PORTRAIT SOCIO DÉMOGRAPHIQUE DES ENQUETES ET ANALYSE DES DONNEES

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Valeur sociale du travail

L’occupation de diverses administrations par des coordinations de chômeurs depuis la crise 2009 est la marque d’un malaise social profond. Une partie de la population malgache est en marge de la société de consommation et entend crier sa lassitude aux pouvoirs publics. Il est donc important de s’interroger sur le rôle social du travail afin de mieux comprendre les raisons de l’exclusion de quelques millions de nos concitoyens.
Malgré l’existence d’autres liens sociaux à l’instar du mariage et les associations, le travail est considéré comme le lien social fondamental de la société de consommation. Il est d’ailleurs intéressant de noter que cette position du travail dans la société n’a pas toujours existé : le travail était « la chose » des esclaves au temps des royaumes, des roturiers sous l’ancien régime. Le chômage (du Latin cauma, la chaleur) pouvait même avoir une dimension sentimentale, ainsi pouvait-on trouver des « chômeurs d’amour ». Le sentiment d’exclusion des sans-emplois c’est-à-dire ceux qui sont « en dehors du contrat social » trouve son explication dans le fait que le travail est devenu un pilier de la société moderne. De par le fait qu’ils ne travaillent pas, les chômeurs se trouvent de facto en situation d’exclusion. En outre, le travail fonde notre identité personnelle. En effet, qui n’aura pas remarqué que les questions principales qui se posent lors d’une rencontre sont principalement centrées autour du travail avec le fameux : “que faites-vous dans la vie?”. Dès lors, il est aisé de comprendre le sentiment d’un chômeur.
À trop vouloir ériger le travail comme référence sociale, nous sommes parvenus à exclure des individus. Mais le travail nous offre le moyen de consommer. Sans travail, pas de consommation, autant dire que la vie d’une femme ou d’un homme est conditionnée par sa capacité à produire. Il résulte de cela que les chômeurs sont non seulement exclus du schéma de la fameuse reconnaissance sociale, mais encore et surtout, de celui de la consommation. Et, il est possible de déclarer que leur exclusion provient plus du fait qu’ils ne peuvent consommer que du fait de leur non-activité. L’exemple des rentiers, des gros actionnaires, ou bien de la bourgeoisie nationale compradore qui détiennent les moyens de production permet de démontrer ce qui précède : ceux-ci n’ont pas d’activités professionnelles, mais ne sont pas pour autant exclus puisqu’ils consomment. La volonté des grands penseurs tels que Condorcet6 était de réduire le tripalium, de faire en sorte que le travail soit moins pénible et qu’il soit épanouissant. La Révolution industrielle marquait la volonté des hommes de traduire dans la pratique ces idéaux : la science se plaçait dès lors au service du bien-être de l’humanité. Or, le résultat fut tout autre : production accrue, durée du travail similaire et disparition de la notion d’épanouissement. Comment en est-on arrivé à une situation où le travail est toujours plus stressant et soumis aux lois du marché ? La question reste entière. Il est cependant clair que la conception du travail comme pilier fondateur de nos rapports sociaux tend à se dissiper. Le travail doit être, avant toute chose, un facteur d’épanouissement et non plus uniquement un vecteur d’intégration sociale. En ce sens, il est temps que notre société cesse de le considérer uniquement comme une occupation du temps avec un salaire à la fin du mois. Rechercher une idée motrice autre que celle du travail pour notre société semble être une voie à explorer dans les années à venir.

Valeur économique du travail

La valeur économique du travail est un concept formalisé par Adam Smith et développé par David Ricardo puis Karl Marx. Suivant William Petty, pour qui le travail est le père et la nature la mère de la richesse, John Locke, qui justifie la propriété individuelle par le travail, et David Hume selon qui tout dans le monde s’achète avec le travail2, ces auteurs identifient le travail comme jouant un rôle essentiel dans la détermination de la valeur d’un bien.
Pour les économistes classiques et marxistes, la valeur d’un bien peut être objectivement déterminée par le travail. Cette position s’oppose aux concepts de valeur d’usage et d’utilité défendues par l’école néoclassique reposant sur les préférences subjectives des agents économiques.

