LES IMPACTS DE LA MISE EN PLACE DES RESEAUX D’ADDUCTION D’EAU POTABLE POTABLE

Evolution de la situation de l’eau sur le plan mondial

                   L’eau recouvre 71% de la surface de la terre, mais l’eau douce, par opposition à l’eau de mer, donc salée, ne représente que 2,5% de la totalité de l’eau présente sur la planète. Cependant, 70% de l’eau douce présente sur terre se retrouvent sous forme de calottes glaciaires et la quasi-totalité du reste se retrouve dans le sol sous forme d’humidité à l’intérieur des nappes aquifères profondes. Ainsi, seulement 0,007 % de l’eau douce de la planète est accessible pour l’usage humain. Le débit annuel des cours d’eau de surfaces et des nappes souterraines est de 44800 km3 dont 12500 Km3 sont aisément accessibles pour l’usage humain. Ce débit est caractérisé par une variabilité saisonnière considérable, plus de 60% du débit annuel mondial étant générés lors des périodes d’inondations, suivies de sécheresse pouvant s’étendre sur plusieurs années dans certains cas. Suite aux progrès de la médecine, permettant la maîtrise des épidémies telles que la tuberculose et le paludisme, la population de la terre a été multipliée par quatre au XX ème siècle, passant de 1.6 milliards d’individus en 1900 à 6 milliards au tournant du XXI ème siècle. Cette croissance de la population entraîne une augmentation des retraits d’eau douce, aussi bien pour la consommation que par l’intensification de la production agricole, notamment celle de l’agriculture irriguée. Notons aussi que l’industrialisation a également provoqué une augmentation des retraits d’eau douce et des rejets polluants dans la plupart des régions du monde. Alors, la consommation d’eau potable a été multipliée par 7 au XX ème siècle, consommation caractérisée par une intensification du phénomène à partir de 1950 et une multiplication par deux au cours des 20 dernières années. L’humanité utilise actuellement 60% des ressources accessibles en eau, soit environ 6000 km3 par année. Cette proportion pourrait s’élever à 70% en 2025. Or, les nouvelles sources d’approvisionnement sont de plus en plus difficiles à exploiter, en raison de leur éloignement, de leur inaccessibilité (nappes aquifères profondes, sources montagneuses) ou des impacts environnementaux impliqués. Par conséquent, selon une estimation, le débit mondial par habitant a diminué de 37 % depuis 1970. Entre 1970 et 1994, le débit per capita a été divisé par 3 en Afrique ; par 2 en Asie et par 1,5 en Amérique du Sud. Comme, les Nations Unies ont anticipé une croissance mondiale de 46% entre 1995 et 2025, cette hausse portera la population mondiale à 8 ,3 milliards et cela entraînera des pressions importantes sur les ressources d’eau douce au niveau mondial. On estime que le retrait d’eau douce augmentera de 12% par décennie au cours de cette période. Ainsi, les deux tiers de la population mondiale se retrouveraient en situation de contrainte modérée à grave et 2.3 milliards en situation de pénurie grave. Bref, sans les mesures appropriées, la situation globale en matière d’eau potable serait critique d’ici 25 ans. Les dirigeants mondiaux se sont penchés sur la question lors des rencontres internationales.

Les autorités administratives

                Comme l’Etat malgache a opté pour une structure décentralisée de son administration, les autorités locales ont un rôle important à jouer pour le développement de leur région respective. En ce qui concerne la mise en place d’un système d’AEP nous avons constaté que le bon déroulement des travaux est conditionné par une bonne entente entre les leaders locaux et les autorités locales. Ainsi, la demande envoyée au bureau de l’ONG d’appui doit être signée par les autorités administratives. D’où un premier effort de dialogue pour les initiateurs du projet qui doivent les informer et discuter avec eux sur la meilleure stratégie à adopter et les inclure dans le processus. Même si le Maire ne participe pas physiquement à la réalisation des travaux, son influence, due à sa fonction, le place parmi les alliés incontournables de tout projet de développement et un projet qui n’aura pas son soutien aura peu de chance de réussite car il est la première personne que les responsables extérieurs visitent en premier. Une bonne relation avec les autorités locales tiendrait les habitants au courant des informations nécessaires pour jouir de tel ou tel financement. En somme, une bonne relation avec les autorités locales est en quelque sorte le« sésame » pour s’introduire auprès des bailleurs de fonds et des ONG d’appui.

