Implantation des ONG et developpement rural

Contexte

Une lecture de la littérature sociologique malgache nous autorise à dégager un constat : en matière de choix du thème de recherche les étudiants tendent à privilégier des études relatives au développement économique et social, au développement local et enfin les interventions des projets à Madagascar. La concentration des recherches dans le champ du développement dénote l’importance de l’aspect cognitif dans la transformation du monde social. Ainsi, la connaissance sociologique est une condition nécessaire à la transformation du monde social.

APPROCHES SOCIOLOGIQUES DU DÉVELOPPEMENT RURAL

Définir l’objet d’étude de la sociologie rurale laisse des spécialistes encore perplexes. Cette difficulté de lui conférer un objet d’étude spécifique tient à l’existence des disciplines connexes qui s’intéressent elles aussi au monde rural : économie rurale, histoire rurale, géographie rurale… et elle s’introduit du moment où la définition de la ruralité s’interpose. Il faut toutefois reconnaitre que l’émergence des disciplines spéciales vouées à l’étude du monde rural résulte de la présupposition épistémologique des caractéristiques différentielles et fondamentales de la ruralité.

Le développement

La définition suivante est donnée par Boudon (R.) et Bourricaud (F.) . « Le développement est un processus complexe impliquant l’amélioration sociale, économique, politique et culturelle des individus et de la société elle-même. Par amélioration, nous entendons ici l’aptitude de la société à répondre aux besoins de la population sur le plan physique, émotif et créatif, à un niveau acceptable du point de vue historique et à libérer les humains de l’éternelle routine liée à la production des besoins essentiels ». De ce fait, cette notion comporte donc l’amélioration du niveau de vie, mais non une consommation ostentatoire, et implique une forme de société qui permet la distribution égale de la richesse sociale.

Le développement local

Le développement local est né du constat que les politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne s’avèrent pas très efficaces pour résoudre les problèmes qui se posent chaque jour à l’échelle locale et régionale en matière de développement économique et social.

C’est dans ce sens que VACHON(2001) pense que l’approche du développement local est originale parce qu’elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d’accompagner les processus individuels et collectifs de changements et développement. Selon lui, l’impulsion ne viendra pas de l’extérieur, mais de l’intérieur et pour ce faire, un ensemble d’actions seront engagées pour mettre le territoire en état de se développer et dès lors, de générer des initiatives créatrices d’emplois. Il est tout de même important de préciser que le développement local endogène n’exclut pas d’aide venant « d’en haut ». La complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule, les idées innovantes.

Le développement rural 

Le développement rural est la transformation positive et durable du milieu rural en faveur du facteur humain et des différentes in situ, en particulier l’activité agricole, par la mise en place ou le renforcement des infrastructures de base nécessaires. Selon MORISE(1992) : « Le développement rural consiste à améliorer tout l’environnement de l’agriculteur, considéré cette fois comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l’éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d’améliorer non la fonction productive, mais aussi le bien être social ».

Ces différentes définitions mettent en évidence la forte corrélation qui existe entre le développement rural qui est un aménagement de l’espace rural et le développement agricole qui est augmentation des rendements des activités agricoles. On perçoit en effet que le développement rural est infrastructurel et cela constitue une base incontestablement importante pour asseoir un développement solide.

IMPLANTATION DES ONG ET DÉVELOPPEMENT RURAL

Depuis quelques quintiles, Mananjary est une destination pour les diverses ONG. Les raisons à ce choix sont multiples, quelques-uns des responsables administratifs publics ou privés évoqueront des conditions géographiques : la vulnérabilité de la commune aux cataclysmes naturels, la fertilité du sol, d’autres diront qu’il est nécessaire d’apporter des solutions à la pauvreté de la population, tandis que d’autres insisteront sur l’urgence de changements de comportement comme condition de développement. Les ONG s’implantent dans une quelconque localité pour œuvrer dans un domaine spécifique, sur de cibles bien précis dans le but de promouvoir le développement. D’ailleurs, toute l’analyse des interventions du projet repose sur la compréhension des rapports au projet, les rapports existentiels et symboliques : rapport qu’entretiennent les bénéficiaires avec le projet, l’engagement des agents de projets, rapport entre l’État et le projet, etc. La compréhension de ces divers rapports explique l’intervention des ONG dans les diverses localités, et les incohérences des logiques. Ainsi, l’étude de logique de projet et logique sociale s’avère nécessaire.

