La stratégie d’industrialisation par substitution aux importations (ISI)

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Notion de stratégie de développement

Ainsi, une stratégie de développement est l’ensemble de toutes les décisions politiques structurelles favorisant le développement d’une nation et caractérisant ses choix de société.
Le choix de la stratégie de développement à adopter est très large et nous pouvons répertorier les plus importants suivant les grandes options ci-après :
– Les régimes de propriété par la nationalisation des industries, la reforme agraire…
– Les secteurs prioritaires par la priorité aux industries de bases, la constitution de pôle de développement, priorité et spécialisation selon les avantages comparatifs, priorité à une croissance équilibrée…
– L’ouverture des frontières par l’autarcie ou le libre-échange, le protectionnisme éducateur et sélectif, création de zones franches…
– La démographie par des politiques antinatalistes ou natalistes, des politiques d’émancipation de la femme,…
– Les techniques de production par la « Révolution verte » et l’utilisation des Variétés à Haut Rendements (VHR), des techniques importées par des transferts de technologie,…
Une stratégie de développement a pour objectif de réduire les écarts de développement. Mais, qu’entend t-on vraiment par développement ?

Le développement

Le développement est défini comme étant la transformation des structures démographiques, sociales et économiques qui, généralement, accompagnent la croissance. On insiste alors sur l’aspect structurel (industrialisation, urbanisation, salarisation, institutionnalisation, etc.) et qualitatif (transformation des mentalités, des comportements, etc.) de l’évolution à long terme. Il convient cependant de distinguer le développement des phénomènes voisins tels l’expansion, la croissance, le progrès ou le bien-être.
Le développement est avant tout un phénomène humain avec une dimension sociale et économique. Il est décrit par François Partant, dans son ouvrage intitulé « La Fin du développement » en 1983, comme étant un phénomène multidimensionnel, quantitatif et qualitatif, identifiable à un système dynamique issu de l’interrelation des facteurs d’ordre économiques, technique, social, politique et culturel. La définition de François Perroux5 est la plus communément admise. Selon lui, le développement est la combinaison des changements mentaux, et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître son produit réel global de façon cumulative et durable.
Le développement arbore des facettes multiples et en conséquence une stratégie de développement doit œuvrer au niveau de tous ces différents aspects que ce soit économique, social, technique, politique et même culturel. Aussi, pour aboutir au développement, quelles ont été les stratégies les plus marquantes ?

Quelles sont les principales stratégies de développement adoptées ?

Les stratégies de développement ont beaucoup évolué suivant les époques.
Par conséquent en ce qui concerne cette question nous allons distinguer les stratégies agricoles et les stratégies industrielles.

Les stratégies agricoles 

Les stratégies agricoles que nous avons retenues sont de deux types : la réforme agraire, la révolution verte. Les stratégies agricoles ont comme principal outil la terre, et par le biais de l’agriculture, elles permettent d’accéder au développement par l’abolition de la faim et de la pauvreté. Son objectif ultime est l’autosuffisance alimentaire, voire même l’exportation agricole en cas de succès.

