Les Leishmanioses

Les Leishmanioses 

Sont regroupées sous le nom de Leishmaniose, un groupe de parasitoses tropicales qui demeure encore aujourd’hui un grave problème de santé publique à travers le monde malgré les avancées de la recherche. Cette maladie est considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S), comme faisant partie des six maladies parasitaires majeures présentes dans le monde, comme la dengue et la trypanosomiase africaine. Ces maladies d’une part, sont émergentes et négligées et d’autre part, peuvent être opportunistes au cours du SIDA. Cette parasitose, qui est provoquée par un Protiste Euglenobionte appartenant au genre Leishmania, constitue un spectre de maladies, pour l’Homme, allant de formes cutanées présentant des cicatrices à des formes défigurantes dénommées mucocutanées. Elles peuvent aussi être fatales, si non traitées, lorsqu’elles évoluent sous forme viscérale [1]. Ces parasites sont transmis par des insectes hématophages.

Historique 

Dans l’Ancien Monde 

Leishmanioses tégumentaires
Les premières descriptions d’ulcérations cutanées de la face pourraient remonter au troisième millénaire avant notre ère. Avicenne, Xe siècle, pensait déjà que cette affection cutanée était dûe à une piqûre de moustique. Les premiers cas correctement décrits de leishmanioses tégumentaires ou  » bouton d’orient  » le furent par Guilhou en 1833. En 1903, Wright étudia le parasite provenant d’une lésion d’un enfant arménien mais le parasite fut considéré comme une microsporidie. Il faut attendre 1908 pour que Nicolle et Sicre confirment que le parasite étudié par Wright était comparable au niveau morphologique avec celui décrit par Leishman-Donovan. Ce n’est qu’à partir des années 1970, grâce à l’analyse isoenzymatique, que furent identifiées les différentes espèces responsables des leishmanioses cutanées [2].

Leishmanioses viscérales
Au cours du XIXe siècle, apparurent des épidémies sous le nom de  » kala-azar  » ou de fièvre  » dum-dum  » qui s’étendaient de la Grèce à l’Inde. A cette époque, les observateurs de ces épisodes de fièvres, pensaient qu’elles étaient dues à une forme de paludisme. A la fin du XIXe siècle, Sir Manson Patrick pensa que ces fièvres étaient plutôt dues à un trypanosomose du fait du manque d’activité de la quinine et du manque de régularité des périodes de fièvres. C’est en 1903, alors qu’il étudiait des trypanosomes chez un rat, que Sir William Leishman put observer des frottis de rate d’un soldat mort à Calcutta, pensant y voir des  » corps en involution « . Durant la même année, Donovan put observer ces mêmes éléments provenant de ponctions de rates .Sir Ronald Ross créa le genre Leishmania.et c’est en leur honneur qu’apparu le taxon Leishmania donovan [2].

Dans le Nouveau Monde

Leishmanioses tégumentaires 

Des céramiques précolombiennes, de la culture Moche, représentent des visages avec des lésions de la face et des déformations faciales .

C’est en 1911 que Vianna dénomma Leishmania braziliensis un parasite qu’il avait observé comme étant responsable de lésions cutanées et mucocutanées. Deux ans plus tard, la « Uta » fut déterminée comme étant une leishmaniose provoquant des ulcères cutanés par la Commission de Harvard. Dans la décennie des années 1950, Biagi détermina L. braziliensis comme étant responsable de la forme « espundia » et détermina L. mexicana comme étant responsable des ulcères de pavillon d’oreilles (ulcères des  » chicleros « ). A la même période, Floch décrivit L. guyanensis et Medina et Romero déterminèrent L. pifanoi.[2].

Leishmanioses viscérales

En 1911, un brésilien, du nom de Carlos Chagas, découvrit dans la forêt amazonienne brésilienne des enfants présentant des splénomégalies et fut amené à penser qu’il était en présence de  » kala-azar « . Durant la première moitié du XXe siècle, des cas présentant des analogies tant au niveau clinique qu’épidémiologique, furent répertoriés dans pratiquement toute l’Amérique du Sud et Centrale. Cette espèce de Leishmania finit par prendre le nom de chagasi mais dans les années 1980, grâce aux déterminations par isoenzymes, il fut démontré que L. chagasi et L. donovani étaient les mêmes [2].

Protagonistes de la maladie 

Les parasites

Les Leishmanioses sont des parasitoses provoquées par des protistes appartenant à la famille des Trypanosomatidae et du genre Leishmania. Depuis la description par Ross en 1903, différentes classifications taxonomiques ont été proposées en s’appuyant sur divers critères comme l’aspect clinique de la maladie, la distribution géographique, les espèces réservoirs ou bien encore le comportement chez le hamster ou en milieu de culture  » in vitro  » [3-5]. De plus, grâce aux développement d’outils moléculaires, d’autres critères biochimiques, immunologiques et de biologie moléculaire ont permis d’arriver à un consensus pour classifier les Leishmania et leurs espèces [6, 7].

La classification du genre de Leishmania 

DOMAINE : Eukaryota
RÈGNE : Excavata
EMBRANCHEMENT : Euglenozoa
CLASSE : Kinetoplastida
ORDRE : Trypanosomatida
FAMILLE : Trypanosomatidae
GENRE : Leishmania
SOUS GENRE : Leishmania (L.) et Viannia (V.)

Les sous-genres de Leishmania furent décrits pour différencier le développement du parasite au niveau du tube digestif du vecteur et plus précisément au niveau du pylore. Les parasites présentant une multiplication au niveau de l’intestin moyen et antérieur (suprapylaria), sont caractérisés comme le sous-genre Leishmania tandis que les parasites se multipliant dans la partie postérieure (peripylaria puis remontant dans la partie antérieure sont nommés Viannia.