Logique projet et logique sociale

L’étude de corrélation entre la logique de projet et la logique sociale vise la découverte du rapport social au projet. Il ne s’agit pas seulement donc d’une étude de différence et de cohérence entre ces deux types de logiques, mais aussi de rapports différentiels des groupes et institutions sociaux au projet. Dans le cadre de cette étude, nous ne prétendons nullement faire la mise en relation du projet avec la totalité des institutions sociales ; nous limiterons à l’étude de relation du projet avec l’État, le plan de développement national, régional, communal, avec les agents du projet, les bénéficiaires, etc.

Le projet 

Le mot reçoit des acceptions différentes selon les domaines auxquels son sens s’enracine. La relativité du sens donné à ce mot s’explique par le rapport au projet et l’inexistence de définition à laquelle on peut s’accorder. De manière générale, le projet peut se définir comme une stratégie de concrétisation d’une idée. À partir de besoins matériels ou idéels, l’homme cherche les moyens pour les satisfaire. La production d’un ou des biens consommables conduit à l’élaboration d’un ou plusieurs projets liés entre eux. En quelque sorte, le projet est une configuration des moyens (matériels et physiques, financiers et humains) et des programmes d’action pour la réalisation d’une ou plusieurs finalités, différentes en quantité qu’en qualité.

La définition du projet s’enrichit en la rattachant à un domaine particulier. Conçu de manière générale comme la projection à « un à venir », c’est-à-dire visant à améliorer la situation actuelle, son sens tend à devenir un document structuré figurant les objectifs à atteindre et les moyens pour les réaliser. Au final, le projet se définit comme un document qui contient les stratégies, les activités, les moyens à mettre en œuvre pour résoudre un problème ou satisfaire un besoin. Les projets peuvent revêtir différentes formes : projet individuel lorsqu’il s’agit de monter un ensemble d’actions en vue d’atteindre un objectif, social quand l’intérêt est public. Cette dernière forme est l’objet de la présente recherche.

