LA MALTRAITANCE ET SES RÉPERCUSSIONS 

LA MALTRAITANCE ET SES RÉPERCUSSIONS 

LA MALTRAITANCE ET SES RÉPERCUSSIONS

Cette section présente les différentes répercussions négatives pouvant être associées à l’exposition d’une personne à une ou plusieurs formes de maltraitance. A la lecture des ouvrages traitant de cette question, on constate que les écrits scientifiques s’intéressant aux conséquences pouvant accompagnées la maltraitance envers les enfants est abondante, tandis que celle portant sur la maltraitance à l’adolescence est très restreinte. Selon Smith et al. (2005), ce phénomène peut s’expliquer par les difficultés inhérentes aux tentatives de définir adéquatement les actes pouvant être perçus comme étant de la maltraitance envers les enfants et les adolescents.
De plus, certains auteurs suggèrent que la sous-évaluation des conséquences de la maltraitance à l’adolescence proviendrait du renforcement et de la généralisation de fausses croyances à l’égard de la maltraitance vécue par les personnes adolescentes (Finkelhor, 1995 ; Council on Scientific Affair, 1993 ; Cicchetti, 1989). D’après ces préjugés, les adolescents seraient 1) mieux protégés contre la maltraitance ; 2) moins affectés par son exposition et ; 3) l’exposition à de mauvais traitements leur occasionnerait de moins graves conséquences que chez les enfants (Council on Scientific Affair, 1993 ; Cicchetti, 1989 ; Finkelhor, 1995). Les conséquences de la maltraitance seront présentées sous les quatre formes de mauvais traitements suivants et ce, autant chez les enfants que les adolescents : la maltraitance physique, la maltraitance sexuelle, la maltraitance psychologique ainsi que la négligence.

Les conséquences de la maltraitance physique

Quantité de recherches ont démontré que la maltraitance physique consitue un puissant facteur de risque psychosocial susceptible de compromettre le développement global de l’enfant (Jaffe et al, 1986 ; Kolko, 2002 ; Kaufman, 1991). Tout d’abord, l’enfant peut être aux prises avec des blessures médicales plus ou moins aiguës (Kolko, 2002). De plus, bon nombre d’études ont indiqué que, lorsqu’ils sont comparés à des enfants n’ayant pas été agressés, les enfants maltraités physiquement présentent plus d’indices de désordres émotionnels tels que l’anxiété et la dépression (Jaffe et al, 1986 ; Kaufman, 1991 ; Kolko, 1992). Ils démontrent également plus de problèmes incluant l’augmentation de comportements agressifs, des problèmes de conduite et des difficultés à l’intérieur des relations avec leurs pairs (Jaffe et al, 1986 ; Kolko, 1992). Au point de vue développemental, les enfants agressés physiquement présentent davantage de déficits que les enfants n’ayant subi aucune maltraitance. Ces déficits peuvent se refléter à travers des difficultés à performer sur le plan scolaire (Kolko, 1992). Un bassin important de recherches a également permis d’observer l’existence que la maltraitance physique peut entraîner des effets à long terme. Ces répercussions englobent des troublent variés tels que la dépression, les comportements suicidaires et automutilatoires (Lizardi et al, 1995). De plus, l’exposition à un ou plusieurs épisodes de maltraitance peut aussi contribuer à l’émergence d’autres problèmes comme la diminution de l’intelligence (Perez et Widom, 1994), les difficultés psychologiques et psychiatriques (Malinosky-Rummel et Hansen, 1993), les problèmes dans le rapport à l’intimité (Ducharme et al, 1997), les attitudes et les comportements appuyant la légitimité du recours à la discipline physique, à la criminalité et à diverses formes de violence intra- ou extra-famialiale (Bowker et al, 1988 ; Widom, 1989).
Des recherches ont indiqué que l’exposition à de la maltraitance physique est associée à l’émergence de comportements antisociaux à l’adolescence, notamment la violence et la délinquance (Kakar, 1996 ; Smith et Thomberry, 1995). Enfin, la confrontation à des mauvais traitements physiques contribue à l’augmentation, chez les adolescents, des comportements violents et à l’utilisation de drogue à la fin de l’adolescence (Smith et al, 2005).