Les vecteurs 

Les phlébotomes (Figure 2) sont des insectes diptères de la famille de Psychodidae et de la sous-famille des Phlebotominae. Ce sont des petits insectes (2 à 5 mm de long) dont l’activité maximale est crépusculaire. Il existe une relation entre la transmission des espèces de Leishmania et l’espèce du vecteur [8]. De plus, la distribution des vecteurs dépend aussi de la niche écologique où ils se situent (altitudes, climats, température et pluviométrie) [9]. Le genre Phlebotomus est responsable de la transmission des Leishmania de l’Ancien Monde tandis que l’on impute au genre Lutzomya la transmission des Leishmania du Nouveau Monde. Il existe 700 espèces de phlébotomes parmi lesquelles une trentaine seraient de possibles vecteurs [10]. Ces sont les femelles qui transmettent les parasites lors de leurs repas sanguins qui leurs sont nécessaires pour se reproduire.

Les hôtes
Les Leishmanioses sont majoritairement des zoonoses, c’est-à-dire des maladies transmises par des animaux. Les mammifères sauvages (rongeurs, marsupiaux, paresseux, primates ou canidés) sont des réservoirs primaires et ne montrent pas généralement les signes évidents de l’infection. Les mammifères domestiques (canidés) sont des réservoirs secondaires. Quand, par ses activités, l’Homme se met en contact avec le cycle primaire de transmission animalvecteur, il devient un hôte accidentel. En Inde, il existe également des cas où l’Homme est un hôte obligatoire, on parle alors d’anthroponose stricte .

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Table des matières

Introduction
I. Les Leishmanioses
1.1. Historique
1.1.1. Dans l’Ancien Monde
1.1.1.1. Leishmanioses tégumentaires
1.1.1.2. Leishmanioses viscérales
1.1.2. Dans le Nouveau Monde
1.1.2.1. Leishmanioses tégumentaires
1.1.2.2. Leishmanioses viscérales
1.2. Protagonistes de la maladie
1.2.1. Les parasites
1.2.2. Les vecteurs
1.2.3. Les hôtes
1.3. Biologie des Leishmania
1.3.1. Organisation cellulaire de Leishmania
1.3.2. Le dimorphisme des Leishmania
1.3.2.1. Les promastigotes
1.3.2.2. Les amastigotes
1.4. Distribution des Leishmanioses de la part le monde
1.4.1. Les chiffres
1.4.2. Co-infection VIH/Leishmania
1.5. Réponses immunologiques chez l’hôte vertébré
1.6. Les formes clinique de la maladie chez l’Homme
1.6.1. Leishmaniose viscérale (LV)
1.6.2. Leishmaniose cutanée (LC)
1.6.3. Leishmaniose cutanée diffuse (LCD)
1.6.4. Leishmaniose mucocutanée ou cutanéo-muqueuse (LCM)
1.7. Traitement des Leishmanioses
1.7.1. Traitement de première intention
1.7.2. Traitement de seconde intention
1.7.3. Nouveaux traitements
II. Problématique
2.1. Terrain d’étude : le Pérou
2.1.1. Distribution géographique des Leishmanioses
2.1.1.1. Espèces de Leishmania
2.1.1.2. Espèces de Lutzomya
2.1.1.3. Espèces réservoirs
2.1.2. Situation épidémiologique
2.1.2.1. Leishmaniose cutanée
2.1.2.2. Leishmaniose mucocutanée
2.1.3. Terrains de collectes
2.1.3.1. L’ethnie Chayahuita
2.1.3.2. L’ethnie Yanesha
2.2. Objectifs
III. Matériels et méthodes
3.1. Préparation du matériel biologique
3.1.1. Parasites
3.1.1.1. Promastigotes
3.1.1.1.1. Principe
3.1.1.1.2. Méthodologie
3.1.1.2. Amastigotes axéniques
3.1.1.2.1. Principe
3.1.1.2.2. Méthodologie
3.1.2. Macrophages péritonéaux de souris Balb/c
3.1.3. Cellules Thp-1
3.2. Essais biologiques
3.2.1. Toxicité
3.2.1.1. Evaluation des composés sur macrophages péritonéaux de souris Balb/c et/ou cellules Thp-1 différenciées
3.2.1.1.1. Principe
3.2.1.1.2. Méthodologie
3.2.1.1.3. Evaluation de la toxicité des composés
3.2.1.2. Evaluation des composés sur des cellules VERO, LLC_MK2 et Thp-1
3.2.1.2.1. Principe
3.2.1.2.2. Méthodologie
3.2.1.2.3. Calcul de la Ci50
3.2.2. Activité leishmanicide
3.2.2.1. Amastigotes axéniques
3.2.2.1.1. Principe
3.2.2.1.2. Méthodologie
3.2.2.1.3. Calcul de la Ci50
3.2.2.2. Macrophages infectés
3.2.2.2.1. Principe
3.2.2.2.2. Méthodologie
3.2.2.2.3. Infection des macrophages
3.2.2.2.4. Composés à tester
3.2.2.2.5. Coloration au Giemsa
3.2.2.2.6. Evaluation l’activité leishmanicide des composés
3.3. Annexes
3.3.1. Technique de comptage à l’hémacytomètre (Annexe I)
3.3.2. Extraction de macrophages péritonéaux de souris (Annexe II)
IV. Résultats
4.1. Article 1
4.2. Article 2
4.3. Article 3
4.4. Article 4
4.5. Données additionnelles
V. Discussions et perspectives
5.1. Etude sur les extraits de plantes
5.2. Étude sur des dérivés de quinoxalines
VI. Conclusion
VII. Bibliographie

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