Le modèle néoclassique de Solow- SWAN

La perception du rôle des infrastructures comme facteur de croissance économique et développement économique a remarquablement évolué au cours de ces dernières années. On assiste actuellement à un nouveau de l’analyse des effets des infrastructures publiques sur la croissance, en particulier grâce aux théories de la croissance endogène qui mettent l’accent sur les externalités positifs qu’engendrent certains aménagements publics en infrastructures. Il y a externalités dans la mesure où les investissements publics en infrastructures peuvent affecter la productivité des entreprises sans que celles-ci ne supportent directement le cout. C’est à ce titre que les dépenses publiques productives assimilées au capital public d’infrastructures jouent un rôle moteur dans un processus de croissance auto-entretenue.

La banque mondiale dans son rapport sur le développement dans le monde consacrés aux infrastructures et l’adaptions des objectifs millénaires pour le développement (OMD) à l’occasion du sommet des Nations Unis en 2000 ont fait des infrastructures un défis majeur pour le développement de l’économie et de l’amélioration des conditions de vie des populations.

En théorie économique, il n’y a pas d’unanimité sur la définit du concept d’infrastructures où elle est susceptible de recouvre des réalités très différentes: D’une part la fourniture d’infrastructure de service public peuvent être mesuré par le secteur privé et échappe par là même à la définition comptable retenue, mais il apparait très délicat de mesurer les infrastructures privés et les distingués des autres catégories de capital privé. D’autre part elle peut être le fait de l’Etat lui-même par le biais des administrations ou des entreprises publiques. Compte tenue de cette difficulté nous avons choisissons dans cette étude de faire reposer sur un critère unique celui de « propriété Etatique », d’où la confusion des notions de capital d’infrastructure et de capital public. Nous nous referons aux secteurs intensifs en capital et ayant des caractéristiques de monopoles naturels comme les autoroutes, les autres moyens de transport, de l’eau et le traitement des eaux, l’énergie et les télécommunications. En d’autres termes, cela correspond approximativement à la notion « d’utilité public ».

Les théories de la croissance 

Selon les théories en vogue du développement économique fonde sur la croissance économique l’état des infrastructures clés est souvent un déterminant de la croissance économique. Le message sous jacents à ces modèle est que l’Etat doit intervenir pour corriger le mieux possible ce défaut de coordination des décisions des agents individuels.

A la vision pessimiste donnée par les modèles Keynésiens d’après guerre a succédé, au milieu des années 50, la présentation plus optimiste de Solow qui suppose résolue le problème de coordination, et qui postule en particulier le plein emploi permanent. Le modèle de Solow, point de départ de presque toutes les analyses de la croissance, nécessaire pour bien appréhender l’impact de l’investissement en infrastructures sur la croissance une connaissance approfondie. L’objet de ce chapitre est consacré à l’analyse du modèle de croissance le plus traditionnel utilisé par les économistes, celui de solow ( section 1) et des enseignements du modèle AK de Rebelo .

Le modèle néoclassique de Solow – Swan

Cette section est consacrée à la théorie traditionnelle de la croissance et à son modèle prototype élaboré par Robert Solow (1956 ) et T. W. Swan (1956). Ce modèle comporte deux sources de croissance : Une source « endogène », l’accumulation du capital et une source « exogène, la quantité de travail disponibles. L’accumulation du capital (part non consommée de la production) est déterminée par le modèle mais tel n’est pas le cas du travail disponible. De cette approche néoclassique en raison des caractéristiques de la fonction de production macroéconomique qu’elle postule car, même si les fonctions microéconomiques du modèle ne sont pas explicités, c’est la parfaite flexibilité des prix des facteurs qui rend possible le mouvement de substitution entre le travail et le capital ; il résulte une croissance de long terme harmonieuse car régulière. L’attrait et la place centrale que le modèle de Solow continue d’occuper dans les théories de la croissance tiennent à la simplicité et à la robustesse des hypothèses qui le fondent et sa capacité à expliquer « beaucoup » à partir de « peu » d’éléments. La sous-section ci-dessous se propose d’étudier les renseignements du modèle de base et d’en ressortir ses limites.

