaplin et Aldao (2013), le fait que les garçons semblent exprimer leurs émotions de façon plus extériorisée est plus marqué lorsque les garçons sont seuls ou en présence de leurs pairs, ou encore lors de situations négatives (p. ex., être rejeté par ses pairs, discuter d’un conflit), mais ce fait sera moins manifeste lors de la présence des parents (Chaplin & Aldao, 2013). De plus, Miner et Clarke-Stewart (2008) ont remarqué que les mères de leur échantillon percevaient plus de comportements extériorisés chez leurs enfants, âgés entre deux et neuf ans, que leurs enseignants en percevaient. li semble donc que le contexte dans lequel se trouve l’enfant soit un des facteurs qui influe sur la relation entre son sexe et ses manifestations comportementales, faciales et vocales. La pauvreté, la structure familiale (p. ex., monoparentale) ou encore le type de contrôle exercé par les parents sont d’ autres facteurs qui peuvent modifier la relation entre le sexe et les problèmes de comportement extériorisés chez l’enfant (Henninger & Luze, 2013; Karreman et al., 2009; Mokrue, Chen, & Elias, 2012).

En effet, un milieu familial monoparental ou marqué par la pauvreté sont deux caractéristiques qui constituent des facteurs de risque qui exacerbent les manifestations de comportements extériorisés chez les filles (Henninger & Luze, 2013; Mokrue et al., 2012). En ce qui concerne l’influence du contrôle exercé par les parents, l’étude de Karreman et al. (2009) montre que le risque plus élevé qu’ont les enfants de sexe masculin de présenter des problèmes de comportement extériorisés peut être amoindri par un contrôle plus positif de la part du parent. En somme, les enfants de sexe masculin sont plus à risque de développer des problèmes de comportement extériorisés que les jeunes filles. Toutefois, il semble que certains contextes familiaux plus précaires viennent fragiliser les filles et qu’un contrôle parental positif peut avoir un impact positif sur les comportements des garçons, rendant les deux sexes plus ou moms vulnérables à des manifestations comportementales extériorisées, ce qui peut influencer les différences sexuelles observées dans certaines études.

Caractéristiques de l’environnement de l’enfant. En plus des caractéristiques de l’enfant, du parent et de la relation parent-enfant, celles qui ont trait à l’environnement dans lequel se développe l’enfant ont également un effet sur son ajustement social tel que rapporté dans de nombreux écrits scientifiques (p. ex., Parcel, Campbell, & Zhong, 2012). Les résultats de Parcel et al. (2012) suggèrent qu’un parent qui met en place un environnement affectif chaleureux au domicile familial, ainsi qu’une stimulation cognitive appropriée pour l’âge de son enfant, a un impact positif significatif sur l’ajustement social de ce dernier. De plus, les résultats de cette étude montrent également que certaines caractéristiques démographiques et socioéconomiques (p. ex., métier, niveau d’éducation, capacités cognitives des parents) sont d’autres facteurs importants dans le développement des capacités de régulation comportementale des enfants. En effet, McConnell, Breitkreuz et Savage (2011) ont observé qu’un niveau d’éducation moins élevé chez les parents favorise le développement de plusieurs difficultés socioaffectives chez l’enfant (problèmes de conduite, problèmes d’habiletés sociales, problèmes émotionnels, problèmes d’hyperactivité). La monoparentalité ou le divorce des parents constituerait un autre facteur de risque environnemental associé au développement de difficultés sociales (Parcel et al., 2012). En ce qui a trait plus spécifiquement aux problèmes de comportement extériorisés, il a été observé dans diverses études (p. ex., Lengua, Bush, Long, Kovacs, & Trancik, 2008; Meins, Centifanti, Femyhough, & Fishbum, 2013; Rijlaarsdam et al., 2013) que les enfants vivant dans un environnement au SSE plus précaire étaient plus à risque de développer des problèmes de comportement extériorisés que ceux issus de milieux plus aisés fmancièrement.