La Reforme agraire

La réforme agraire est un processus de redistribution ou de déconcentration de la terre. Au-delà d’une redistribution de la terre, c’est une démocratisation de la terre en tant que moyen de production.
Le véritable enjeu de la stratégie des reformes agraire est de faire le choix entre prioriser la fonction économique ou prioriser la fonction sociale de l’agriculture.
Si le choix est donné à l’agriculture comme base de la croissance économique, la spécialisation par rapport aux avantages comparatifs sera priorisée, les terres devront donc être concentrées, libérant ainsi les excédents de ainm d’œuvre. Cela, ne le nions pas, dégagerait des excédents financiers considérables mais, en revanche une grande partie de la population rurale va migrer vers les grandes villes en quête de travail.
Si la priorité est donnée à la fonction sociale de l’agriculture, les grands domaines doivent être morcelés pour être distribués aux pansys. Dans ce cas les progrès technique seront très lents, et l’Etat doit intervenir au niveau des prix des produits alimentaires sur le marché domestique car ils sont largement supérieursaux cours mondiaux. Cette politique favorise les petits paysans agriculteurs mais son coût est supporté par tous les contribuables et les consommateurs.
La reforme agraire malgache, sous la IIème République, s’est surtout traduite par le collectivisme agraire. L’Etat détenait le monopôle du secteur agricole et une nationalisation de divers secteurs ont été entrepris, comme le SINPA (collecte de riz), KOBAMA (production de blé et farine), LALASOA (huilerie), HASYMA (cotonnerie), SIRAMA (production de sucre), SOMACODIS (distribution des produits de l’Etat),…Les dirigeants de ce temps là comptaient sur l’agriculture pour atteindre l’autos uffisance alimentaire mais les paysans agriculteurs n’ont pas pu suivre le changement ce qui a conduit, l’inverse, l’importation de plusieurs produits de base comme le riz.
Le bilan de la réforme agraire reste donc mitigé. Elle a réussi à freiner l’exode rural, elle a assuré l’intégration sociale des agriculteurs comme étant un véritable acteur du développement sans pour autant régler le problème edl’autosuffisance alimentaire.

La Révolution verte

La révolution verte est une politique de transformation de l’agriculture des pays en développement (PED) ou des pays les moins avancés PMA),( fondée principalement sur l’intensification et l’utilisation de variétés de éréalesc à hauts potentiels de rendements. Quand on parle de révolution verte, on fait surtout référence au bond technologique qu’a connu l’agriculture au cours de la période de 1944-1970. Elle a été rendue possible par la mise au point de nouvelles variétés à haut rendement, notamment de céréales (blé et riz), grâce à la sélection des semences. L’utilisation des engrais minéraux et des produits phytosanitaires, de la mécanisation, de l’irrigation y ont aussi contribué. Son objectif est l’autosuffisance alimentaire et pourquoi pas l’exportation.

Fondement de la stratégie

En effet, face à la croissance continue et exponentielle de la population il n’était pas possible d’exploiter toujours plus de terres (comme en Amérique Latine) ou d’employer toujours plus de travailleurs sur les mêmes terres(comme en Asie). Ainsi, à partir des années 60, on a employé des variétés de plantes à haut rendement, obtenues par la recherche agronomique. Ces plantes permettent de deux à trois récoltes par an, cela a ainsi permis d’augmenter la productivité des sols. L’Inde est l’un des premiers pays à expérimenter la révolution verte, à la suite de la collaboration de la Fondation Ford et de l’État ind ien. La politique mise en œuvre par le Ministre de l’agriculture Chidambaram Subramaniam s’est appuyée sur l’incitation à l’utilisation des semences de blé à haut potentiel de rendement et sur un programme visant à encourager le développement de l’irrigation et d’une recherche agronomique locale. Dès la fin des années 1970, le rendement du riz avait augmentéde 30% permettant à l’Inde de faire face
à la croissance de sa population sans subir les fam ines récurrentes qu’elle avait connues dans les années 1960 et particulièrement celle de 1966 qui fit des milliers de morts. La révolution verte assura des récoltes abondantes dans les États semi désertiques tels le Pendjab. Ce dernier, qui était dans les années 50, un Etat aride et pauvre, est aujourd’hui l’un des plus riches d’Inde.

Enjeux et limites de la Révolution verte

Grâce à la Révolution verte, plusieurs PED ont pu a cquérir l’autosuffisance alimentaire ; cependant des effets pervers sont apparus. On a alors assisté à la pollution accrue des sols et des nappes phréatiques liée à l’utilisation de produits chimiques. De plus, les terres agricoles ont été appauvries par leur utilisation ntensive. Enfin les pays concernés restent dépendants des « pays riches » où a lieu la recherche agronomique et qui sont les principaux producteurs des engrais et pesticides. Mais le plus grand danger est que certains parasites ont acquis des caractères héréditaires qui les rendentbeaucoup plus difficiles à éliminer, les PED en plus d’être dépendants des technologies occidentales, sont devenus le laboratoire expérimental de ces derniers en matière de manipulation génétique.
On remarque aussi que la promotion de la Révolutionverte s’est faite en pleine Guerre froide. Ainsi, bien que la Révolution verte ait desobjectifs humanitaires et économiques, elle a aussi acquis des enjeux politiques car elle a étélancée par les capitalistes afin de faire barrage à la Réforme agraire, citée précédemment etpréconisée par les idéologies communistes.

