Approche sociohistorique sur le genre et l’evolution de la place de la femme au sein de la societe

Généralités

A l’époque actuelle, il est inconcevable de parler de la mondialisation sans évoquer l’égalité homme-femme. Il n’en était pas ainsi auparavant où la femme était considérée comme objet de l’homme : qui dit femme dit ménage, sexe faible, et autre appellation évoquant son infériorité par rapport à l’homme. Le caractère andro centré du langage l’expose d’ailleurs : dans le cas de la langue française, le masculin prime sur le féminin : un seul homme parmi une assemblée des femmes oblige à désigner l’ensemble au masculin. L’usage du masculin comme genre neutre, susceptible de servir de référence, de modèle au genre humain, de représenter l’universel est le produit d’une conception selon laquelle la forme masculine a prépondérance sur le féminin parce que plus noble. A chaque tête de gouvernement, à chaque direction des sociétés et entreprises puissantes, on ne rencontrait que des hommes. Cela est notable surtout dans les sociétés conservatrices comme Madagascar.

Le concept de genre et développement

Notion de genre et sexe

Le genre est l’objet d’un champ d’études en sciences sociales : « les études des gens ». Ce concept est apparu dans les années 1950 dans les milieux psychiatriques et médicaux, aux Etats-Unis. A partir des années 1970, le genre est fréquemment utilisé par les féministes pour démontre que les inégalités entre femmes et hommes sont issues des facteurs sociaux, culturels et économiques plutôt que biologiques. Dans les contextes des rôles sociaux des femmes et des hommes, l’utilisation scientifique du mot date de son emploi par le psychologue et sexologue John Money en 1955. La notion des genres est également utilisée par le mouvement féministe à partir des années 1970 puis 1980, qui souhaitent démontrer l’oppression créée par la hiérarchie des sexes.

Les spécialistes des sciences sociales et ceux du développement utilisent deux termes distincts pour expliquer les différences de traitement ou plus précisément les disparités et discriminations observées entre hommes et femmes. Le terme sexe est réservé aux différences biologiques entre femmes et hommes. Il marque les caractéristiques biologiques, permanentes et immuables, des hommes et des femmes, communs à toutes les sociétés et à toutes les cultures. Le genre, par contre, n’est pas déterminé biologiquement comme étant le résultat des caractéristiques sexuelles féminines ou masculines. C’est un facteur social. Il est utilisé pour décrire les règles, traditions et relations sociales qui, dans les diverses sociétés et cultures, déterminent ensemble ce qui est considéré comme féminin et masculin. Le genre peut se définir comme étant « un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin) ». Il est utilisé pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes. Alors que le sexe fait référence aux différences biologiques entre femmes et hommes, le genre réfère aux différences sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, …

La définition des Nations Unies du genre ci-après englobe la signification du terme: « Le genre est la construction socioculturelle des rôles féminins et masculins et des relations entre les femmes et les hommes. Les rôles féminins et masculins se rapportent aux activités attribuées aux femmes et aux hommes dans la société et à la position que femmes et hommes y occupent respectivement. Ces rôles découlent des forces telles que la culture, la tradition, la politique et les besoins, permettant de déterminer l’accès aux opportunités et aux ressources et imposent des attentes et des limites aussi bien aux femmes qu’aux hommes » .

Du point de vue sociologique, le genre est donc les différences des normes et des valeurs, des rôles et des statuts, d’attitudes et de perceptions entre les hommes et les femmes. Une différence construite par la société, qui est tellement enracinée par les membres et devient ainsi naturelles pour le monde. Cette inégalité sociale est conforme à la culture, à la tradition et à la religion et même appuyée par l’éducation et la socialisation que reçoivent tous les membres de la société. Kate Millett, auteur de « la politique du mâle » souligne que « la société fait tout ce qui est de son pouvoir pour développer les différences entre les hommes et les femmes. C ’est ainsi que se perpétue le système du patriarcat qui veut nous faire croire qu’il s’agit là d’un ordre naturel des choses… ». Les stéréotypes adressées aux femmes jusqu’à nos jours ne sont que des idées que la société elle-même a assigné au sexe féminin. Simone de Beauvoir s’exprime « on ne nait pas femme, on le devient » ; et jusqu’à maintenant ces stéréotypes engendrent une inégalité sociale basée sur le genre dans tous les domaines de la vie humaine.

D’où, l’analyse des rapports sociaux de sexes encouragent également à se poser la question du contenu de l’identité non seulement féminine mais aussi masculine. On peut citer par exemple, l’article de Wouters A. (2001) sur la crise d’identité que les hommes traversent, notamment dans le pays en développement, où des changements économiques rapides ont amenés les femmes à tenir certains rôles et responsabilités traditionnellement impartis aux hommes, les amputant d’une partie de leur identité. L’auteur conclut sur la nécessité de faciliter ce changement inéluctable des rôles et responsabilités de l’homme et de la femme par la valorisation du bénéfice qu’il pourrait trouver dans une division du travail familial et social qui ne serait pas uniquement lié au sexe. Elle leur permettrait d’accéder à une nouvelle identité, plus épanouissante, parce que les libérant des contraintes liées aux stéréotypes de genre et leur offrant des nouvelles opportunités. La finalité du genre est en effet l’égalité entre femmes et hommes, ou égalité des genres, qui « recouvre à la notion selon laquelle tous les êtres humains, hommes et femmes, sont libres de développer leurs aptitudes personnelles et de faire leurs propres choix, sans qu’ils ne soient bridés par les stéréotypes, la division rigide des rôles et les préjugés » (OIT, 2000).

L’approche analytique « Genre et Développement Humain (GDH) »

En 1995, fut organisée à Beijing (chine) la 4eme conférence mondiale sur les femmes au cours de laquelle un consensus global sur les questions de femmes et de genre a été défini. Les gouvernements du monde entier se sont engagés à atteindre un certain nombre d’objectifs contenus dans la ‘Déclaration de Beijing’. Cette conférence de Beijing est considérée comme le nouveau départ, comme la conférence la plus influente sur les considérations genre. A partir de 1995, les pays du monde vivent vraiment au nouvel air concentré sur l’engagement des femmes. On remarque que les pays qui respectent les droits des femmes sont ceux qui sont les pays les plus avancés. Il en est ainsi des Occidentaux qui disposent de femmes puissantes à l’instar d’Angela Merkel, qui est une femme la plus puissante du monde . Comme Koffi Annan le disait si bien lors de la journée Internationale de la femme en 2013, c’est le respect du par rapport au genre qui constitue le moteur de développement pour un pays.

A Madagascar, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population. Au sein du foyer, les femmes sont au centre des décisions qui concernent la gestion et la survie de la famille. Elles sont très actives dans les différents secteurs d’activités de l’économie. Dans les milieux défavorisés, elles constituent parfois le soutien de la famille. Le concept de développement humain place « l’homme au premier plan » : il se concentre sur les buts plutôt que sur les moyens de « développement » et de progrès. Ce concept se rapporte à l’amélioration de leur bien-être. Le développement humain comprend le développement des aptitudes humaines d’un côté (telle que l’amélioration de la santé ou du savoir), et l’utilisation que les personnes font des capacités qu’elles ont acquises (pour le travail et les loisirs) de l’autre côté.

Une approche qui n’examine pas les disparités de genre ne peut pas être une véritable approche de développement humain, car elle ne prendrait pas en compte une dimension essentielle de ces personnes qu’elle prétend « mettre au premier plan », c’est-à-dire leur genre. En réalité, un véritable développement humain demeurerait difficilement réalisable. Par ailleurs, aborder les questions d’équité entre les genres dans la théorie et la pratique en matière de développement n’est pas une nouveauté : les appels pour accorder plus d’attention à ces questions ont émergés vers la fin des années soixante. Dans les années quatre-vingt, la plupart des projets de développement faisaient un effort pour prendre en compte les préoccupations spécifiques des femmes. Cependant, jusqu’à récemment, les femmes étaient principalement perçues comme bénéficiaires de développement et non des acteurs à part entière.