Les édifices cultuels

                 Il y a cinq églises à Amby: trois églises de la FJKM, une Eglise Catholique Apostolique Romaine (ECAR) et une église baptiste biblique. Les trois églises protestantes se trouvent à Soavina, Firavahana, et Antsampanimahazo. A chaque premier dimanche du mois, le jour du fandraisana pour les protestants, les fidèles de Soavina et de Firavahana prient ensemble. L’église catholique se trouve à Mahadonga et elle ne reçoit la visite d’un prêtre qu’une fois tous les quatre mois. Alors, certains préfèrent aller prier à Arivonimamo. De même, l’église baptiste biblique est aussi à Mahadonga et tous ses fidèles y habitent. Nous avons noté qu’ils sont issus d’une même famille. A Madagascar, même s’il est stipulé dans la constitution que l’Etat malgache est un état laïc, les églises jouent un rôle important au niveau des actions de développement. Par exemple, les trois ONG qui s’occupent de la réalisation des projets d’AEP par système gravitaire, à savoir le SAF/FJKM, le CARITAS et le FIKRIFAMA sont tous d’obédience chrétienne. Et pour ce qui est du développement rural, les centres de formations pour les paysans sont dans la plupart des cas, affiliés à une église bien déterminée si nous n’allons citer que le Centre d’Artisanat de Promotion Rurale (CAPR) de Fianarantsoa et les centres du Fiangonana Loterana Malagasy (FLM/ Eglise Luthérienne de Madagascar).

Tâches préliminaires aux travaux

                 Suite aux problèmes causés par l’absence d’une eau potable au sein de leur village : éloignement de la source, fatigue résultant de la collecte de l’eau, impossibilité de chercher de l’eau après la pluie, non- propreté de l’eau et surtout, du fait que certains villages voisins ont réussi à mettre en place un système d’AEP, sous la direction de quelques leaders, les villageois se réunissent en une assemblée générale. La communauté envoie alors une demande de projet auprès du bureau du SAF. Cette dernière est signée par les personnes présentes et contresignée par le Délégué au maire. La communauté y évoque les raisons qui l’ont poussée à demander un projet d’AEP, et les caractéristiques socio-économiques de la région. Cette approche concorde avec ce que les responsables du SAF appellent « approche demande » : pour garantir la participation locale, il faut que la communauté fasse le premier pas dans la mise en place du réseau d’AEP. Les responsables du SAF décident alors d’envoyer une équipe pour effectuer une étude de faisabilité pendant laquelle la communauté prend en charge l’hébergement des techniciens et les accompagne sur les lieux. L’étude de faisabilité est axée sur trois points : analyser la potentialité de la source en mesurant son débit (il s’agit de chronométrer le temps que mettra la source pour remplir un récipient d’1L) et en vérifiant sa potabilité ; effectuer des levées topographiques afin de déterminer l’emplacement du réservoir, déterminer l’itinéraire des canalisations ; enfin, évaluer la quantité des matériaux locaux nécessaires pour la construction des différents ouvrages. Cette étude terminée, les techniciens convoquent une AG pour mobiliser la communauté à mettre en place un comité de l’eau afin d’organiser le rassemblement des matériaux locaux, obtenir l’autorisation de la part des personnes dont les terrains seront traversés par le réseau de distribution, cette autorisation doit être visée par les autorités locales, de commencer à creuser les canaux qui doivent avoir une profondeur de 70 cm. Les « matériaux locaux » sont des matériaux que la communauté peut trouver sur place : sable de rivière, briques, moëllons, blocages, gravillons, bois ronds, planches. Les autres matériaux tels que les ciments, tuyaux…sont fournis par le SAF. Généralement, chaque individu de plus de 18 ans paie une certaine somme pour sa participation en matériaux. Néanmoins, il arrive que cette participation soit fixée en nature. Quand les matériaux locaux seront prêts, la communauté avertira les responsables du SAF qui se chargeront du transport des autres matériaux. En plus des matériaux locaux, la communauté participera à la réalisation des travaux.