Les stratégies désignent l’approche adoptée pour réaliser des objectifs. Elles sont constituées de différentes opérations, des étapes, des séquences d’actions dont chacune contribue non seulement à la réalisation d’un objectif spécifique, mais aussi à des objectifs globaux. Les termes effets et impacts sont les plus usuels dans la terminologie du management de projet. Les premiers renvoient à des résultats immédiats obtenus à l’achèvement d’une activité quelconque tandis que les derniers désignent les résultats à long terme escomptés. En d’autres termes, les effets sont des étapes du processus de production des impacts. Pour bien illustrer notre propos, mettons de côté toutes connaissances théoriques pouvant être acquises dans le cadre d’un cours à l’université. Prenons l’exemple du projet «Inter Aide » , celui-ci a posé comme objectif global l’amélioration de revenus de l’agriculture. Pour ce faire, des activités ont été développées entre autres des formations. Le renforcement des connaissances et compétence des paysans à adopter la nouvelle technique. Le nombre de paysans formés, dans cette optique, constitue l’effet escompté. Toutefois, il faut préciser que chaque activité est associée à une stratégie particulière. À cet effet, une stratégie est une combinaison des moyens et des activités. Leur congruence à la réalisation d’un objectif permet de juger de l’efficacité de la stratégie. Une stratégie efficace signifie que les moyens disponibles mis en œuvre produisent les résultats escomptés.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. Contexte
2. Motif du choix du thème et du terrain
3. Objectifs
4. Problématique
5. Hypothèses
6. Méthodes
Structuralisme génétique
7. Techniques
– Documentation
– Les techniques d’enquête
– L’enquête par questionnaire
– Le sondage d’opinion
8. Échantillonnage
9. Contraintes et limites de l’étude
10. Structuration du document
Partie 1. la question de RURALITÉ à mananjary
Chapitre 1. APPROCHES SOCIOLOGIQUES DU DÉVELOPPEMENT RURAL
Section 2. Le développement
Sous-section 1. Le développement local
Section 3. Le développement rural
Section 4. Dynamique rurale
Section 5. Notion d’entreprise/entrepreneuriat
Chapitre 2. QUESTION DE MORPHOLOGIE SOCIALE
Section 1. Mananjary : une ville née autour d’une rade foraine
Section 2. Un pôle régional en difficulté
Sous-section 1. Fonction économique
a. Informations économiques
b. Situation administrative
Section 3. Des activités diversifiées
a. Activités économiques principales dans la commune
b. Structures d’encadrement agricole
c. Principaux problèmes de l’agriculture
d. Élevage : (à titre contemplatif)
e. Pêche
f. Mine
g. Artisanat
Section 4. Autres activités et infrastructures
Sous-section 1. Marchés
Sous-section 2. Transport
Sous-section 3. Commerce
Sous-section 4. Services Financiers
Sous-section 5. Professions libérales
Sous-section 6. Tourisme
Section 5. Éducation
Section 6. SANTÉ
Section 7. Activités socio-culturelles et sportives
Section 8. ÉCLAIRAGE
Section 9. POSTES-TÉLÉCOMMUNICATION ET COMMUNICATION
Section 10. Sécurité
Section 11. Autres acteurs de développement
Section 12. Les services déconcentrés
Partie 2. habitus paysan et interventions des ONG : ACCÈS difficile des eaf À l’ENTREPRENEURIAT
Chapitre 3. IMPLANTATION DES ONG ET DEVELOPPEMENT RURAL
Section 1. Logique projet et logique sociale
Sous-section 1. Le projet
a. Le projet de développement
b. Mondialisation et développement
Sous-section 2. La logique sociale
a. Conditions sociales, habitus, et style de vie
b. La classe des paysans agriculteurs
c. La classe des collecteurs
Chapitre 4. JUSTIFICATION DE L’« INTER AIDE » » MANANJARY
Section 1. Dégradation de l’environnement et baisse de la productivité dans le monde
Section 2. Présentation et justification des zones d’intervention
Sous-section 1. L’Éthiopie
Sous-section 2. Madagascar
Sous-section 3. La Sierra Leone
Sous-section 4. Au Malawi
Section 3. Environnement institutionnel
Section 4. Identification des bénéficiaires (directs et indirects)
Chapitre 5. PRAGMATIQUE PROJET ET CHANGEMENTS DE COMPORTEMENTS
Section 1. Appuis octroyés aux paysans
Sous-section 1. Formations techniques
Sous-section 2. Formations transversales
Section 2. Considérations synthétiques sur les formations
Section 3. Appuis et changements : difficile conciliation
Sous-section 1. Facilité et contraintes dans l’adoption des formations
Sous-section 2. Changements constatés
Partie 3. stratégies d’interventions des ONG pour un DÉVELOPPEMENT durable
Chapitre 6. LA COMPRÉHENSION DES RÉALITÉS SOCIALES MALGACHES : CONDITION DE L’EFFICACITÉ DES INTERVENTIONS
Section 1. La vulnérabilité du monde rural
Section 2. L’urgence pour des paysans de Mananjary
Section 3. Suggestions pour améliorer les interventions des ONG
Chapitre 7. PISTES DE REFLEXIONS ET SUGGESTIONS
Section 1. Exode rural et le vieillissement de la population rurale
Section 2. La question de décentralisation
CONCLUSION GÉNÉRALE
Bibliographie

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