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De la sociologie du curriculum
« La recherche en éducation s’est diversifiée, la sociologie ne prétend plus occuper une place hégémonique au sein des sciences de l’éducation, les sociologues de l’éducation oscillent entre sociologie et sciences de l’éducation, etc. » C’est dans cette optique, que notre entrée dans « l’éducation » se confronte à plusieurs alternatives plus ou moins paradoxales, néanmoins interdépendantes sinon complémentaires. Cependant, « la transmission des contenus cognitifs et culturels apparaît justement comme ce qui fait la spécificité des institutions éducatives par rapport à toutes les autres composantes du champ social » . Aussi, la sociologie du curriculum, n’est-elle pas une réflexion pour l’esprit sociologique ?
Du concept à la base : l’éducation
Sur la notion d’éducation, nul n’est sans opinion ni bien plus sans expérience. En fait, plusieurs conceptions ont émergé dans le temps et dans l’espace. Partie intégrante de la vie individuelle articulée au social, « éducation » se conçoit étymologiquement du latin educatio et educere. D’une part, « educatio » se traduit par les aspects pratiques de mise en œuvre des moyens à assurer la formation et le développement d’un être humain. Pour ainsi dire, « nous ne recevons pas l’éducation : nous la constituons nous-mêmes à partir de nos propres ressources ». D’autre part, « educere » plus souvent utilisé, fait référence à tirer d’un état à un autre. D’une manière générale, l’être humain va être conduit à devenir un être social. Selon DURKHEIM, « l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et de sa société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ». Dans un sens large, considérer l’éducation nous renvoie donc en quelque sorte, à des « sujets » et/ou des « acteurs » mettant en « action » un ensemble de mécanismes pour transformer les êtres instinctifs et indifférenciés à la naissance, en membre « actuel » d’une société.
Partenariat éducatif considérable : famille et école
L’éducation désigne, « un processus global permettant à l’individu de construire sa personnalité et d’acquérir les savoirs, les savoir-faire et savoir- être nécessaires à la vie sociale ». L’individu se définissant ici en « enfant », « adolescent » et/ou « adulte » s’accommode ainsi au processus de socialisation et de formation, structuré dans des dispositifs spécifiques comme la famille et l’école.
Notons, que la famille pris dans sa caractéristique nucléaire, composée des parents et des enfants, se présente comme l’endroit par excellence des apprentissages. « Il n’est pas plus raisonnable de faire de la famille « l’institution primaire » à partir de laquelle on pourrait rendre compte de la genèse et du fonctionnement de toutes les autres institutions ». D’une part, le petit enfant acquiert ses premières habitudes dans la famille. Par observation, par imitation et parfois par respect des consignes parentales, l’enfant se comporte, de même agit d’une manière de plus en plus acceptable. Il développe progressivement dans la famille sa capacité d’adaptation. D’autre part, les parents en tant que premiers responsables de leurs enfants sont chargés d’assurer tous les besoins de l’enfant aux plus primaires vers l’accompagnement pour une réalisation de soi .D’une manière plus ou moins informelle, à travers des échanges entre les membres à l’exemple du conseil de famille, les parents transmettent à l’enfant des connaissances tant théoriques que pratiques. La famille établit ainsi une organisation qui peut-être héritée ou propre à elle-même. D’ailleurs, tiré du latin fama, « famille » signifiant ainsi « réputation », incombe à ses membres une « personnalité collective » à entretenir voire à défendre. Chaque famille se reconnaît donc en quelque sorte par les modalités de fonctionnement et les valeurs qui lui sont spécifiques. En l’occurrence, la culture d’une réussite scolaire, se construit déjà dans la famille. « Les familles qui accordent une haute place à l’éducation ont de meilleures performances scolaires Il ne s’agit pas seulement pour les parents de déclarer à leurs enfants que l’éducation est une chose importante mais d’exprimer très tôt, à travers une série de gestes symboliques, qu’ils accordent de la valeur à l’école et à la réussite » .
Liens indéniables entre école et culture
De toute réflexion sur l’éducation, le rapport entre école et culture reste notamment un sujet de débats et de controverses. Notion essentielle dans les sciences sociales, la culture permet généralement de comprendre les différents processus d’intégration des individus dans la société. Cependant, la société agit sur l’individu de manière indirecte par des actions intermédiaires dans les groupes institutionnels dans lesquels s’insèrent les individus, en l’occurrence l’école. Ainsi, plusieurs acceptions se présentent aux différents carrefours de l’école et de la culture.
D’une manière générale, la culture se conçoit à partir de son dérivé « cultivé », représentant les caractéristiques d’une personne ayant le savoir et le sens pratique. Comme dirait, VOLTAIRE, dans son drame Charlot ou la Comtesse de Givry, « un esprit cultivé ne nuit point au courage » . L’esprit cultivé, se distingue de sa capacité d’évaluation et de jugement avec parfois des réalisations se révélant hors du commun. Cette acception traditionnelle, plutôt individuelle ralliée aux rôles transmissives de l’école, se construit dans le processus d’acquisition de connaissances et de compétences cognitives. Le processus de perfectionnement adopté par l’apprenant se traduit dans le sens « promotionnel » de CAMILLERI ou encore « perfective » de MARROU .
La culture confronté à la nature, renvoie également à « l’éducation, ensemble des processus et des procédés qui permettent à l’enfant humain d’accéder à la culture, la culture étant ce qui distingue l’homme de l’animal ». Dans cette optique, l’école contribue à l’intégration des traits culturels qui accompagne l’enfant puis l’élève dans la formation de sa personnalité sociale et sa capacité d’adaptation. Une facette collective se trace, et à la suite de l’anthropologue américain HERSKOVITS en ce que « la culture est ce qui est dans le milieu dû à l’homme » , culture et école semblent s’articuler ici dans l’héritage et le patrimoine à transmettre.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Entre utilité, utilisation et usage du curriculum
Chapitre I / De la sociologie du curriculum
Section 1 : Du concept à la base : l’éducation
Section 2 : Taxonomie idéologique et thématique
Chapitre II / Du système éducatif malgache
Section 1 : Evolution de l’organisation de l’enseignement
Section 2 : Priorisation progressive du préscolaire
Chapitre III / Triangulation méthodologique
Section 1 : Articulation qualitative et quantitative
Section 2 : Processus de la recherche
DEUXIEME PARTIE : Identité multidimensionnelle du préscolaire
Chapitre IV / Résultats d’enquête auprès des parents
Section 1 : Données caractéristiques des enquêtes
Section 2 : Analyse et interprétation du choix parental
Chapitre V / Syncrétisme curriculaire
Section 1 : Regards croisés des contenus
Section 2 : Bouleversements linguistiques
Chapitre VI / Entre la pratique et la théorie
Section 1 : Ingénierie pédagogique et didactique
Section 2 : Métier d’éducateur
TROISIEME PARTIE : Paradoxes d’un socle commun à construire
Chapitre VII / Enjeux cognitifs et culturels
Section 1 : Référentiel de compétences et contenus
Section 2 : Conflits axiologiques et continuité systémique
Chapitre VIII / Perspectives dialectiques
Section 1 : Relation éducateur – enfant
Section 2 : Entre curriculum réel et caché
Chapitre IX / Vers un idéal type
Section 1 : D’une éducation comparée
Section 2 : Éléments du dispositif
CONCLUSION GENERALE