Actuellement, on considère qu’une approche qui n’examine pas les disparités de genre ne peut être une véritable approche de développement humain, car elle ne prendrait pas en compte une dimension essentielle de ces personnes qu’elle prétend « mettre au premier plan », c’est-à-dire leur genre. Le phénomène s’est depuis transformé en une approche Genre et Développement (GED), où l’accent est mis sur le genre (la construction sociale des rôles et des relations entre le genre) plutôt qu’uniquement sur les femmes. Ce qui différencie le genre du féminisme qui se bat uniquement pour les intérêts de la femme, est donc le fait qu’il considère l’équilibre entre les deux sexes.

L’approche GDH inclut un accent spécifique sur les femmes (sans exclure les hommes), mais elle situe nécessairement cette analyse dans le contexte du développement humain global. Elle diffère d’une approche GED générale en ce sens qu’elle rend explicite l’élément « humain » du développement et aborde ainsi les questions de développement de façon spécifique, en accord avec le paradigme de développement humain, désormais bien établi. De plus, une approche GDH met en évidence l’attention croissante que les analystes et les experts en genre portent aux liens entre les politiques macro-économiques et les autres politiques de développement, et leurs impacts, différents sur les hommes et sur les femmes, ainsi que l’impact négatif (économique, social et autre de l’inégalité entre les genres sur la situation globale du développement humain). Le moins qu’on puisse dire est que les femmes représentent à Madagascar un potentiel actif non négligeable.

La participation de la femme influe à l’économie du pays en ce que la population féminine qui représente 50,5% de la population malgache totale constitue une forme productive importante dans tous les domaines du développement et de la réduction de la pauvreté. Elle représente également la moitié de la population active est présente dans tous les secteurs d’activité. Ces dernières années le nombre de femmes exerçant et occupant des postes de responsabilité dans le secteur public et privé a évolué. Il faut noter que le thème de la Journée Internationale de la Femme, célébré le 8 mars 2012 est « L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels ». En effet, les estimations de l’ONU montrent qu’une responsabilisation accrue des femmes pourrait augmenter les récoltes de leurs exploitations agricoles de 20 à 30%, permettant de sortir de la famine de 100 à 150 millions de personnes. Dans les pays développés et les nouvelles puissances économiques ; la majorité des femmes sont convaincues de l’importance de leur rôle dans le développement socio-économique de leurs pays et s’y impliquent activement. Par conséquent, les femmes qui cherchent seulement à survivre deviennent les victimes des hommes qui ne comprennent pas ce qu’égalité de droit veut dire et donc indirectement et intentionnellement elles deviennent les victimes de la lutte pour cette égalité. Renée Rajaonarivelo, épouse de Pierrot Rajaonarivelo, donne son opinion en affirmant au cours de son intervention à l’occasion de la célébration de la journée de la femme que la complémentarité homme-femme se trouve être le levier dans le processus de développement.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I:APPROCHE SOCIOHISTORIQUE SUR LE GENRE ET L’EVOLUTION DE LA PLACE DE LA FEMME AU SEIN DE LA SOCIETE
CHAPITRE I :DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES
CHAPITRE II :LA CONSIDERATION DES FEMMES DANS LA SOCIETE
PARITE II:RESULTAT D’ENQUET SUR L’ENGAGEMENT DES FEMMES MALGACHES EN POLITIQUE
CHAPITRE III :LES FEMMES ENGAGEES AU SEIN DES DIFFERENTES INSTANCES DES DIVISIONS POLITIQUES A MADAGASCAR
CHAPITRE IV :LES LIMITES PERSISTANTES FACE A L’EPANOUISSEMENT POLITIQUE ET PROFESSIONNEL DE LA FEMME
PARTIE III:SOLUTION A PROPOSER SUR L’ENGAGEMENT DES FEMMES MALGACHES EN POLITIQUE
CHAPITRE V :PERSPECTIVE D’INTEGRATION DE L’EGALITE HOMMES-FEMMES DANS LE PROCESSUS LEGISLATIF
CHAPITRE VI :REVUE DES PROGRAMMES DANS LE CADRE DE PROMOTION DE GENRE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIES
TABLES DES MATIERES
ANNEXES

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