Des chercheurs qui ont mené une étude récente dans ce domaine (Meins et al., 2013) proposent que puisque les familles au SSE précaire font face à divers stresseurs quotidiens, réduire ces derniers pourrait amener le parent à agir de façon moins hostile envers son enfant et ainsi, mettre fm au cycle de coercition du modèle de Patterson (voir Patterson, 1982, pour plus de détails) qui augmente le risque que l’enfant développe des problèmes de comportement extériorisés. O’Campo, Caughy et Nettles (2010) et Lengua et al. (2008) ont découvert d’autres variables de l’environnement familial augmentant le risque que des problèmes de comportement extériorisés chez l’enfant se développent: un voisinage désavantagé sur le plan social ou présentant un climat social négatif, des familles constituées d’un nombre élevé de membres et la faible qualité de l’environnement au sein du foyer familial. D’autres chercheurs ont observé que le manque d’organisation et de propreté dans le domicile familial, ainsi que l’agressivité entre frères et soeurs, constituent également des facteurs de risque (Priee, Chiapa, & Walsh, 2013). L’implication de la communauté auprès de l’enfant, quant à elle, a été associée à un taux plus faible de problèmes de comportement chez l’enfant (O’Campo et al., 2010) et, à l’opposé, un environnement désordonné ou chaotique est une variable qui prédit plus de problèmes de ce type (Deater-Deckard et al., 2009). Hardaway, Wilson, Shaw et Dishion (2012) montrent, à ce sujet, que la capacité d’ autorégulation chez l’enfant est un facteur médiateur entre un environnement désordonné ou chaotique et les problèmes de comportement extériorisés chez l’enfant.

Lengua et al. (2008) ajoutent, quant au lien médiateur, qu’un enfant ayant de la difficulté à s’autoréguler peut avoir de la difficulté à gérer la détresse ou l’anxiété qu’il ressent par rapport à un environnement criminel, surpeuplé, désordonné ou dangereux, et ce manque de régulation émotionnelle peut augmenter le risque de développement de problèmes de comportement extériorisés chez l’enfant. En résumé, plusieurs variables de 1’environnement familial (p. ex., qualité du voisinage, SSE, qualité du foyer familial, niveau d’éducation des parents) influencent l’ajustement social de l’enfant et plus précisément, la présence de problèmes extériorisés. Divers mécanismes et facteurs peuvent expliquer les liens entre la qualité de l’environnement et 1’ajustement social de l’enfant (p. ex., la qualité de la relation parent-enfant, la capacité d’autorégulation de l’enfant, le fonctionnement psychologique du parent).

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Table des matières

Sommaire
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Les facteurs associés aux problèmes de comportement extériorisés
Les modèles écologique et écologique-transactionnel
Facteurs ontosystémiques
Le sexe
L’âge de l’enfant
Le tempérament de l’enfant
Les fragilités sensorielles de l’enfant
Les fonctions exécutives
Les capacités langagières
Facteurs microsystémiques
Caractéristiques relationnelles (interactions parent-enfant)
L’attachement parent-enfant
Les pratiques parentales
L’étayage parental
Fonctionnement psychologique du parent
Caractéristiques de l’environnement de l’enfant
Le placement en famille d’accueil: un autre facteur de risque associé aux problèmes de comportement
Étude de cas
Problèmes de comportement
Âge et sexe de l’enfant
Les fragilités sensorielles de l’enfant
Les capacités langagières
L’ attachement parent-enfant
L’étayage parental
Le fonctionnement psychologique du parent
Caractéristiques de l’environnement de l’enfant
Le placement en famille d’accueil: un autre facteur de risque associé aux problèmes de comportement
Conclusion
Facteurs de protection
Facteurs de risque
Forces et limites de l’essai
Références
Appendice A. Liste’ des acronymes

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