Regime et comportement alimentaires de mungotictis decemlineata a. grandidier (1867) pendant la saison humide

La valeur adaptative ou « fitness », concept émis par Darwin, est la capacité d’un individu à s’adapter aux conditions de l’environnement pour pouvoir, non seulement y vivre mais aussi y survivre (Ariew et Lewontin, 2004). Elle définit, en général, la contribution d’un individu à sa prochaine génération (Pyke, 1984) assurant ainsi, à long terme, la survie de son espèce. A court terme, c’est le comportement alimentaire qui contribue à la valeur adaptative puisque le but de toute stratégie de quête de nourriture d’un individu est de combler ses besoins métaboliques. La maximisation de cette valeur adaptative implique une optimisation du taux net d’énergie obtenue en adoptant un comportement optimal, selon la théorie de stratégies alimentaires optimales ou « optimal foraging theory » (Pyke, 1984 ; Ydemberg et al., 1992 ; Sano, 1993). Pour y parvenir, les individus doivent ajuster leur régime alimentaire, leur organisation sociale et leur modèle de déplacement (Pyke, 1984 ; Rood, 1986 ; Overington et al., 2008). Ceci en fonction de l’abondance, de la distribution spatiale et temporelle, de la disponibilité des ressources alimentaires (Rood, 1986 ; Doolan et McDonald, 1996 ; Reynolds, 2012), de leur prédictibilité (Overington et al., 2008) et de la compétition alimentaire intra et interspécifique (Rathbun et al., 2005 ; Thiemann et al., 2011).

En tant que prédateurs, situés dans les plus hauts niveaux de la chaine alimentaire, les carnivores jouent un rôle écologique particulier dans la régulation des populations animales proies de leur habitat naturel. Puisque les carnivores ont souvent besoin d’un plus large territoire que les autres taxa, ceci affecte la dynamique des écosystèmes. Il a été même démontré qu’ils exercent une influence significative sur la structure et la fonction de l’écosystème, notamment les mesocarnivores : carnivores de petite et moyenne taille ayant un poids corporel inférieur à 15 kg (Roemer et al., 2009). Selon Mills (1996), une évaluation du régime alimentaire constitue le plus souvent la première étape pour une étude plus avancée de l’écologie de l’espèce et de l’interaction prédateur-proie. Encore, elle permet de mettre en place les conditions de vie optimales de l’espèce pour un élevage en captivité efficace.

MILIEU ET SITES D’ETUDE

Situation géographique

La forêt de Kirindy / Centre National de Formation, d’Etudes et de Recherches en Environnement et Foresterie (CNFEREF) est localisée dans la partie centre-ouest de Madagascar, Région du Menabe central, Commune rurale de Bemanonga et District de Morondava (44°39’E et 20°03’S). Elle est incluse dans le Kirindy-Ambadira Forest Complex (KAFC) (Zinner et al, 2013). Avec une superficie de 12 500 ha, elle se situe à environ 60 km au Nord-Est de Morondava suivant la route nationale 8A (RN 8A) vers Belo sur Tsiribihina et à environ 17 km du littoral du canal de Mozambique . Elle est subdivisée en plusieurs blocs de 1 ha environ.

Climat

La région de Menabe présente un climat tropical sec caractérisé par deux saisons bien distinctes : une saison chaude et pluvieuse généralement de décembre à mars, et une saison fraîche et sèche de avril à novembre (Sorg et al., 2003). Les données climatiques enregistrées du mois de juillet 2014 à juin 2015 dans la forêt de Kirindy CNFEREF ont donné en moyenne une température minimale de 23,2°C et une température maximale de 24,4°C. Avec une précipitation minimale de 0 mm et une précipitation maximale de 390,9 mm, l’humidité relative minimale est de 62,8% et la maximale atteint 92,2%. Selon la courbe climatique , les premières pluies commencent au mois de décembre et augmentent continuellement jusqu’à atteindre le maximum au mois de mars. La période la plus humide se situe entre janvier et mars incluant la période d’étude sur terrain.

Faune

Un nombre considérable d’espèces faunistiques est inventorié dans la forêt de Kirindy CNFEREF. Elle est l’un des sites des forêts sèches malgaches ayant une richesse spécifique élevée en oiseaux (Raherilalao et Wilmé, 2008) et en petits mammifères (Soarimalala, 2008). Selon ces mêmes auteurs, elle héberge 40 espèces d’oiseaux terrestres dont 24 sont endémiques ainsi que 13 espèces de petits mammifères appartenant aux ordres des Afrosoricida (7 espèces),  des Soricomorpha (1 espèce) et des Rodentia (5 espèces), notamment Hypogeomys antimena qui est une espèce endémique de la région du Menabe central. Concernant l’herpétofaune, 14 espèces d’amphibiens et 42 espèces de reptiles y sont répertoriées (Raselimanana, 2008). En plus de ceux-là, plusieurs autres espèces de mammifères y sont rencontrées, incluant 8 espèces de primates avec une forte densité, 3 espèces de carnivores : Mungotictis decemlineata, Cryptoprocta ferox, Viverricula indica (Ganzhorn et Kappeler, 1996) et 14 espèces de chiroptères (Rakotondramanana et Goodman, 2011).

Végétation

La formation végétale à Kirindy CNFEREF fait partie de la forêt dense sèche caducifoliée de l’ouest. Elle se développe sur un sol sableux ou latéritique. La canopée est fermée pendant la saison humide (Raselimanana, 2008). Elle est constituée de plus de 200 espèces d’arbres et d’arbustes. Trois espèces de baobabs y sont dominantes (Kappeler et Fichtel, 2012). La structure de la forêt comprend généralement un étage supérieur de plus de 12 m de hauteur, caractérisé par des grands arbres tels que Commiphora sp., Poupartia sylvatica, Colvillea racemosa et des baobabs Adansonia grandidieri, A. za, A. rubrostipa, un étage intermédiaire de 5 à 12 m de hauteur avec des arbres de 12 à 25 cm de diamètre tels que Berchemia discolor, Colubrina decipiens et un sous-étage de moins de 5 m de hauteur caractérisé par des bambous, des lianes et des Pandanus sp. La strate herbacée est quasitotalement absente (Sorg et al., 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU ET SITES D’ETUDE
I.1. Situation géographique
I.2. Climat
I.3. Faune
I.4. Végétation
I.5. Sites d’étude
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériel biologique
II.1.1. Position systématique
II.1.2. Morphologie et écologie
II.1.3. Distribution
II.1.4. Statut de conservation et menaces
II.2. Collecte des données sur terrain
II.2.1. Etude comportementale
II.2.2. Collecte des échantillons fécaux
II.2.3. Collecte et inventaire de proies potentielles
II.3. Analyse des matières fécales
II.3.1. Techniques de laboratoire
II.3.2. Méthodes d’analyse
II.4. Analyses statistiques
II.4.1. Régime alimentaire
II.4.2. Sélectivité de proies
II.4.3. Budget d’activités
II.4.4. Préférence en substrats
II.4.5. Comparaison du régime et du comportement alimentaires selon le sexe
II.4.6. Stratégies de recherche alimentaire
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Effort d’observation
III.2. Régime alimentaire
III.3. Sélectivité des proies
III.4. Budget d’activité
III.5. Préférence en subtrats
III.6. Comparaison du régime et du comportement alimentaires selon le sexe
III.7. Stratégies de recherche alimentaire
IV. DISCUSSION
IV.1. Régime alimentaire
IV.2. Comportement alimentaire
CONCLUSION

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