Les stratégies industrielles

L’entre deux guerre marque le début de l’ère industrielle pour les pays du Sud désireux de réduire le fossé qui les sépare des pays occidentaux. On a considéré que le sous-développement est la conséquence de la sous industrialisation, que l’échange inégal était inévitable entre pays exportateurs de produits primaires et ceux exportateurs de biens manufacturés. Le seul remède à cette inégalité estdonc l’industrialisation.
Ainsi dans cette partie on parlera des grandes stratégies d’industrialisation adoptées par les pays en développement à savoir : les stratégies autocentrées de l’Industrialisation par Substitution aux Importations et par les Industries Industrialisantes et aussi la stratégie d’extraversion de l’Industrialisation Orientée vers l’Exportation.

La stratégie d’Industrialisation par Substitution aux Importations (ISI).

Adoptée en Amérique Latine dans les années 1930 et1940, la stratégie d’Industrialisation par la Substitution aux Importations est surtout basée sur la théorie de Prebisch-Singer, économiste du développement de «’Ecole de CEPAL ». Sous l’hypothèse d’un modèle à deux pays ; Nord et Sud ; et à deux produits ; primaire et manufacturé ; et selon laquelle les termes de l’échange dépendent de la relation entre les taux de croissance et de l’élasticité du revenu des importations. Ce théorème énonce que la demande de produits primaires (du Sud) est inélastique par rapport au revenu et contraire à l’élasticité du revenu des biens manufacturés du Nord. A long terme, le Sud affrontera une croissance moindre et une détérioration des termes de l’échange. La solution est donc l’industrialisation progressive par la remontée des filières. Plus concrètement, l’ISI vise à remplacer progressivement les importations de produits de consommation par une production locale de ces mêmes produits. Il s’agit donc de créer des industries produisant les biens les plus simples (vêtements, produits alimentaires,..) puis de remonter vers les industries plus complexes (biens de consommation durables,…). Tout cela accompagné d’une protection du marché interne car dans le contexte du libéralisme, la protection de l’économie domestique est indispensable pour que les PED évoluent sur un même pied d’égalité avec les paysndustrialisés dans la sphère internationale.

Le rôle prépondérant de l’Etat dans la stratégie.

La mise en œuvre de la stratégie et la mise en plac e des nouvelles industries exigent un ensemble de mesures favorisant l’accumulation du capital dans les activités manufacturées au détriment des importations, c’est-à-dire que l’Etat établit des protections douanières dans le secteur des biens de consommation mais instaure des droits de douane faibles sur les biens d’équipement afin d’encourager l’investissement. Letaux de change est surévalué, l’accès aux crédits manufacturiers est facilité, les industriesnouvelles sont aidées par des subventions ou des prêts bonifiés, enfin la promotion des investissements étrangers est encouragée par l’octroi de promesse de rapatriements des bénéfices. La demande intérieure est soutenue par une active politique de revenus qui, à son tour exe rcera un effet accélérateur sur l’investissement. Notons que, les fonds nécessaires, pour la réalisation de cette stratégie, viennent le plus souvent d’une taxation du secteur agricole.
La stratégie ISI est suivie avant la Deuxième guerr mondiale dans l’Amérique Latine de Cône Sud (Argentine et Brésil) et au Mexique, dont les économies ont été victimes de la rupture des approvisionnements et des exportations pendant la Première Guerre Mondiale et pendant la crise des années 30.
Au Mexique10, la recherche de l’indépendance économique est l’un des objectifs principaux des Présidents Lazaro Cardenas (1935-1940) et Adolpho Lopez (1958-1964). Ils entendent par indépendance économique la « mexicanisation » de l’économie, c’est-à-dire une plus grande autonomie par rapport aux Etats-Unis. La majorité des industries de base est donc nationalisée et la réforme agraire est réactivée.
Toutes ces initiatives ont permis une industrialisation rapide du pays, ce qui l’a placé au rang des nouveaux pays industrialisés. En conséquence, entre 1940 et 1970, le pays enregistre un taux d’accroissement du PIB de 7% par an et de 9% du PIB industriel. La participation de l’Etat dans la formation du capital oscille entre 30 et 40% du total ; la part des investissements étatiques qui va à l’industrie est de 30 % dans les années cinquante et de 40% dans les années soixante. L’emploi industriel augmente à un rythme supérieur à celui de la population active (4%). Les salaires dans l’industrie augmentent en moyenne de 3.2% entre 1950 et 1970, les revenus moyens s’élèvent aussi, créant un marché interne important pour les produits des industries naissantes. Entre 1945 et 1970 plus de 95% de la production industrielle sont destinées aux besoins internes.
Cette stratégie connaît un certain succès au début.Mais dès les années 60, elle a montré des signes de faiblesses et de dysfonctionnement.