Évolution du concept

Adam Smith distingue deux notions de valeur : la “valeur en usage” et la “valeur en échange”. Le concept de valeur travail est une réponse théorique développée par des penseurs qui cherchent à déterminer s’il existe une cause objective à la valeur d’échange pouvant expliquer les prix des commodités, les profits et les rentes.

État des lieux à Madagascar

À Madagascar, le marché du travail est désorganisé et très étroit. Les salaires locaux sont très bas (de 144.000 Ar à 1.444.000 Ar selon les classifications16). Plus de 80 % de l’économie est informelle17. La crise depuis janvier 2009 accentue les incertitudes sur la vie des entreprises.

Secteurs à fort et faible potentiel

Sur le plan sectoriel, les seuls secteurs en développement sont ceux des grands projets et des NTIC 18(traitement de données, centres d’appels, sociétés de services variés dans ces secteurs). Sur le plan des candidatures recherchées, il s’agit généralement de postes de gestionnaires ou de responsables administratifs.

Barèmes de rémunération

Assez bas sur le marché local sauf à obtenir un poste d’expatrié pour des besoins rares et à fortes responsabilités (qui suivent alors les barèmes classiques internationaux). Localement, la possibilité d’obtenir un tel poste est réduite. Les rémunérations sur les emplois tenus par des non-Malgaches suivent, bien entendu les salaires locaux (pour un cadre probablement entre 720.000 et 1.440.000 Ariary au 1er janvier 2010)19.

Condition de travail à Madagascar

Chaque société entretient avec la sphère du travail un rapport particulier qui dépend d’abord de sa culture et de son histoire. Ensuite, de son niveau de développement économique et social. L’exemple de Madagascar relève d’une situation globalement partagée par la plupart des pays africains subsahariens à l’exception de l’Afrique du Sud. Ces pays ont en commun la prédominance de la tradition et de l’oralité avec l’expérience de la domination coloniale, sans oublier qu’ils connaissent aujourd’hui des changements sociaux rapides et profonds.
Victimes tout à la fois du contraste entre Nord et Sud, de leur difficulté à dépasser la culture traditionnelle, des carences de leurs classes dirigeantes, les populations de l’Afrique subsahariennes et de Madagascar vivent de l’autosubsistance dans les campagnes et du secteur informel dans les villes. Le rapport au travail salarié et à l’économie monétaire est une expérience récente pour les entrepreneurs comme pour les travailleurs africains et malgaches.
Pour en avoir un aperçu satisfaisant, il ne suffit pas de connaître le cadre juridique et ses limites. Il faut réfléchir sur la signification du travail dans la société, et à son évolution au cours des dernières années. Nous pourrons alors dresser un premier bilan et dégager quelques orientations.

