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Les filières et les marchés agro-alimentaires dans les pays du Sud sont souvent raisonnés à partir des quantités et de la compétitivité-prix. L’espace agricole en ville n’est plus aujourd’hui considérée dans les projets d’aménagement territorial, comme une simple réserve foncière pour l’expansion urbaine, momentanément source d’alimentation pour les citadins. (DABAT M.-H., Aubry C., RAMAMONJISOA J., 2007) Concernant les légumesfeuilles, la production de cresson est pratiquée depuis longtemps dans la zone intra-muros et aux abords d’Antananarivo. Cette agriculture est en compétition avec le développement de l’urbanisation et de l’industrialisation (RAMAHAIMANDIMBISOA A. T., 2007).
En fait, des travaux de recherche ont montré les avantages des agricultures urbaines dans l’approvisionnement des ménages d’Antananarivo. Par ailleurs, ils ont aussi mis en évidence la dégradation de la qualité des productions locales. La qualité des produits alimentaires est mal connue à Madagascar, particulièrement en ville. Le cresson cultivé dans les bas fonds d’Antananarivo est suspecté de présenter une mauvaise qualité sanitaire due aux différents effluents et déchets qui se déversent dans les eaux d’irrigation utilisées pour la plantation. Cette situation pousse les chimistes de l’environnement et les microbiologistes à analyser la qualité des eaux, des sols et du cresson pour faire un diagnostic d’un éventuel problème de santé publique étant donné l’importance de la consommation de cresson dans la capitale.
Par ailleurs, d’après les travaux menés par l’ADURAA durant la période 2003-2006, il a été constaté que les consommateurs d’Antananarivo sont majoritairement conscients du problème sanitaire ; la disposition à payer pour avoir du cresson « propre » va de 10% à 100% en plus, par rapport aux consommateurs, sur les marchés et dans les grandes surfaces. De plus, l’origine géographique du cresson sur les marchés de Tana n’est pas bien connue. Concernant le prix sur le marché, la seule différence est liée au caractère spécialisé ou polyvalent du vendeur. Par contre, le cresson d’Ambatomanga exclusivement vendu sur place (6 000 Ar la soubique de 15 kg) est plus cher car plus apprécié que celui d’Antananarivo (7000-8 000 Ar la soubique de 60 kg) .
Les perceptions des consommateurs relatives aux diverses filières d’approvisionnement de cresson
Les diverses filières d’approvisionnement
Avant d’arriver sur le marché, le cresson traverse un parcours qui ne sort pas du tout de l’ordinaire. Pour ainsi dire que les cressons proviennent tous d’une cressonnière quelconque. Seulement, la différence se trouve sur les sites de production. Ces sites peuvent être des sites intra-muros comme ils peuvent s’agir des sites périurbains. Néanmoins, le cresson prend divers circuits pour arriver jusqu’aux consommateurs, engendrant l’existence de plusieurs agents de la filière. Certains cressons sont vendus sur place ou sur les lieux de production. Par contre, certains suivent des destinations différentes.
Les sites de production de cresson
Dans la zone intra-muros
Dans la CUA, les cressonnières existantes ravitaillent la totalité de la Capitale voire les provinces. Actuellement, la plupart des terrains destinés à la riziculture, mais qui se trouvent dans l’agglomération de la ville d’Antananarivo, s’amoindrissent au détriment des cressonnières. Les constats sont que, lorsqu’on passe à proximité des terrains encore aménageables à la culture à l’intérieur de la ville, les cressonnières prédominent les champs de culture. Les sites les plus reconnus parmi ceux qui existent dans la CUA correspondent à Ambanidia, Ampasanimalo, Volosarika, Ampandrana, Antanimora, Tsimbazaza, Andravoahangy, Manakambahiny. Par ailleurs, il existe aussi des cressonnières peu connues car elles sont récentes ou en phase de commencement, ou certainement que personne n’en ait pas entendu parler telles que : celle d’Anosipatrana, d’Andrefan’ambohijanahary, d’Amparihindrasahala, d’Antsahameva, d’Antanimena Ankorondrano et tant d’autres qui émergent mais qui sont loin des yeux de la majorité de la population active.