Perception de l’évolution de l’état de santé par la population

                La perception de l’évolution de l’état de santé commence par la diminution de la fatigue lors de la collecte de l’eau suite à la proximité des bornes fontaines , car comme la plupart des sources traditionnelles, celles d’Amby sont situées en contre-bas du village. En effet, dans leur dossier sur le projet d’eau potable, les habitants ont motivé leur demande par la longue distance que requiert la recherche de l’eau à la source. Ensuite, il y a le confort psychologique du fait qu’on est plus serein depuis l’arrivée de l’eau : ne plus se soucier de la collecte de l’eau même lorsqu’il fait nuit. Suite à l’amélioration de la qualité de l’eau, les bénéficiaires ont noté une nette amélioration de leur état de santé général. Ainsi, M Hery a affirmé que « les maladies ont diminué » et M RAFANOMEZANTSOA d’ajouter que les avantages de l’eau potable est que « l’eau n’est plus une source de maladie ». Les habitants ont aussi constaté une régression des maladies diarrhéiques après la mise en place du réseau d’AEP et sur ce plan, M RAKOTOARISOA d’Ankazo est catégorique, pour lui, « la diarrhée n’existe plus ». Enfin, lors de notre passage sur le terrain, nous avons noté que les maladies de la peau ne sont pas très nombreuses à Amby. Cela vient peut être du fait que les habitants se lavent beaucoup plus après la réalisation du projet d’AEP. Lors d’une réunion à Imerinavaratra, un père de famille a affirmé qu’avant la mise en place du système d’AEP, il ne se lavait pas après avoir été aux champs, mais se contentait tout simplement de s’épousseter. Après cette section consacrée à l’état de santé de la population, nous pouvons retenir les éléments suivants : les habitants ont augmenté leur consommation en eau et cela leur a permis de réaliser beaucoup plus de choses. Cette augmentation de la quantité d’eau utilisée s’accompagne d’une amélioration de la qualité de l’eau suite à une meilleure protection de celle-ci. En ce qui concerne leur comportement sanitaire, l’utilisation des latrines ainsi que le lavage des mains avant de manger sont satisfaisantes. Par contre, le lavage des mains après la défécation ou après avoir été en contact avec les selles des enfants laisse encore à désirer. Et pour la protection de l’eau, elle est satisfaisante mais c’est au niveau de l’évacuation des eaux usées et des déchets solides que le problème se pose : pas de fosses à ordures, ni d’activités de compostage. Enfin, les habitants ont noté une nette amélioration de leur état de santé ainsi qu’une régression des maladies d’origine hydrique suite à la réalisation du projet d’AEP. Comme les femmes constituent environ la moitié de la population, il est primordial qu’elles profitent des projets réalisés.