Évolution du concept de travail à Madagascar

Dans la société traditionnelle, le travail n’avait qu’une importance relative et saisonnière. Outre les corvées dues au roi, les tâches pénibles étaient réservées aux hommes : préparer les rizières et moissonner, construire les habitations en terre ou en bois, garder les bœufs et assurer la défense du village. Aux femmes revenaient le repiquage du riz, le soin des enfants et les tâches domestiques (préparer les repas, chercher l’eau et le bois pour la cuisine, tisser et laver les vêtements). Tous ces travaux laissaient le temps de gérer les responsabilités et obligations sociales, nombreuses et absorbantes : fêtes familiales et rituelles, circoncision, mariage, enterrement, famadihana, visites, maladies, réception des autorités, etc.
La colonisation (1896-1960) entraîna un changement brutal. Les échanges monétaires et l’économie de marché furent imposés. La construction des routes et des voies ferrées permettant d’atteindre les régions de production agricole et d’exploitation minière. Mais le travail obligatoire (folo andro, “dix jours” par ans, voire parfois jusqu’à trente jours, telopolo andro) fut maintenu jusqu’en 1946. Officiellement, pour des travaux d’intérêt collectif souvent au profit personnel de certains colons. Pour autant, l’idée d’une maîtrise de la nature, le souci de l’efficacité et de la productivité ne se sont pas généralisés, de même que la civilisation du travail et l’idéologie du progrès ne se sont pas implantées, en attendant la société de consommation et des loisirs.
La communauté traditionnelle pratiquait l’autosubsistance et le surplus faisant l’objet de troc. Aujourd’hui, toutes les institutions financières d’un pays moderne sont érigées : ministère, Banque centrale, banques primaires, cartes de crédits, billets et pièces de la nouvelle unité monétaire, l’Ariary. Les membres de la classe aisée et, pour une part, les survivants de la classe moyenne sont; des “accros” de la consommation, tout comme certaines professions libérales florissantes mais la plus grande partie de la population reste en dehors de la logique et de la pratique monétaire, du fait que l’argent servi en contrepartie du travail est notoirement insuffisant. Avec son salaire minimum, un travailleur devrait subvenir aux besoins de sa famille et assurer l’avenir de ses enfants comment imaginer qu’un salaire de 63 519 Ariary par mois y suffise Ces salaires de misère, il est vrai, sont parfois complétés . Or, par de maigres avantages en nature : repas de midi pour les ouvriers agricoles, personnel ? domestique “nourri et logé”, prises en charge diverses des innombrables “aides” (aide-chauffeur, maçon, garagiste, menuisier, peintre,…). Mais le complément indispensable à la survie ne peut être obtenu que grâce au vol (systématique dans les entreprises), à l’endettement (l’argent emprunté n’est pas fait pour être remboursé) et aux jeux de hasard (qui enrichissent moins les joueurs que les organisateurs)…
Le travail lui-même en subit alors une profonde dévalorisation sociale. Aujourd’hui, près des trois quarts de la population; vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé à deux dollars par jour, soit 3 670 Ariary et le salaire minimum mensuel de 63 519 Ariary fournit à chaque travailleur 2 110 Ariary par jour, soit un peu plus qu’un dollar US. Plus graves, « 63 % de la population malgache sont victimes de l’insécurité alimentaire et 48 % des enfants de moins de cinq ans sont malnutris »34 . Dans un pays où le riz est l’aliment quotidien indispensable, deux chiffres éclairent l’évolution de la rémunération du travail : dans les années 60, après l’indépendance, une heure de travail au salaire minimum permettait d’acheter un kilo du riz (payé entre 20 et 30 Fmg, à l’époque) aujourd’hui, il faut près de trois heures de travail pour obtenir le même kilo de riz qui coûte plus de 1 000 Ariary (5 000 Fmg). Or, une famille moyenne qui compte entre 4 et 6 enfants consomme facilement deux kilos de riz par jour.

PROFIL DES JEUNES À LA RECHERCHE D’UN TRAVAIL

L’objet de cette section est de faire le portrait général des jeunes à la recherche d’emploi. Chacune des sous-sections aborde un aspect particulier de celui-ci. Une vision d’ensemble des jeunes à la recherche de travail est tout d’abord présentée, suivie par l’analyse segmentée selon quatre caractéristiques qui sont: le sexe, le niveau d’études, cursus suivi et expérience professionnelle. Ces jeunes ont été abordés dans des lieux d’interaction des jeunes (centre de loisir et d’attraction) et d’un fil d’attente de dépôt de dossier de candidature pour un poste dans une entreprise.