Dans les zones périurbaines
Les cressonnières ne s’aperçoivent pas seulement en ville ; il en existe aussi dans les zones périurbaines. Etant donné que l’activité de produire du cresson est rentable pour ceux qui le pratiquent, alors elle se propage partout même à la campagne. Les cressonnières les plus réputées actuellement, parmi les sites périurbains, sont celles d’Alarobia Ambatomanga.
Cependant, Antananarivo n’est pas la seule ville où l’on peut produire du cresson car il en existe aussi dans la Région Itasy, dans la Région de Vakinankaratra et dans d’autres Régions de Madagascar.
Les agents de la filière et les marchés suivant le circuit de commercialisation du cresson
Les principaux acteurs aux bouts de la chaîne dans toutes les filières sont les producteurs et les consommateurs. Cela va de soit pour la filière cresson. Mais pour le cresson, ils peuvent se résumer aux suivants .
• Le circuit direct : Producteur/Consommateur
• Le circuit court : Producteur/ (Grossiste) Détaillant/Consommateur
• Le circuit moyen : Producteur/Producteur Collecteur/Détaillant/Consommateur ou Producteur/Grossiste commerçant/Détaillant/Consommateur
• Le circuit long : Producteur/Producteur collecteur/Grossiste commerçant/Détaillant/Consommateur
• Circuit GMS : Producteur/Fournisseurs GMS/Distributeurs GMS/Consommateur
• Circuit extérieur : Producteur (expéditeurs)/Grossistes expéditeurs/Grossistes horsTana/Détaillant hors-Tana/Consommateurs (source : T. RAMAHAIMANDIMBISOA,2007) .
Les perceptions des consommateurs par rapport aux sites de production de cresson
Par rapport aux cressonnières les plus connues
D’après les rapports obtenus à partir des enquêtes, il s’avère que la majorité des consommateurs, qui prétendent connaître un peu les sites où l’on produit du cresson, ont affirmé que les sites suivants sont meilleurs que d’autres : Ambanidia, Betafo et Ambatomanga. Par contre, ceux-ci sont plus mauvais que d’autres : Andravoahangy et autres comme Ampasanimalo. Et rappelons quand même que ces sites ont été proposés et que les enquêtés choisissaient tout simplement entre eux.
Réaction des consommateurs face aux cressons mis en vente sur les marchés de la ville
La connaissance des réactions des consommateurs face aux diverses qualités du cresson n’est possible à moins qu’on ait des données sur un certain laps de temps. D’où lors des enquêtes sur terrain, des questions en rapport avec l’évolution de la consommation sur les deux et cinq dernières années ont été posées. Evidemment, les informations obtenues sont de type qualitatif. En conséquence, seules des appréciations individuelles du genre « a augmenté, a diminué, n’a pas changé, ne sait pas » ont composé les réponses des enquêtés. Mais cela a bien permis d’évaluer le changement au niveau de la consommation de cresson depuis les dernières études sur le sujet jusqu’en ce moment. Notre objectif est de savoir si d’une part bon nombre de population deviennent réticents envers le cresson et si d’autre part les ménages qui en consomment toujours se fient à des critères spéciaux lorsqu’ils en achètent, ou s’ils choisissent simplement le cresson en fonction de la proximité du marché et en fonction de leur habitude.
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Table des matières
INTRODUCTION
I MATERIELS ET METHODES
I.1 MATERIELS
I.2 METHODES
II RESULTATS
II.1 Les types de consommateurs et leur perception vis-à-vis de la qualité du cresson
II.1.1 Les catégories de consommateurs d’Antananarivo selon leur niveau de scolarisation
II.1.2 Les catégories de consommateurs d’Antananarivo selon leur niveau de vie
II.1.3 Relation entre les deux types de classification
II.2 Les perceptions de la qualité suivant leur niveau de scolarisation et/ou leur niveau de vie
II.3 Les perceptions des consommateurs relatives aux diverses filières d’approvisionnement de cresson
II.4 Les perceptions des consommateurs par rapport aux sites de production de cresson
II.5 Réaction des consommateurs face aux cressons mis en vente sur les marchés de la ville
II.6 Les critères de choix de la qualité de chaque type de consommateur
III DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1 DISCUSSIONS
III.2 RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES
ANNEXES