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Table des matières

Introduction
A-Objectif de l’étude
B- Problématique
C-Hypothèses
D-Choix du terrain
E- Echantillonnage
F- Mode d’approche
G- Difficultés rencontrées
H- Limites de notre étude
Première partie : Le contexte de la e de la mise en place d’un système d’AEP
Chapitre I : L’eau potable, un problème international
1.1 Evolution de la situation de l’eau sur le plan mondial
1.2 Les décisions prises lors des rencontres internationales
1.3 Les acteurs de l’AEP au niveau national
1.3.1 Le symbolisme de l’eau dans la civilisation malgache
1.3.2 Le rôle de l’Etat
1.3.3 L’action sur le terrain
1.3.3.1 Les autorités administratives
1.3.3.2 Les églises
1.3.3.3 Les femmes
1.3.3.4 Les associations
1.3.3.5 Les personnes influentes
Chapitre II : Monographie du fokontany d’Amby
2.1 Présentation du milieu physique
2.1.1 Localisation géographique
2.1.2 Géomorphologie
2.1.3 Climat
2.1.4 Réseau hydrographique
2.1.5 Type de sol
2.1.6 Couverture végétale
2.2 Présentation du milieu humain
2.2.1 Structuration du fokontany
2.2.2 Démographie
2.2.3 Infrastructures
2.2.4 Institutions
2.2.4.1 Organisation de l’administration
2.2.4.2 Les édifices cultuels
2.2.4.3 Les associations
2.2.5 Organisation sociale
2.3 Présentation du milieu économique
2.3.1 Les activités agricoles
2.3.2 Les activités d’élevages
2.3.2.1 L’élevage bovin
2.3.2.2 L’élevage porcin
2.3.2.3 L’élevage avicole
2.3.3 Les activités artisanales
Chapitre III : Les étapes de la mise en place d’un système d’AEP
3.1 Tâches préliminaires aux travaux
3.2 La participation communautaire pendant les travaux
3.3 Présentation d’un système d’AEP
Deuxième partie : Les impacts de la mise en place d’un système d’AEP
Chapitre IV : Les impacts sur le plan social
4.1 Les impacts sur le plan sanitaire
4.1.1 Un changement au niveau de l’utilisation de l’eau
4.1.2 Une amélioration de la qualité de l’eau
4.1.2.1 Avantages de l’AEP/Sources traditionnelles
4.1.3 Le comportement sanitaire de la population
4.1.3.1 Elimination des excrétas humains
4.1.3.2 Le lavage des mains
4.1.3.3 L’hygiène domestique et environnemental
4.1.3.3.1 La protection de l’eau
4.1.3.3.3 L’assainissement
4.1.3.4 Perception de l’évolution de l’état de santé par la population
4.2 La perception des avantages par les femmes
4.3 Amélioration de la vie associative
4.3.1 La structure et le fonctionnement des associations des usagers de l’eau
4.3.1.1 La structure
4.3.1.2 Le fonctionnement
4.3.2 Les activités des associations des usagers de l’eau
4.3.2.1 Au niveau des bornes fontaines
4.3.2.2 Au niveau du bureau central
4.3.3 Amélioration des capacités socio- organisationnelles
4.3.3.1 La fonction d’organisation
4.3.3.2 La fonction technique
4.3.3.3 La fonction de représentation
4.3.4 Les avantages de la participation communautaire
4.4 La non-participation d’une partie de la population
4.4.1 Les causes financières
4.4.2 Les rivalités intestines au sein de la communauté
4.4.3 La pauvreté
4.5 Les problèmes de l’association des usagers de l’eau
4.5.1 La légitimité des associations
4.5.2 La capacité technique des responsables
Chapitre V : Les impacts de l’AEP sur le plan économique
5.1 Les impacts sur les activités génératrices de revenu
5.1.1 L’économie de temps réalisée par les habitants
5.1.2 Les impacts de l’arrivée de l’eau sur les activités de production
5.1.2.1 L’agriculture
5.1.2.2 L’élevage
5.1.2.3 L’artisanat
5.2 Les impacts sur le revenu des ménages
5.2.1 Une diminution des dépenses de santé ?
5.2.2 Influence des activités des associations des usagers de l’eau sur le revenu des ménages
5.2.3 Un accroissement des revenus du ménage ?
5.3 Relation économique du fokontany avec les autres régions
Chapitre VI : Essai de proposition de solutions
6.1 Améliorer le comportement sanitaire
6.2 Susciter la participation de tous
6.2.1 Les Bailleurs de fonds
6.2.2 Les ONG d’appui
6.2.3 La communauté
6.3 Apporter des solutions aux problèmes économiques
6.3.1 Améliorer les activités génératrices de revenu
6.3.2 Mieux organiser le crédit rural
6.4 Renforcer la capacité des associations des usagers de l’eau
Conclusion générale
Annexes
Annexe 1 : Fiches techniques des projets
Annexe 2 : Les rencontres internationales sur l’eau potable
Annexe 3 : Grille de maturation de la vie associative

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