EFFECTIF DES JEUNES A LA RECHERCHE D’EMPLOI

Nous pouvons ici constater que parmi les 20 individus à la recherche de travail :
D’après ces chiffres, nous pouvons constater que les individus de sexe féminin (13individus) ont plus de difficulté à trouver un emploi par rapport aux individus de sexe masculin; au niveau national, le taux de chômage est de 2.9% pour les individus de sexe masculin et 4.8% pour les individus de sexe féminin69.
En effet, le fait d’être une femme et d’être jeune peut constituer une source de discrimination. Il est parfois difficile pour une jeune femme de trouver un emploi et de le garder en période de récession.
Sur le plan juridique, les offreurs d’emploi sont perplexes vis-à-vis d’embaucher une femme, car beaucoup de règlements juridiques leurs en sont afférer à l’instar du LOI n° 94-029 du 25 août 1995 24 portant code du travail il est inscrit selon l’Article 92 : le repos quotidien des femmes et des enfants doit avoir une durée de douze heures consécutives. Il est interdit d’employer les femmes à aucun travail de nuit, notamment dans les usines, manufactures, mines et carrières, chantiers, ateliers et leurs dépendances, de quelque nature que ce soit, publics ou privés, laïcs ou religieux, même lorsque ces établissements ont un caractère d’enseignement professionnel ou de bienfaisance ;Article 6 : Les femmes et les enfants ne peuvent porter, traîner ou pousser, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du lieu habituel du travail, des charges d’un poids.
Pour éviter les risques contentieux avec la justice, certaines entreprises préfèrent embaucher des hommes plutôt que des femmes si le poste octroyé demande beaucoup d’effort physique.

NIVEAU D’INSTRUCTION DES JEUNES A LA RECHERCHE D’EMPLOI TABLEAU N°17 : NIVEAU D’INSTRUCTION DES PERSONNES A LA RECHERCHE D’EMPLOI Niveau MASCULIN FÉMININ TOTAL

La lecture de ce tableau nous permet de constater que, parmi les 20 individus à la recherche de travail :
– 1 individu de sexe masculin a un niveau d’études primaires .
– 11 individus ont un niveau d’études secondaires, dont 4 individus de sexe masculin et 7 individus de sexe féminin .
– 8 individus ont un niveau d’études supérieures, dont 3 individus de sexe masculin et 5 individus de sexe féminin.
Analyse :
D’après ces chiffres, nous pouvons constater que le niveau d’instruction des individus à la recherche de travail est faible, car seulement 8 d’entre eux ont un diplôme d’études supérieures contre 12 individus ayant un niveau d’études primaires et secondaires.
Or, dans le marché du travail, comme nous l’avons dit dans le chapitre antérieur, un niveau élevé d’instruction augmente la chance d’être embauché dans une entreprise, ce qui nous amène à dire que la chance d’embauche de ces individus à faible niveau d’instruction est incertaine, compte tenu de leur faible niveau d’instruction.
Aussi, pouvons-nous constater que le taux des femmes, à la recherche d’emploi reste significatif même si elles ont un niveau d’instruction élevée parce qu’au niveau national, 12.5 % des individus de sexe féminin ayant un diplôme d’études supérieur sont au chômage contre 4.8% pour les individus de sexe masculin70. Ce qui nous amène à dire que même le diplôme ne protège pas certains groupes sociaux du chômage.

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Table des matières

PARTIE I : CADRE THÉORIQUE, NOTION DE TRAVAIL ET ÉTAT DES LIEUX DU MARCHE DU TRAVAIL
CHAPITRE I : REPRÉSENTATION SUR LE TRAVAIL
CHAPITRE II : CHOMAGE
CHAPITRE III : ESQUISSE THÉORIQUE
PARTIE II : PORTRAIT SOCIO DÉMOGRAPHIQUE DES ENQUETES ET ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE IV : PORTRAIT SOCIODÉMOGRAPHIQUE DES ENQUETES
CHAPITRE V : ANALYSE ANALOGIQUE
CHAPITRE VI : VALIDATION DES HYPOTHÈSES
PARTIE III : AUTRES ASPECT DU PROBLÈME ET APPROCHE PROSPECTIVES
CHAPITRE VII : AUTRES ASPECTS DU PROBLÈME
CHAPITRE VIII : APPROCHE PROSPECTIVES,SUGGESTIONS PERSONNELLES
CHAPITRE IX : APPORTS DU MEMOIRE
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE

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