Hypothèses fondamentales et résolution du modèle de Solow 

Hypothèse fondamentales du modèle de Solow 

Le modèle de Solow suppose les hypothèses ci-contre :
– Les ménages possèdent des actifs et les facteurs de production et ils choisissent la part de leur revenu qui sera consacrée à la consommation.
– C’est une économie à un secteur productif dans laquelle un bien homogène peut être soit consommé, soit investie en vue d’accroitre le capital physique.
– C’est une économie fermée où la production est égale à la demande et l’investissement à l’épargne. L’épargne effectuée ex-ante est égale à l’investissement ex-post. Y(t) =
C(t) + I(t) (1).
Où Y(t) : fonction de production ;
C (t) : fonction de consommation ;
I (t) : Fonction d’investissement
– Le facteur travail (L) croit dans le temps du fait de la croissance de la population.

Dynamique du modèle

L’accumulation du capital provient de l’écart entre l’investissement et la dépréciation du capital. Cette dernière est une fraction constante du capital installé. L’investissement est ce qui est resté de la production une fois ôtée la consommation. Puisque le taux d’épargne est constant, c’est une fonction décroissante du capital : Plus le niveau de capital installé est élevé (relativement à la quantité de main d’œuvre), plus sa rentabilité marginale est faible. Ainsi quant il y’a de capital dans l’économie, la partie de la production qui est investie permet d’accroitre fortement le capital. Plus il y a du capital, moins c’est le cas. A la limite lorsque la quantité de capital est infinie, sa productivité marginale est nulle. Ainsi le seul facteur de production qui se modifie étant le capital et son accumulation réduisant son efficacité au cours du temps, la productivité va diminuer. Il existe donc une valeur du stock de capital telle que l’augmentation d’une unité de l’investissement induit un accroissement de la production épargnée (investissement courant) plus fiable que l’investissement du déclassement (investissement de point mort ). A cette valeur limite (capital de long terme), l’accumulation s’arrête.

Règle d’or de l’accumulation du capital et inefficience dynamique 

Le modèle de Solow montre que le taux de croissance à long terme est indépendant du taux d’épargne. Toutefois, ce dernier joue un rôle fondamental dans le choix d’un sentier de croissance de l’économie : plus le taux d’épargne est élevé, plus la production investie à chaque période est forte et plus le capital de l’économie considérée est important. Le capital est une fonction croissante du taux d’épargne (s). Dès lors si les autorités ont la possibilité de choisir le taux d’épargne national grâce à une politique économique appropriée, elles choisiront celui qui permet en longue période de maximiser la consommation par tête. La solution d’un problème pareil est appelée la règle d’or de l’accumulation du capital à partir du raisonnement selon lequel une hausse de l’épargne a deux conséquences contradictoires :

– d’une part, elle réduit la part consommée de la production
– d’autre part, puisque k est une fonction croissante de (s), il accroît le revenu par tête et donc le niveau de la production.

Si pour une économie, on constate que r > n cette économie n’épargne pas assez. On dit de celle-ci que l’avenir est hypothéqué et les générations futures sacrifiées. Si par contre r < n, l’économie épargne trop sacrifiant le bien-être de la population inutilement. On dit de cette dernière qu’elle est dynamiquement inefficiente. Lorsque r = n, il y’a équité entre les deux générations. Pour Solow, la croissance est naturelle, elle ne dépend pas de la sphère économique. La dynamique développée ci-dessus implique pour une économie donnée deux conséquences : le caractère transitoire de la croissance et l’accélération transitoire de la croissance d’une hausse du taux d’épargne.

Le modèle de croissance néoclassique et ses limites

Les limites du modèle de base de Solow

Le modèle de base de Solow se présente plus comme une représentation de la production et des ajustements de moyen terme que comme une théorie de la croissance. En effet, la croissance est limitée à la dynamique transitoire de l’économie, lorsqu’elle converge vers le rapport capital/travail d’équilibre (k*). La croissance de long terme, une fois que le rapport capital/travail d’équilibre est atteint, n’existe qu’en présence de facteurs exogènes. Ce modèle aboutit à plusieurs autres conclusions paradoxales : premièrement, le niveau du taux d’épargne affecte le niveau de capital par tête, mais pas la croissance. L’équation dynamique fondamentale de Solow montre qu’à l’équilibre, toute l’épargne est utilisée pour doter en capital les travailleurs nouveaux et non pour accroître la dotation de chacun. Au delà d’un effet en niveau, l’augmentation de k*, une politique d’encouragement de l’épargne n’aura pas d’effet sur le taux de croissance à long terme de l’économie. Elle aura aussi un effet transitoire dans la mesure où elle accéléra la convergence de l’économie vers k*.