Echec de la stratégie.

Ces dysfonctionnements sont dus aux entreprises trop tournées vers le marché intérieur qui n’ont pas connu la concurrence (prixélevé, inflation). Ces entreprises sont aussi devenues très dépendantes de l’Etat et y empruntaient souvent de l’argent ; de plus le taux de change surévalué a diminué les exportations agricoles qui finançaient cette forme d’industrialisation.
Il faut aussi remarquer qu’une des conditions préalables de réussite de cette stratégie est l’augmentation progressive du marché intérieur; or cela n’a pas eu lieu car le début de réussite a attiré les paysans vers les villes. La opulation active a augmenté et cela a tiré les salaires et la consommation vers le bas.
On peut aussi expliquer l’échec de cette politique par une trop grande dépendance à l’égard des biens d’équipement importés. En effet,le Mexique a franchi la première phase de la stratégie, celle qui concerne les industries légères mais s’arrêta là et ne produisait point de produits manufacturés de haute technologie comme les ordinateurs qui continuaient à être importés. Notons, en plus, que les couches privilégiées, alignèrent leur consommation sur celle des pays riches et demandèrent des produits de luxe non disponibles sur le marché et qu’il fallait donc importer. Ainsi le pays dépend de plus en plus des importations alors que les exportations stagnent, la volonté de satisfaire les besoins domestiques par la production nationale conduit à fabriquer des produits à grand frais plutôt qu’à les importer à bas prix, ainsi la composition des importations est modifiée et les déséquilibres de la balance commerciale s’accentuent.
A l’image du Mexique, les pays d’Amérique Latine n’ont pas réussi la remontée des filières, ils ne disposent pas d’un capital humain assez performant et l’investissement éducatif est resté insuffisant pour intégrer les technologies modernes. Aussi beaucoup de pays se tournèrent alors vers l’emprunt afin d’importer du matériel sophistiqué, s’en suit un alourdissement brutal des dettes extérieurs causé arp l’augmentation des intérêts par le Système fédérale Américain au début des années 80.
Après avoir invoqué les différentes limites de l’ISI, nous allons voir une deuxième stratégie autocentrée, qui à l’inverse de l’ISI priorise la production des biens d’équipement plutôt que les biens de consommation ; l’Industrialisation par les Industries Industrialisantes.

La stratégie d’Industrialisation par les Industries Industrialisantes (III).

Le modèle d’ « Industrialisation par les Industries Industrialisantes » ou « modèle des trois I » a été formulé pour la première fois par’économistel soviétique Evgeni Preobrajenski.
En tant que stratégie industrielle, son objectif principal, comme celui de l’ISI, est d’enclencher un processus de développement industriel autoentretenu en même temps qu’un apprentissage industriel local d’une part, et minimiser la dépendance vis-à-vis de l’extérieur d’autre part.

Les trois I, un modèle de l’économie du déséquilibre

A la différence de l’ISI, le modèle des trois I présente une autre logique, basée sur le rejet de la croissance équilibrée évoqué par les ructuralistes tels que Hirschman, Perroux…Selon eux le développement est décrit comme le résultat d’une série de déséquilibres successifs. L’inégalité de développentm entre les secteurs incite à des innovations et des évolutions provoquant le rattrapage du secteur en retard.
Il s’agit donc de développer la mise en place d’industries qui auront un effet moteur sur les autres et entraîneront ainsi la création d’un tissu industriel dense, une impulsion donnée aux industries motrices exerce des effets d’entraînements sur les activités situées en amont et en aval.
Cette stratégie consiste à rechercher des pôles d’i ndustrialisation dont les effets sur le reste de l’économie sont importants. En général, lechoix se porte sur les industries lourdes considérées comme ayant des effets d’entraînement plus grands que les industries légères.
Le modèle des trois I a surtout été développé en gérie,Al en 1966, le Président Boumediene et l’économiste structuraliste français Gérard Destannes de Bernis lancent un ambitieux programme d’industrialisation financé par le revenu des hydrocarbures. Ces hydrocarbures ont été massivement investis dans lapétrochimie, la sidérurgie et autres industries de bases (électricité, cimenteries) dansle but, à long terme, de produire des biens de consommation (textiles, transport, etc.).
La mise en œuvre de cette stratégie en Algérie s’agit d’un cas particulier dans la mesure où l’option pour une industrie lourde s’est révélée être une opportunité grâce aux ressources pétrolières dont le pays à disposer. Cela signifie également que les autres PED ont dû plutôt choisir l’implantation d’industries légères. Il est à noter également que ce fut l’époque où il a été encore possible de s’orientersoit vers la voie socialiste de développement soit vers la voie capitaliste de développement.

La crise de la dette et la chute des stratégies de développement autocentrées.

Dans la pratique, cette stratégie rencontra un certain nombre de problèmes assez similaires à la précédente.
On remarque que ces industries lourdes furent peu créatrices d’emplois en raison des nouvelles technologies nécessitant des qualifications trop exigeantes. On a pu aussi constater que la trop grande importance des investissements sur les secteurs prioritaires a conduit à la négligence d’autres secteurs, en plus, les productions ne correspondaient pas nécessairement à la demande intérieure. Ce qui a engendré des troubles sociaux.
Au niveau des agriculteurs, leur production était livrée à l’Etat qui la paye à bas prix alors que les prix industriels sont très élevés, une forte tension sociale s’est alors formée dans les campagnes. Enfin l’Algérie, où 98 % des ressources en devises proviennent du pétrole, est devenu tributaire des fluctuations des prix. Ainsi, le financement de l’industrialisation fléchit devant la faiblesse du marché pétrolier et la baisse des rixp mondiaux du brut. En fait, le problème majeur concerna les articles industriels, les matières premières et les produits semi-finis qui représentaient 79,60 % des importations soit 60 % du service de la dette extérieure, ce qui favorisa l’endettement du pays par le besoin croissant de devises. Partout les mêmes dysfonctionnements apparaissent chez les PED et s’en suit la crise de la dette.
A Madagascar, dans la période allant du milieu desannées 70 à la fin des années 80, il y a eu l’extension du secteur public (nationalisation, prise de participation majoritaire de l’Etat, création de secteur socialiste,…) mais cett e période a été également caractérisée par une politique d’investissement à outrance. Cette po litique s’est traduite par exemple par l’implantation de nombreuses industries financées par des investissements étrangers mais qui n’ont pratiquement pas fonctionnées.
Dans ces conditions, Madagascar s’est engagé dans une « économie d’endettement » ; d’où par conséquent la mise en œuvre du PAS avec le FMI et la BM ainsi que leurs dures conditionnalités. Nous pouvons illustrer cela par la dette extérieur Malgache qui est passée de 180millions $US en 1975 à 3,4 milliards $US en 1989 .
Cette crise de la dette marque une nouvelle ère dans l’histoire de la pensée économique du développement. Avec l’effondrement dubloc Soviétique, la référence est désormais le libéralisme prôné par les Etats-Unis.Ainsi, depuis le début des années quatre- vingt dix, le modèle des trois I est officiellement abandonné, et le libre-échange et la promotion des exportations constituent les idées dominantes en matière de développement.
C’est ce qui nous amène vers la troisième stratégiede développement industrielle, l’Industrialisation Orientée vers l’Exportation.

La stratégie d’Industrialisation Orientée vers l’Exportation (IOE).

Les années 80 et 90 furent marquées par la crise des dettes, la Banque Mondiale et la FMI imposent le « consensus de Washington » aux PED endettés. Ils doivent effectuer une grande transition, c’est-à-dire délaisser les stratégies autocentrées et se tourner vers une stratégie de croissance extravertie.

Le principe de la transition de l’ISI vers l’IOE

Cette transition11 est surtout marquée par le recul de l’Etat devant le secteur privé et devant la concurrence dans une économie ouverte aux échanges extérieurs. L’épargne et l’investissement privé doivent financer la production et l’exportation assurera les débouchés. Dans la pratique chaque PED doit suivre une Politique d’Ajustement Structurel dont la rigueur est proportionnelle à sa dépendance vis-à-v is de la Banque Mondiale et du FMI.
Ainsi, l’équilibre budgétaire est l’objectif prioritaire, le rôle de l’Etat est réduit progressivement, les entreprises publiques démantelées, les entreprises compétitives sont privatisées et les entreprises déficitaires sont abandonnées.
Si les gouvernements acceptent cette transition, ils bénéficient des prêts à taux réduits auprès de la BM.

La stratégie de l’IOE et la thèse libérale de l’échange internationale.

La stratégie IOE s’appuie sur le commerce international et le libéralisme économique, et se base sur les effets bénéfiques de la divisioninternationale du travail définis par Hecksher, Ohlin et Samuelson12
L’exemple le plus significatif de transition réussie de l’ISI vers l’IOE est celui des pays de l’Asie du Sud Est comme les 4 dragons d’Asi e : la Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong. Ces pays ont ainsi dépassé le stade de PED pour atteindre celui des Pays Industrialisés. Ils se basèrent sur l’ouverture au marché mondial et la concurrence aux prix internationaux et ont mis l’accent sur de nouvelles exportations en faisant jouer les avantages comparatifs.
L’avantage comparatif le plus important des PED est constitué par leurs ressources naturelles, l’espace et surtout leur main d’œuvre. Les investisseurs étrangers sont surtout séduits par l’habileté manufacturière, la flexibilité de la durée du travail, la facilité des procédures d’embauche et de licenciement et surtout le faible coût salarial dû à une absence des protections sociales.
Ces politiques consistent à utiliser, dans un premi er temps, l’avantage que représente une main d’œuvre à bon marché, et « disciplinée » afin de gagner des parts de marché à l’exportation sur des produits à faible valeur ajoutée (textile par exemple). Puis, dans un second temps, à entreprendre une « remontée de filière » c’est à dire de passer de la production de biens de consommation à celle de bien s intermédiaires et de machines.
En prenant l’exemple de la Corée du Sud, elle a commencé son industrialisation en effectuant un choix vers la substitution d’importations dans les industries de biens de consommation courante. La stratégie eut pour conséquence une croissance très rapide de la production. Dans un premier temps, le but fut atteint et ces pays produisirent des biens de qualité peu élevée.

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Table des matières

INTRODUCTION
PART IE I : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ET LES POLES DE CROISSANCE
CHAPITRE I : Etude des stratégies de développement
A. Pourquoi parle t- on de stratégies de développement ?
1. Pour qui élaborer une stratégie de développement
2. Notion de stratégies de développement et de développement
2.1. Notion de stratégie de développement
2.2. Le développement
B. Quelles sont les principales stratégies de développement adoptées ?
1. Les stratégies agricoles
1.1. La réforme agraire
1.2. La révolution verte
1.2.1. Fondement de la stratégie
1.2.2. Enjeux et limites de la révolution verte
2. Les stratégies industrielles
2.1. La stratégie d’industrialisation par substitution aux importations(ISI)
2.1.1. Le rôle prepondérant de l’Etat dans la stratégie
2.1.2. Echec de la stratégie
2.2. La stratégie d’industrialisation par les industries industrialisantes (III)
2.2.1. Les trois I, un modèle de l’économie du déséquilibre
2.2.2. La crise de la dette et la chute des stratégies de développement autocentrée
2.3. La stratégie d’industrialisation orientée vers l’exportation (IOE)
2.3.1. Le principe de la transition de l’ISI vers l’IOE
3. Autres alternatives
3.1. L’agrobusiness
3.2. L’agroalimentaire americain source de critique de l’agrobusiness
CHAPITRE II : Pôle de croissance et développement
A. Les pôles de croissance en termes de développement
1. Le concept de pôle de croissance
2. Les effets attendus
2.1. Effet de dimension, de productivité.
2.2. Externalités ou économie externe
2.3. Effet de stoppage
B. Experiences vécues en termes de pôle de croissance
1. Cas de pôles de croissance
1.1. Le district de la troisième Italie
1.2. Le technopole du Silicon Valley aux Etats-unis
2. Critique et limites de la théorie des pôles de croissance
PARTIE II : ETUDE DE CAS DE POLE DE CROISSANCE A MADAGASCAR : Le PIC de l’Axe Antananarivo-Antsirabe
CHAPITRE I : Etude de cas du PIC Antsirabe
A .Le projet PIC en général
1. Description du PPIC
2. Les trois pôles concernés par le projet
1.1. L’ile de Nosy Be. Secteur porteur : Tourisme
1.2. La commune urbaine de Fort Dauphin. Secteur porteur : mines et tourisme
1.3. L’Axe Antananarivo-Antsirabe. Secteur porteur : Zone Franche Industrielle, NTIC, Agroalimentaire
B. e PIC « Axe Antananarivo – Antsirabe » en particulier
1. Pourquoi ce choix ?
1.1. Profil de la zone
1.2. Etude des forces et faiblesses de la zone
2. Les projets envisagés dans le pole
2.1. Les sous-projets financés par la Banque Mondiale
2.1.1. Le parc technologique d’Antanetibe
2.1.2. L’Agrotechnopole d’Antsirabe
2.1.3. La Zone Franche Industrielle d’Antananarivo
2.2. Les sous-projets dont le financement est encore à identifier
2.2.1. Zone Franche Industrielle d’Antsirabe
2.2.2. Zone Franche Industrielle d’Ambatolampy
2.2.3. Gestion des dechets solides d’Antsirabe
2.2.4. Zone Franche Industrielle d’Ampitatafika
2.2.5. La rocade d’Antsirabe
3. Les effets probables du projet
3.1. Approche qualitative des effets d’entrainements
3.1.1. Effets dans le secteur primaire
3.1.2. Effets dans le secteur secondaire
3.1.3. Effets dans le secteur tertiaire
3.2. Approche quantitative des effets du projet sur l’économie
3.2.1. Impacts en matière de création d’emploi
3.2.2. Impacts de la ZFI en matière de création de valeur ajoutée, sur la balance commerciale et la fiscalité
3.2.3. Impacts en matière de création de valeur ajoutée et la fiscalité du NTI.
3.2.4. Impacts en matière de création de valeur ajoutée, sur la balance commerciale et la fiscalité de l’Agrotechnopole
CHAPITRE II : Analyse du projet PIC de l’axe Antananarivo-Antsirabe
A. Pertinence du projet en tant que stratégie de développement
1. Approche critique du projet
1.1. Apports du projet
611.2. Obstacles et menaces du PIC
2. Le PIC face aux vrais problèmes du développement
B .Recommandations
1. Mesures à prendre au niveau de la mise en œuvre du projet PIC
2. Mesures à prendre au niveau de l’Etat
3. Mesures à prendre dans le secteur privé
CONCLUSION
LISTE DES TABLEAUX
LISTE GRAPHIQUES
LISTE DES FIGURES
BIBLIOGRAPHIE

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