Les conséquences de la maltraitance sexuelle

Plusieurs chercheurs ont observé que les enfants ayant été exposés à de la maltraitance sexuelle sont plus enclins à éprouver une ou plusieurs formes de détresse émotionnelle telles que l’anxiété, les phobies, la dépression, l’embarras, la colère et l’état de stress posttraumatique (Briere et Elliott, 1994 ; Browne et Finkelhor, 1986 ; Finkelhor et Russell, 1984 ; Finkelhor, 1979 ; Kendall-Tackett et al, 1993). En contribuant à l’émergence de sentiments d’impuissance, de honte et de culpabilité, la confrontation à la maltraitance sexuelle conduit à la diminution de l’estime de soi chez l’enfant (Browne et Finkelhor, 1986 ; Kendall-Tackett étal, 1993). De plus, les enfants agressés sexuellement, en comparaison de ceux qui ne l’ont pas été, démontrent plus fréquemment une conception erronée d’eux-mêmes, un sentiment de trahison et des difficultés à faire confiance aux autres contribuant à l’augmentation de troubles d’attachement, à l’isolement social et aux difficultés interpersonnelles (Briere et Elliott, 1994 ; Browne et Finkelhor, 1986). Les enfants maltraités sexuellement présentent des niveaux élevés de symptômes psychosomatiques et physiologiques comme les troubles du sommeil. Il apparaît également que les victimes d’agressions sexuelles adopteraient divers comportements destinés à réduire un état de tension interne tels que îa dissociation, l’abus de substance, les troubles alimentaires, les problèmes de comportements sexuels ainsi que les comportements antisociaux (Browne et Finkelhor, 1986 ; Briere et Elliott, 1994 ; Kendall-Tackett et al., 1993).
Les recherches portant sur les effets à long terme des agressions sexuelles vécues à l’enfance démontrent que les enfants maltraités sexuellement sont aux prises avec différents problèmes lors de leur adolescence et de leur vie adulte. Ces difficultés comprennent l’abus de substances, la dépression, les pensées suicidaires, les comportements automutilatoires, la dépendance aux drogues, les difficultés d’attachement, les problèmes interpersonnels chroniques et l’expérimentation de diverses formes de revictimisation (Briere et Elliott, 1994 ; Becker et al, 1995 ; Messman-Moore et Long, 2000 ; Perez et Widom, 1994). Lorsqu’il y a eu une agression sexuelle dans l’enfance (en dessous de 16 ans), les symptômes principaux pouvant apparaître au début de la vie adulte seront principalement une forte anxiété et un risque dépressif important auxquels s’adjoindront des difficultés d’ordre sexuel et domestique. Ces symptômes seront d’autant plus prégnants que l’agression sexuelle aura été violente (particulièrement en cas de viol) et prolongée (Cheasty et al., 1998; Lange et al., 1999; Molnar et al, 2001). La victimisation sexuelle dans i’enfance augmente, chez les adultes, hommes et femmes, les risques d’apparition de symptômes posttraumatiques. Par ailleurs, si les agressions sexuelles subies dans l’enfance ne sont pas prises en compte et traitées suffisamment tôt, elles pourront conduire au développement, entre autres, de troubles psychiques, de pathologies psychiatriques et de diverses difficultés d’intégration sociale (Nurcombe, 2000, Roesler et McKenzie, 1994). Enfin, la maltraitance sexuelle peut favoriser l’apparition de difficultés sexuelles diversifiées telles que certaines aversions par rapport aux relations intimes, la dysfonction sexuelle, l’identité sexuelle confuse, les comportements sexualisés et la revictimisation sexuelle (Becker et Hunter, 1997 ; Browne et Finkelhor, 1986 ; Briere et Elliott, 1994 ; Messman-Moore et Long, 2000 ; Tyler etal, 2000).

Les conséquences de la maltraitante psychologique et de la négligence

Selon Becker et al. (1995), la maltraitance psychologique a tendance à émerger parallèlement à d’autres formes de mauvais traitements rendant ainsi l’évaluation des répercussions sous-jacentes malaisées. Toutefois, lorsque isolée ou combinée avec d’autres types d’agression, la maltraitance psychologique est associée à un éventail de problèmes psychosociaux (Becker et al, 1995). En effet, les agressions verbales perpétrées par les parents envers un enfant sont associées à l’augmentation des occasions de comportements physiquement agressifs, à la délinquance, aux problèmes sociaux, à la faible estime de soi et aux problèmes d’ordre scolaire (Solomon et Serres, 1999 ; Vissing et al., 1991).
En ce qui a trait à la négligence, les recherches suggèrent que les enfants négligés sont plus portés à accuser des retards de développement sur les plans langagier, de l’intelligence et de la réussite scolaire (Gaudin, 1999). De plus, il ressort également que les enfants négligés sont enclins, par la sous-stimulation environnementale dans laquelle ils sont plongés, à afficher des comportements excessifs empreints soit de passivité ou d’hyperactivé (Crittenden, 1996). Comparés à d’autres enfants qui n’ont pas été négligés, les enfants négligés présenteraient davantage de difficultés d’attachement, de difficultés relationnelles avec leurs pairs, et une diminution de leurs comportements prosociaux (Becker et al, 1995 ; Crouch et Milner, 1993). Enfin, la négligence durant l’enfance prédirait les comportements de délinquance au cours de l’adolescence (Egeland, 1993). Les conséquences émotionnelles et comportementales de la maltraitance à l’adolescence sont graves (Farber et Joseph, 1985). En effet, les adolescents négligés sont plus enclins à déployer des comportements intériorisés et extériorisés tels que les passages à l’acte, la dépression, l’anxiété généralisée, les désordres émotionnels, l’impuissance ainsi que la dépendance aux substances (Farber et Joseph, 1985). De plus, Farber et Joseph (1985) ont observé que les adolescents négligés ont tendance à présenter des difficultés de rendement scolaire, des désordres du sommeil, des dépendances à diverses substances, de s comportements automutilatoires et agressifs envers autrui, des ideations d’homicide, des ideations suicidaires et des tentatives de suicide.

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Table des matières

Résumé
Remerciements
Avant-propos
Table des matières
Liste des tableaux et des figures
Introduction 
Problématique
Recension des écrits
1. PREMIÈRE PARTIE : DÉFINITION DES CONCEPTS À L’ÉTUDE 
1.1 Le concept de maltraitance
1.1.1 La maltraitance physique
1.1.2 La maltraitance sexuelle
1.1.3 La maltraitance psychologique
1.1.4 La négligence
1.2 Le concept de resilience
1.3 Le concept d’évaluation primaire (stress perçu)
1.4 Le concept d’évaluation secondaire (contrôle perçu)
1.5 Le concept de stratégie d’adaptation (coping)
1.6 Le concept de mécanisme de défense
2. DEUXIÈME PARTIE : LA MALTRAITANCE ET SES RÉPERCUSSIONS 
2.1 Les conséquences de la maltraitance physique
2.2 Les conséquences de la maltraitance sexuelle
2.3 Les conséquences de la maltraitance psychologique et de la négligence
3. TROISIÈME PARTIE : LES FACTEURS DE PROTECTION ET LES FACTEURS DE RISQUE 
3.1 La resilience et l’ontosystème
3.2 La resilience et le microsystème
3.3 La resilience et l’exosystème
3.4 La resilience et le macrosystème
3.5 La resilience et le chronosystème
3.6 Les limites des recherches actuelles
Contexte théorique
1. L’approche transactionnelle du stress et du coping et le modèle écosystémique Méthodologie
1. Les postulat, les objectifs et les questions de recherche
2. Le type de recherche
3. La stratégie de recherche
4. Le mode de recrutement des participants et échantillon à l’étude
5. Les variables à l’étude
6. L’analyse des données
7. La pertinence de la recherche
Résultats
1. LES CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES DES RÉPONDANTS
2. LA DESCRIPTION DES SITUATIONS DE MALTRAITANCE VÉCUES PAR LES RÉPONDANTS
3. LA SYNTHÈSE DES FORMES DE SITUATIONS DE MALTRAITANCE VÉCUES PAR
4. LES RÉPERCUSSIONS DE LA MALTRAITANCE CHEZ LES RÉPONDANTS
5. LES RÉPERCUSSIONS ACTUELLES DE LA MALTRAITANCE CHEZ LES RÉPONDANTS
6. LA CONTRIBUTION DES FACTEURS MICROSYSTÉMIQUES, MÉSOSYSTÉMIQUES ET EXOSYSTÉMIQUES DANS LE PROCESSUS. DE RESILIENCE
7. LA CONTRIBUTION DES FACTEURS CHRONOSYSTÉMIQUES DANS LE PROCESSUS
Discussion
1. LES RÉPERCUSSIONS VÉCUES PAR LES RÉPONDANTS À LA SUITE
2. LES MOYENS UTILISÉS FACE À LA MALTRAITANCE
3. LES FORCES ET LES LIMITES DE LA RECHERCHE
4. LES AVENUES ET LES PERSPECTIVES DE RECHERCHE
5. LES RETOMBÉES POUR L’INTERVENTION
Conclusion 
Références

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