Par ailleurs, dans un cadre international, ce modèle suppose que tous les pays doivent converger vers un même niveau de capital et de produit par tête, sous les hypothèses d’identité de préférences pour les agents de chaque pays c’est-à-dire avec un même taux d’épargne d’un pays à l’autre, et avec une même croissance démographique. Les pays pauvres vont donc « rattraper » les pays riches. Il semble à première vue assez difficile de raccorder cette prévision du modèle avec les faits observés au cours des quatre dernières décennies, qui tendent plutôt à montrer un accroissement de l’écart entre les niveaux de revenu. En fait, l’obtention d’une croissance non bornée nécessite la prise en compte d’un facteur extérieur qui augmente la productivité des facteurs de production à long terme. Solow, intégrant le progrès technique, propose une solution à ce problème.

Le modèle de Solow et le progrès technique

La croissance homothétique de toutes les variables en niveau (production, consommation…) à l’état stationnaire de Solow suppose que le rapport de deux quelconques de ces variables est constant dans le temps (taux de croissance nul). Ainsi dans le Solow, l’économie tend vers un état stationnaire en ce qui concerne la consommation et la production par tête. Par conséquent, il n’a vraiment pas de croissance en dehors de celle de la population ; ce qui est gênant puisque Solow se proposait d’expliquer la croissance observée dans la plupart des pays qui est loin d’être nulle. L’absence de croissance par tête en longue période dans le modèle de Solow est une conséquence du fait que par hypothèse la fonction de production qui caractérise l’économie est à rendements d’échelle constants et à productivité marginale du capital décroissante. Aussi pour qu’une croissance positive coexiste avec ces hypothèses, il faut ajouter « quelque chose » au modèle. Une explication a été proposée par l’intégration du « progrès technique exogène » qui suppose soit qu’il y’a une « déformation » de la fonction de production qui permet une croissance plus élevée ; soit que le capital ou le travail devient plus productif au fur et à mesure que le temps passe. Pour mieux comprendre le modèle de Solow avec intégration du progrès technique, il convient de cerner au préalable cette variable.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRUDUCTION
Chapitre I Les théories de la croissance
Section I – Le modèle néoclassique de Solow- SWAN
A) Les enseignements du modèle
1- Hypothèses fondamentales et résolutions du modèle de Solow
1-2- Résolution du modèle
1.2.1- Dynamique du modèle
1.2.2- Résolution graphique du modèle
1.2.3 Règle d’or de l’accumulation du capital et inefficience dynamique
2- Convergence des économies
B) Le modèle ne croissance néoclassique et ses limites
1- Les limites du modèle de base de Solow
2- Le modèle de Solow et le progrès technique
2.1- le progrès technique
2.2- Modèle de Solow avec progrès technique neutre au sens de Harrod
C) Croissance et externalités
1- L’Externalités liés à l’accumulation d’un facteur
2- L’Etat gérant des externalités
Chapitre II : Approches conceptuelles du lien entre infrastructure et croissance
Section 1 : Les infrastructures physiques
A) Le rôle des infrastructures
1- Infrastructures et processus de production
2- Des résultats controversés pour les pays en développement
B) Les nouvelles approches du lien infrastructures croissance
1- Les effets de la diffusion spatiale des infrastructures
2- La dynamique transitoire ou l’approche en termes de convergence conditionnelle
Section II Les infrastructures sociales
A) Caractéristiques et effets des dépenses d’infrastructures sociales sur la croissance
1- Définition et caractéristiques des infrastructures sociales
2- Les effets des infrastructures éducative sur la croissance en particulier le développement
B) Incidence des infrastructures sociales sur le capital humain
1- Education et croissance
2- Santé et croissance
Chapitre III : Investissement en infrastructures sociales et développement économique
Section 1 : Présentation des modèles théoriques
A) Approche théoriques du lien dépenses publiques en infrastructures et développement économique
1-L’approche par la « courbe d’Armey » ( Vedder et Gallaway, 1998)
2-Validation statistiques
B) Un autre modèle d’analyse
1- Le modèle de K. Shubert
2- Présentation des variables
Section 2 : Interprétation du modèle
1- Interprétation des résultats
2- Implication des politiques économiques en matière d’infrastructures sociales
Chapitre IV : Relation entre infrastructures de transport et la croissance économique
Section 1 : Présentation des modèles
A) Approche par la fonction de cout
1- Le modèle proposé par Bangqiao, J
2- Avantage et limites de la fonction des couts
B) L’approche en terme de fonction de production
1- Le modèle de barro
2- Financement des infrastructures par l’impôt
Section 2 : Examination du modèle
1- Implication des politiques publiques
2- L’utilité des partenariat publics privés
Conclusion

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *